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Antibiorésistance

Des alternatives innovantes aux antibiotiques pour lutter contre l'antibiorésistance

Pour lutter contre l’antibiorésistance, l’Inra a mis en place une stratégie transversale et pluridisciplinaire. Les axes de recherche explorés par l’institut vont de la prévention, à l’utilisation raisonnée d’antibiotique, en passant par la recherche d’alternatives aux molécules antibiotiques classiques. Les chercheurs mènent notamment des recherches sur l’équilibre des écosystèmes mammaires pour lutter contre les mammites. L’Inra étudie également des extraits d’algues pour inhiber la croissance de pathogènes et booster l’immunité des animaux d’élevage.

Par Publié par Cédric Michelin
Des alternatives innovantes aux antibiotiques pour lutter contre l'antibiorésistance

En raison de la globalité des enjeux liés à l’antibiorésistance, cette problématique doit être traitée de manière globale par une grande diversité d’acteurs, allant de la santé animale à la santé humaine. L’Inra, Institut national de recherche agronomique, est donc naturellement intégré à la stratégie nationale de lutte contre l’antibiorésistance. En effet, même si elle touche les Hommes, elle est aussi en lien avec l’élevage. D’une part, car l’antibiorésistance qui apparaît en élevage peut être transmise aux humains, les molécules utilisées sont souvent les mêmes et les gènes responsables peuvent se disséminer dans l’environnement ou via la nourriture, et d’autre part car l’apparition de résistance pose des problèmes pour traiter les animaux de rente. L’Inra a ainsi présenté sa stratégie globale pour lutter contre l’antibiorésistance. « Notre premier objectif est de trouver des solutions pour réduire l’utilisation d’antibiotique, pas de les bannir complètement », précise Muriel Vayssier-Taussat, chef du département « Santé animale » à l’Inra. L’institut a donc mis en place une stratégie transversale et pluridisciplinaire pour activer différents leviers. Le premier est celui de la prévention des maladies infectieuses. Des recherches sont notamment menées autour des vaccins dans le cadre de projets européens comme le projet Safir.

L’équilibre de l’écosystème mammaire

Autre axe pour prévenir l’apparition des infections, l’équilibre de la flore commensale et interne des animaux. Les staphylocoques dorés sont la principale cause de mammite chez les vaches laitières, ils sont aussi responsables une source de toxi-infection dans les produits laitiers (fromage, lait …). Yves Le Loir, directeur de l’unité « Sciences et technologie du lait et de l’œuf » du centre Inra Bretagne-Normandie, précise que des études ont ainsi montré que des bactéries lactiques, des lactocoques, avaient la capacité de diminuer la virulence des staphylocoques dorés en inhibant leur concept pathogène dans les produits laitiers. Cette bactérie pathogène sévissant de l’amont à l’aval de la filière laitière, des études ont été menées pour étudier l’effet des bactéries lactiques sur l’apparition des mammites. En Irlande, des études in vivo ont démontré qu’elles étaient efficaces pour prévenir l’apparition des infections mammaires des vaches. « Il s’agit donc d’utiliser de bonnes bactéries pour lutter contre les mauvaises, de prévenir l’apparition de maladie en utilisant des probiotiques », note Yves Le Loir. Actuellement, l’Inra travaille sur l’équilibre des écosystèmes mammaires. « Plus ils seront équilibrés, plus ils devraient pouvoir faire barrières aux mauvaises bactéries. Une étude a démontré que les vaches saines de mammite avaient une plus grande diversité bactérienne dans leurs trayons », explique Yves Le Loir. Deuxième axe de recherche, l'utilisation raisonnée des antibiotiques afin de traiter seulement les animaux malades, au bon moment, et non tout le cheptel. La recherche consiste ainsi à étudier le comportement des animaux pour relever les premiers signes indiquant une maladie infectieuse, par exemple.

Des alternatives innovantes aux antibiotiques pour lutter contre l'antibiorésistance

Des alternatives innovantes aux antibiotiques pour lutter contre l'antibiorésistance

En raison de la globalité des enjeux liés à l’antibiorésistance, cette problématique doit être traitée de manière globale par une grande diversité d’acteurs, allant de la santé animale à la santé humaine. L’Inra, Institut national de recherche agronomique, est donc naturellement intégré à la stratégie nationale de lutte contre l’antibiorésistance. En effet, même si elle touche les Hommes, elle est aussi en lien avec l’élevage. D’une part, car l’antibiorésistance qui apparaît en élevage peut être transmise aux humains, les molécules utilisées sont souvent les mêmes et les gènes responsables peuvent se disséminer dans l’environnement ou via la nourriture, et d’autre part car l’apparition de résistance pose des problèmes pour traiter les animaux de rente. L’Inra a ainsi présenté sa stratégie globale pour lutter contre l’antibiorésistance. « Notre premier objectif est de trouver des solutions pour réduire l’utilisation d’antibiotique, pas de les bannir complètement », précise Muriel Vayssier-Taussat, chef du département « Santé animale » à l’Inra. L’institut a donc mis en place une stratégie transversale et pluridisciplinaire pour activer différents leviers. Le premier est celui de la prévention des maladies infectieuses. Des recherches sont notamment menées autour des vaccins dans le cadre de projets européens comme le projet Safir.

L’équilibre de l’écosystème mammaire

Autre axe pour prévenir l’apparition des infections, l’équilibre de la flore commensale et interne des animaux. Les staphylocoques dorés sont la principale cause de mammite chez les vaches laitières, ils sont aussi responsables une source de toxi-infection dans les produits laitiers (fromage, lait …). Yves Le Loir, directeur de l’unité « Sciences et technologie du lait et de l’œuf » du centre Inra Bretagne-Normandie, précise que des études ont ainsi montré que des bactéries lactiques, des lactocoques, avaient la capacité de diminuer la virulence des staphylocoques dorés en inhibant leur concept pathogène dans les produits laitiers. Cette bactérie pathogène sévissant de l’amont à l’aval de la filière laitière, des études ont été menées pour étudier l’effet des bactéries lactiques sur l’apparition des mammites. En Irlande, des études in vivo ont démontré qu’elles étaient efficaces pour prévenir l’apparition des infections mammaires des vaches. « Il s’agit donc d’utiliser de bonnes bactéries pour lutter contre les mauvaises, de prévenir l’apparition de maladie en utilisant des probiotiques », note Yves Le Loir. Actuellement, l’Inra travaille sur l’équilibre des écosystèmes mammaires. « Plus ils seront équilibrés, plus ils devraient pouvoir faire barrières aux mauvaises bactéries. Une étude a démontré que les vaches saines de mammite avaient une plus grande diversité bactérienne dans leurs trayons », explique Yves Le Loir. Deuxième axe de recherche, l'utilisation raisonnée des antibiotiques afin de traiter seulement les animaux malades, au bon moment, et non tout le cheptel. La recherche consiste ainsi à étudier le comportement des animaux pour relever les premiers signes indiquant une maladie infectieuse, par exemple.