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Sitevi 2013

Des contacts et de l’innovation

Pendant trois jours, les professionnels des filières vigne-vin, fruits-légumes et oléiculture s'étaient rendez-vous à Montpellier pour la 26e édition du Sitevi. Le salon professionnel est également le lieu de toutes les annonces politiques et syndicales.
Par Publié par Cédric Michelin
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Le 26e Sitevi s’ouvrait le 26 novembre à Montpellier (34) dans un contexte économique globalement favorable à la filière viti-vinicole. Avant la visite du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, programmée le 28 novembre, Jérôme Despey a rappelé quelques enjeux et échéances à venir. A propos des vins sans indication géographique (IG), la question posée aux producteurs et metteurs en marché tient lieu de référendum. « Veut-on, dans notre pays, mettre en place une production dédiée de vins sans IG, encadrée, contrôlée voire contractualisée, et surtout compétitive, avec des gages donnés tant aux metteurs en marché qu’aux producteurs de vins sans IG mais aussi aux producteurs d’IGP et d’AOC craignant une déstabilisation ? Ou bien veut-on continuer à faire des vins sans IG une solution de repli pour les IGP et AOC au gré des aléas climatiques ? ». La question du segment des vins sans IG interfère avec la demande de certains vignobles, tel le cognac, d’obtenir des autorisations de plantations nouvelles avant le 1er janvier 2016 pour produire des vins sans IG tout en étant zone IGP et AOC. « Le cognac dit avoir des marchés et j’en suis le premier ravi », indique Jérôme Despey, soucieux de préserver la prééminence de la France dans un domaine (rare) d’excellence et d’excédents commerciaux qui est celui des vins et spiritueux. Avant d’ajouter : « Que le cognac fasse connaître précisément ses demandes chiffrées, ses garanties et que la profession en débatte ! ». A noter qu’en zone non IGP et non AOC, les demandes émanant d’Ile-de-France, de Normandie ou encore de la Réunion, et totalisant moins de 300 ha, devraient être avalisées.


Le Midi à l’heure de l’assurance récolte



La question de l’enrichissement des vins est un autre sujet potentiel de discorde entre bassins de production. La fin des aides européennes sur les moûts concentrés rectifiés pose un problème de compétitivité entre les régions qui peuvent, historiquement, enrichir avec du saccharose et celles qui ne le peuvent pas et qui sont donc pénalisées par le surcoût des moûts. S’il semble illusoire de solliciter à nouveau une aide européenne, bien que la problématique ne soit pas franco-française, l’OCM vitivinicole laisse entrevoir une solution à travers les investissements dans les filières dédiées. « Si l’on parvient à être aussi compétitifs que le saccharose avec un produit issu de la vigne, quel bassin de production pourrait s’opposer à une telle solution », s’interroge Jérôme Despey. « Reste qu’une solution à court terme doit être trouvée car il n’est pas imaginable un instant de revivre en 2014 ce que l’on a connu lors des vendanges 2013 ». Une réunion est d’ores et déjà programmée au ministère de l’Agriculture le 11 décembre prochain.
Ce millésime 2013 aura été aussi marqué par des sinistres climatiques majeurs affectant plusieurs vignobles. L’occasion pour le viticulteur, responsable professionnel et administrateur de Groupama, de réaffirmer une position controversée en faveur d’une généralisation, pour ne pas dire obligation, d’un système assurantiel. Et rien de tel que de prendre un exemple cher à son cœur. « En Languedoc-Roussillon, un système de mutualisation des risques, élaboré conjointement par la coopération, les Vignerons indépendants et Groupama, permet d’atteindre un taux de couverture du vignoble de plus de 50 %, moyennant une cotisation inférieure à 20 €/ha, couvrant grosso modo les charges fixes de l’exploitation en cas de sinistre. Le responsable professionnel que je suis, qui a vu les dégâts et partagé la détresse des vignerons, ne peut pas se résoudre à voir plus de 85 % du vignoble français non assuré ».


Des exposants satisfaits


Du 26 au 28 novembre, les professionnels des filières vigne-vin, fruits-légumes et oléiculture ont répondu présents au rendez-vous incontournable du Sitevi. Près de 48.950 personnes (contre 48.880 en 2011) ont poussé les portes de ce Salon professionnel qui se tenait pour la 26e fois à Montpellier. Avec mille entreprises en provenance de vingt-deux pays, le Sitevi 2013 a proposé une offre encore plus exhaustive et internationale. « L’élément particulièrement notable de cette édition 2013 est que, dès l’ouverture, les exposants ont enregistré des commandes auprès de visiteurs majoritairement porteurs de projets », a commenté Martine Dégremont, directrice du salon.
Une impression confirmée aux détours des allées par les exposants saône-et-loiriens : Girondor de Chalon-sur-Saône, GRV de Péronne, Janny MT de Péronne également et Lauprêtre à Azé.





Des nouveautés


Si le Sitevi est l’occasion de créer des liens avec ses actuels et futurs clients, il est également l’occasion de présenter les nouveautés des catalogues. Ainsi, les visiteurs de ce salon de renommée internationale ont ainsi pu découvrir sur le stand de l’entreprise Roche, un châssis polybenne vigneron. Sa largeur hors-tout est de 1,50 m. « Il s’agit du plus petit modèle qui existe. Il est notamment destiné aux professionnels qui vendangent à la main », commente Frédéric Roche.
Du côté des pépinières Brossette, l’innovation était également de mise. Grâce à un système de protection judicieux qui entoure le pied de vigne, ces derniers sont préservés des attaques de rongeurs et de gibiers. Ils sont également préservés des produits phytosanitaires utilisés notamment pour le désherbage des parcelles. Le filet utilisé autour de la motte est également entièrement biodégradable. « Ce système sert également de tuteur », commente Paul-André Brossette. Enfin, l’entreprise Chabas présentait sur panneau, un pulvérisateur électrostatique bas volume. Il réduit au minimum les pertes dans l’atmosphère et dans le sol pendant les traitements contre les maladies cryptogamiques. Il combine l’action d’attraction électrostatique entre la végétation et les gouttelettes polarisées. Les primés et les citations du Palmarès de l’innovation n’ont, eux non plus, pas manqué d’attirer l’attention.


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