Des charolais plutôt viandés !
Concours d’élevage et de viande
L’EARL fréquente régulièrement les concours de reproducteurs. A Gueugnon, la famille Gaudet présentait dix-sept bovins l’automne dernier et elle a même remporté le prix d’honneur vache adulte ainsi qu’un premier prix d’ensemble veaux mâles. Mais les prix d’honneur ne sont pas la priorité pour Fabien qui attache aussi une grande importance aux concours d’animaux de boucherie comme Autun, Romenay ou le Festival du Bœuf… Chaque année, une dizaine de bovins gras sont ainsi engagés sur ces concours. « La plus-value n’est pas négligeable », justifie Fabien qui ajoute que ces sorties « ont de bonnes retombées pour notre modèle de reproducteurs plutôt viandé ».
Deux championnes à Paris !
Cette prédilection pour des animaux charolais à vocation bouchère a valu à Fabien de se retrouver sélectionné pour une exposition de bovins gras au Salon de l’agriculture en 2013. Cette année-là, la Saône-et-Loire était chargée de fournir des femelles bouchères pour le Salon et l’élevage de Marly, a accepté « de jouer le jeu, pour défendre l’image bouchère de la race », confie l’éleveur engraisseur. Cette première sortie parisienne a été couronnée d’un titre de championne pour la génisse qui a alors été vendue à une grande surface de la capitale. Trois ans plus tard, l’occasion se présentait à nouveau et, cette fois, ce sont deux génisses que l’éleveur de Marly conduisait à Paris. Et fait extraordinaire : les deux femelles étaient respectivement couronnées des titres de championne et d’un prix d’excellence ! Deux bêtes haut de gamme qui étaient vendues à des supermarchés parisiens.
Conformation et vêlage facile !
Au-delà des trophées, cet exploit constituait aussi une remarquable démonstration pour la race. Les deux génisses de Fabien étaient des filles de son taureau Farouk, un petit-fils d’Orateur, champion à Paris en 2002. Acheté veau à la vente aux enchères nationale de Magny-Cours en 2010 et premier prix d’honneur à Charolles, Farouk s’est avéré être l’un des tout meilleurs de sa génération en termes de facilité de naissance avec un index IFnaiss de 116 aujourd’hui. Un sacré coup de chance pour l’éleveur de Marly qui avait repéré cet animal déjà très « massif et à la musculature marquée » dès son premier anniversaire. « Vu sa conformation, on ne s’attendait pas à ce qu’il soit un taureau à vêlage facile », avoue Fabien. Mais à sa naissance dans l’élevage de Gérard Delangle à Curbigny, Farouk, fils d’Uccello, pesait seulement 46 kg. Et le poids moyen à la naissance de sa progéniture n’est que de 44 kg, signale son propriétaire. Pour la centaine de veaux nés de ce taureau sur l'exploitation, seulement trois césariennes ont été pratiquées. Un remarquable reproducteur qui se destine prioritairement à des génisses et dont les performances lui valent de figurer au catalogue "Grands raceurs". Plus de 1.500 doses ont ainsi été diffusées à l’insémination. Indiscutablement, Farouk et les deux génisses de Paris auront eu un sacré impact sur l’élevage de Marly-sur-Arroux. Allier les qualités bouchères et la facilité de vêlage a toujours été le rêve de tout éleveur charolais et la présentation des filles de Farouk en 2015 a mis du baume au cœur des défenseurs de la race.
« Ca ne se refuse pas ! »
Un bonheur n’arrivant jamais seul, l’EARL Gaudet a de nouveau deux génisses bouchères sélectionnées pour le prochain Salon de l’agriculture cette année. Ce ne sont pas des filles de Farouk, mais de deux taureaux issus de l’élevage Delorme de Lournand, précise Fabien. Des génisses conformées Label qui, cette fois encore, sont nées sans césarienne ! Le jeune éleveur les destinait aux concours de Pâques mais la commission nationale chargée de recruter les animaux de viande pour Paris en a décidé autrement. Une telle proposition, « ça ne se refuse pas », conclut modestement et heureux Fabien Gaudet.
Huit femelles Label pour représenter la race
Huit femelles de boucherie Label rouge Tendre charolais seront exposées au Salon de l’agriculture en complément des reproducteurs. Elles feront l’objet d’une vente le jeudi 2 mars au matin, jour du concours général de la race. Cette année, la vente s’adressera plus particulièrement à des boucheries traditionnelles de la région parisienne. A travers cette présentation, Charolais France et le Herd-book charolais tiennent à remettre au goût du jour l’unité indissociable que forment la sélection charolaise et la filière viande. Une volonté conforme aux orientations de la race qui réhabilite la vocation bouchère de la charolaise. Placée sous l’égide du HBC, la sélection de ces animaux de viande s’est faite à l’échelon national avec le concours de l’Association charolais Label rouge. Six des huit bovins de boucherie sont de Saône-et-Loire, preuve que le département demeure maître dans l’art de sélectionner le muscle.
Génisses : July, Javelle, Gaec Duchier, Nouhant (23) ; Jamaique, Guillaume Mateuil, Oudry ; Justine, Joconde, EARL Gaudet Fabien, Marly-sur-Arroux ; (suppléante) Jeanne, Pierre-Emmanuel Guilloux, Genelard.
Vaches : Irma, SCEA Girard, Saint-Gervais-sur-Couches ; Ganache, Gaec Lally, Saint-Léger-du-Bois ; Irma, Gaec Barge-Fédérici, Vaudebarrier.