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Inondations en France

Des agriculteurs sinistrés

Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, est venu soutenir les
agriculteurs sinistrés dans l’Yonne et l’Aube le 10 mai au matin. Il a
précédé de quelques heures Manuel Valls, qui s’est rendu près de Troyes
pour annoncer le classement en situation de catastrophe naturelle des
zones inondées dans l’Aube.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Je suis venu apporter mon soutien aux agriculteurs touchés par les inondations », a déclaré Xavier Beulin, les bottes dans plus de 20 cm d’eau de la prairie de Jean-Noël Rouyer, agriculteur au Petit Béru, à quelques kilomètres de Tonnerre, dans l’Yonne. Le président de la FNSEA était venu ce vendredi 10 mai, le matin, précédant de quelques heures le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui s’est rendu dans l’après-midi à Buchères, une des zones les plus sinistrées de l’Aube. « Nous estimons que dans les départements de l’Aube, de l’Yonne, de la Côte d’Or et de la Haute-Marne, 20 000 hectares de prairies et de cultures ont été endommagées. Et c’est le bas de la fourchette », a indiqué Xavier Beulin. La FNSEA suit de près le classement des zones inondées en catastrophe naturelle, car il pourra en ressortir des facilités pour l’indemnisation ou pour d’autres moyens de soutien à la trésorerie des agriculteurs sinistrés. Seules les prairies peuvent compter sur le mécanisme des calamités. « C’est pourquoi nous ferons tout notre possible pour que l’indemnisation aille bien chez les éleveurs », a ajouté Xavier Beulin. Il faudra aussi assurer la soudure en fourrages chez les éleveurs. Certains d’entre eux auront besoin, pour leur bétail, de céréales, de pulpes de betteraves, de foin. Pour les cultures, ceux qui sont assurés seront couverts. Mais ceux qui ne le sont pas n’ont pas de solution. « Mais nous serons très attentifs au classement de toutes les régions inondées en catastrophe naturelle ». Pour le président de la FNSEA, ce point est la priorité du dossier.


L’agriculture au second plan




Deux autres points sont importants mais relèvent plus de la technique courante dans ce genre de situation : il s’agit de faire le diagnostic des dégâts et de mettre en place les deux modes d’indemnisation que sont les calamités et l’assurance. Dans leur plaidoyer pour le classement des terres agricoles inondées en catastrophe naturelle, le représentant de la FNSEA et ceux des FDSEA, comme Joël Hospital, président de la fédération de l’Aube, ont fait valoir au préfet de l’Aube, venu sur place à Buchères, que l’agriculture est un secteur pourvoyeur d’activité économique, d’emplois et de devises, et qu’elle mérite, en cette période de crise économique, un soutien des pouvoirs publics. L’attente d’un traitement adéquat de l’agriculture par les pouvoirs publics dans ce dossier des inondations est d’autant plus forte que les agriculteurs inondés ont l’impression d’avoir été passés au second plan. Hervé Couche, agriculteur à Buchères, qui sur ses 240 hectares en a 60 sous l’eau, met en cause l’imperméabilisation croissante des terres agricoles et une gestion des lacs qui a surtout en vue la satisfaction des loisirs nautiques.