Des atouts à faire valoir
les jeunes de l’intérêt qui serait le leur de rejoindre la dynamique des
Coopératives d’utilisation de matériel agricole. Retour sur un temps
riche de réflexions et des arguments à faire valoir.
Les Cuma (Coopératives d’utilisation de matériel agricole) n’échappent pas plus que les autres à cette réflexion, elles qui avaient inscrit le thème du renouvellement des générations à l’ordre du jour de leur dernier Rendez-vous annuel, le 6 avril à Jalogny (dans notre prochaine édition).
Cette journée a été l’occasion de passer en revue l’actualité du réseau, une présentation à plusieurs voix qui a débuté par la présentation de l’AG3C, l’association de gestion et de comptabilité commun aux coopératives et aux Cuma des départements de l’Ain, de Côte-d’Or, de la Loire, du Rhône et de Saône-et-Loire. L’occasion pour sa directrice, Geneviève Bonnal, de faire le point sur le dispositif fiscal de sur-amortissement et sa gestion au sein des Cuma, mais aussi sur les seuils de révision, en l’occurrence cinquante adhérents ou 2 millions de chiffre d’affaires, mais aussi et quelle que soit la taille trois années déficitaires de suite.
D’avantage d’animation
Jean-Philippe Rousseau, directeur de la Fédération des Cuma de Bourgogne, a réalisé un tour d’horizon de l’actualité. Forte de treize personnes, dont douze salariés et une mise à disposition partielle par la chambre de l’Yonne, soit l’équivalent de 11,4 ETP, la fédération travaille avec son homologue franc-comtoise dans l’objectif d’une régionalisation à l’horizon janvier 2018. « Le rapprochement avec la Franche-Comté a été actée le 2 juin 2016 et 2017 sera à ce titre la poursuite des travaux déjà engagés autour du projet stratégique, lequel repose sur trois fondamentaux : un réseau équitable, autonome, avec une maîtrise des coûts et un champ de compétences élargi, mais aussi un réseau communicant pour rendre les Cuma plus "sexy", plus attractives », rappelait Jean-Philippe Rousseau, soulignant que « le mouvement Cuma n’est pas plein de dynamisme sur certains territoires », ce qui, dans l’ensemble, n’est pas le cas de la Saône-et-Loire.
Avec 239 Cuma cotisantes dans le département, la tendance est certes à la diminution, mais la Saône-et-Loire bénéficie d’une dynamique qui appelle « davantage d’animation ». D’ailleurs, l’équipe d’animation a été renforcée l’an dernier, se répartissant désormais entre Marie-Jo Beauchamp pour le secteur Ouest (Autunois, Charollais, Bourbonnais, Brionnais), mais aussi l’animation de la Cuma Compost notamment dans son volet "Abattage et déchiquetage", Cédric Riel pour le secteur Est (Bresse et Val de Saône) et Jean-Philippe Rousseau pour le Mâconnais.
Des chiffres alarmants !
Toujours du côté des actualités et au regard de l’actualité de ces derniers mois, l’accent est plus que jamais mis dans la communication des Cuma sur les coûts d’utilisation du matériel. Des formations ont été mises en place avec la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, notamment autour de l’outil FlashMéca, lequel permet une approche rapide des coûts de mécanisation sur les exploitations avec, à la clef, « des chiffres alarmants en grandes cultures, avec des tracteurs qui réalisent parfois entre 150 et 400 heures de travail par an… ». A ce sujet, nous invitons nos lecteurs à se référer à notre article publié en page GG de notre édition du JJ février dernier.
Cette approche économique concerne bien évidemment aussi les autres productions alors que, partout, l’heure est à la mobilisation en ce qui concerne les frais de mécanisation jugés, dans leur ensemble, trop élevés. Pour sensibiliser les éleveurs, une journée "On a fait les foins ensemble" a ainsi été organisée l’an dernier à la Cuma de Toulon-sur-Arroux, journée qui, malheureusement, n’a pas connu le succès escompté au regard des enjeux. « La période est propice pour se poser, prendre du recul sur son exploitation et les audits sont là pour cela », rappelait Pierre Dufour, représentant de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, invitant les Cuma à inciter leurs adhérents à s’inscrire dans la démarche, « parce qu’il y a les charges que l’on peut maîtriser et les autres… ».
