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Morvan

Des cerfs qui font débat dans le Morvan

Depuis plusieurs années, des cerfs ont élu domicile dans le Morvan au nord d’Autun à la limite de la Côte-d’Or. Dans un secteur favorable à l’espèce, cette présence nouvelle fait débat. Les forestiers redoutent des dégâts aux plantations et les éleveurs craignent la tuberculose dont les foyers côte-d’oriens sont à seulement quelques dizaines de kilomètres de là.

Des cerfs qui font débat dans le Morvan

Depuis environ huit ans, des cerfs sont observés dans la partie morvandelle de la Saône-et-Loire, notamment sur la commune de Barnay. Eleveur et chasseur dans la commune, Jean-Pierre Mauguin dit en avoir observé une harde de seize animaux en 2013 et à plusieurs reprises, l’éleveur en a aperçu de différents âges, cerfs et biches, sur son exploitation et alentours. Au fil des années, la population se serait écartée sur les communes voisines, s’implantant à Voudenay, Bard-le-Régulier, Savilly, Manlay en Côte-d’Or et Lucenay-l’Evêque.

Vecteur de la tuberculose

A première vue, l’apparition de ces majestueux animaux sauvages dans le Morvan n’aurait pas du être une mauvaise nouvelle. Sauf que, comme le souligne Jean-Pierre Mauguin, également délégué au GDS, « les foyers de tuberculose de la Côte-d’Or sont à moins de cinquante kilomètres de chez nous ». Un risque qui a immédiatement conduit l’agriculteur à alerter les organisation sanitaires, agricoles et de chasse du département. « Le cerf est le gibier le plus vecteur de la tuberculose, devant le blaireau et le sanglier. C’est aussi l’animal qui se déplace le plus loin », informe l’agriculteur.

Dégâts aux jeunes douglas

Si les forestiers ont toujours été défavorables au retour du cerf en Saône-et-Loire, c’est à cause des dégâts aux arbres et plantations forestières. Des nuisances que Jean-Pierre Mauguin a déjà pu constater dans ses propres plantations de sapins de douglas. « Les cerfs mangent les têtes des jeunes sapins et ils se lassent moins vite que les chevreuils. Ils s’en prennent aussi aux écorces et les mâles se font les bois sur les troncs », indique l’agriculteur. Des dégâts qui sont très mal indemnisés et qui pourraient se généraliser si l’espèce s’implante davantage, estime Jean-Pierre Mauguin.

Deux poids deux mesures ?

La première année où l’administration a attribué un bracelet de chasse pour un cerf sur le secteur concerné, c’était un daguet et c’est Jean-Pierre Mauguin lui-même qui a abattu l’animal. Mais depuis, les prélèvements ont été peu nombreux. L’an dernier, sa société de chasse a obtenu une attribution pour un jeune animal, sujet difficile à chasser, déplore l’agriculteur. Lors de la seule occasion qui s’est présentée, l’animal n’a pas pu être tiré faute d’avoir pu formellement identifier son âge.

Pour Jean-Pierre Mauguin, il faudrait davantage de possibilités de prélèvement, avec des attributions plus souples. En Côte-d’Or, assure-t-il, « les chasseurs obtiennent les bagues qu’ils veulent ». Ce qui semble loin d’être le cas en Saône-et-Loire, regrette-t-il. Un manque d’harmonisation qui agace l’agriculteur.

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