Toujours dans la recherche de maîtrise des charges, le banc moteur a été sollicité à plusieurs reprises en 2016, lui qui permet « jusqu’à un litre de carburant économisé par heure de tracteur », rappelait Jean-Philippe Rousseau. « Pour des tracteurs qui tournent entre six cents et sept heures par an, l’économie réalisée est loin d’être négligeable ». Toujours au sujet de la consommation de gasoil, il est à noter que les résultats de l’enquête menée il y a quelques mois dans le vignoble sera prochainement publiée, en l’occurrence par le BIVB. Nous en reparlerons.
DiNAmyser vos Cuma !
« Des projets, on en voit dans le département », se réjouissait Florent Fèvre, président de l’Antenne 71 de la Fédération des Cuma de Bourgogne. Et s’il déplorait les incertitudes liées au financement du réseau du fait de la loi NOTRe, incertitudes rappelées par Jean-Michel Desmard, représentant du Conseil départemental, Florent Fèvre plaidait ouvertement pour que « le réseau Cuma se renforce et ne soit pas mis sur le banc de touche ».
Dans ce cadre, la dynamique enclenchée avec les homologues franc-comtois vise « à être en phase avec les instances régionales, celles qui prennent des décisions », rappelait Claude Desbrosses, président de la Fédération des Cuma de Bourgogne, en allusion directe au Conseil régional et à la Draaf. Il évoquait ainsi les 200.000 € du Fonds d’allégement des charges alloués dans le cadre du plan gouvernemental aux Cuma, mais aussi et surtout le DiNA, le Dispositif d’accompagnement des projets et des initiatives en Cuma qui a remplacé les anciens prêts bonifiés. « Ce dispositif nous offre l’occasion, pour chacune de nos Cuma, de nous poser pour savoir d’où l’on vient et où l’on va. Et prendre du recul n’est jamais du temps perdu ».
Bref, un bon moyen de "DiNAmyser" les Cuma !
La vie du réseau…
Plusieurs Cuma ont été dissoutes en 2016 ou sont en cours de dissolution : les Cuma Saint-Clair à Tournus, Le Taillet à Brienne, La Suinoise à Suin ou encore la Cuma du Val de Loire - dont une partie de l’activité va être reprise par la Cuma de l’Aiguille -, la Cuma La Roche à Dompierre-lès-Ormes et la Cuma Mécanix, qui était en sommeil depuis plusieurs années.
Cuma Compost 71
Objectif atteint !
Avec près de 400 adhérents en 2016, dont vingt-deux nouveaux, la Cuma Compost 71 n’a plus rien à démontrer, elle qui a accueilli en mars dernier un nouveau retourneur d’andains.
Quant à son activité Abattage, l’objectif alloué de 350 heures a été atteint et même dépassé avec 433 heures pour quarante-trois chantiers et, au total, une production de 3.700 MAP (mètres cubes apparents plaquettes). « Une démonstration réalisée dans l’Ain a permis d’effectuer plusieurs chantiers dans ce département », notait Marie-Jo Beauchamp.
En parallèle, le travail se poursuit avec la Cuma Terr’Eau (58).
« Les retours sont plutôt positifs, tant sur la prestation que sur le paillage », poursuivait l’animatrice, précisant qu’à 14 € le mètre cube de plaquette, cela faisait un équivalent Paille à 60 € de la tonne, « un niveau de prix plutôt favorable ».
Table ronde
Séduire la nouvelle génération
"La Cuma, une affaire de génération ?". Question ou affirmation ? La seconde partie du Rendez-vous annuel des Cuma de Saône-et-Loire était la table-ronde consacrée au sujet : comment attirer de nouveaux adhérents ? Comment renouveler les responsables ?...
Tout débutait par un quizz, de quoi aborder les sujets sous un angle concret et bien souvent dans la bonne humeur au regard des vécus des uns et des autres.
Puis, la table-ronde débutait avec, comme témoin, Alexandre Saunier, vice-président des JA de Saône-et-Loire et qui en est le référent Installation ; Christophe Laragé, Cuma La Cirysienne qui s’est dotée d’administrateurs stagiaires ; Guillaume Marcelin, Cuma La Palingeoise, récemment élu à la présidence ; François Grenot, Cuma L’Eau Claire, sur le rôle et la fonction de trésorier ; enfin Joël Pierre et Sébastien Landa, Cuma Les Vignerons, qui témoignaient d’une installation progressive grâce à l’appui d’une Cuma intégrale.
Nous y reviendrons.