Des coûts qui peuvent faire mal
L’assemblée générale du 18 novembre à Givry a donc permis à tous de constater que le syndicat multipliait les actions. A l’image de la démarche fromages de chèvres de 26 éleveurs auprès de 48 collèges du département du 12 au 24 mai 2014. Au printemps prochain, un essai sera effectué avec, cette fois, de la viande caprine, toujours au sein d’un collège.
Une autre manière de mettre en valeur la production caprine a, comme d’habitude, consisté en l’organisation, chez dix producteurs, de portes ouvertes les 26 et 27 avril ainsi que les 3 et 4 mai. L’un des points importants lors du dernier exercice a aussi pris la forme de formations. Les sujets abordés ont été d’une part les coûts de productions (avec huit participants), d’autre part la question de la valorisation de l’herbe et du pâturage (avec quatorze participants).
On n’oubliera pas la journée d’information avec visite de "Nurserys et valorisation" dans la Drôme, laquelle a réuni douze personnes. A l’horizon 2015, de nouvelles formations consacrées aux coûts de production (en janvier prochain), à la production de lait "pas cher" (en février) et à la valorisation de la viande caprine (date à fixer) seront proposées. Rassemblant quelque 2.700 chèvres, le syndicat a des opportunités à saisir, même si certaines difficultés se présentent comme le reconnait le président Jean-Philippe Bonnefoy. « Notre filière est en phase avec les attentes des consommateurs. Néanmoins, notre métier nécessite de nombreuses compétences et suppose une forte astreinte. De ce fait, nous sommes à contre-courant de la société actuelle. Le syndicat est là pour épauler les producteurs aussi bien techniquement qu’économiquement et humainement ».
La gestion des rapports humains
En seconde partie de matinée, le syndicat a souhaité aborder la thématique du relationnel en élevage. Consultante en ressources humaines à la chambre d’Agriculture, Danielle Guilbaud a rappelé que l’une des premières difficultés sur une exploitation caprine est la multiplicité des métiers entre l'élevage, la transformation et la commercialisation. Lorsque l’on est plusieurs au sein d’une exploitation, cela suppose la présence de différentes compétences. La force d’un groupe est de valoriser ses compétences, mais aussi de savoir faire le point, d’aborder les problèmes lorsqu’ils se présentent et de faire confiance à l’autre même avec ses imperfections. L’une des principales difficultés est de dissocier la vie personnelle de la vie professionnelle lorsque l’on est en couple ou lorsque l’on travaille en famille. Il convient également de trouver le bon positionnement avec un salarié comme le faisait remarquer Jean-Philippe Bonnefoy : « c’est aussi à l’employeur de s’adapter à son salarié. Il faut analyser ses compétences, évaluer ses capacités et apprécier ses qualités d’adaptation. Il est impératif de répéter et de démontrer ».
Des situations hétérogènes
Lorsque l’on observe la problématique des coûts de production, la première surprise est l’hétérogénéité des situations. Sur dix producteurs, un est très performant, un tiers est assez bon, un tiers s’en sort à peu près et un dernier souffre tout particulièrement...
Néanmoins, une constatation s’impose : les marges de progrès sont importantes, et ce que ce soit au niveau de la limitation des charges ou de la valorisation des produits. Pour Jean-Philippe Bonnefoy, « le plus important est de maintenir le nombre d’éleveurs caprins dans la région. Il faut savoir qu’il y a un turnover important dans notre production. Il y a aussi la problématique du temps. Il faut arbitrer entre le temps passé sur l’élevage, celui passé à la fromagerie et celui consacré à la commercialisation. Il faut avoir un vrai échange avec le client pour comprendre et connaître ses attentes. Entre producteurs, l’échange doit permettre de lever des freins psychologiques que l’on se met parfois soi-même. Quant aux débouchés, ils restent relativement locaux ».
Du mieux avec Valcrest
Le rapprochement entre l’Union Valcrest et le groupe Eurial a permis la fusion des activités de transformation et de commercialisation des deux coopératives depuis le 1er juillet. Ce rapprochement offre de nouveaux débouchés pour les producteurs de lait et apporte une véritable diversification des gammes de produits pour les deux groupes. Côté industrie, quatre millions d’€ devraient être investis dans les sites Valcrest lors des deux prochaines années pour optimiser leur fonctionnement. L’Union Valcrest conserve l’intégralité de ses activités amont (collecte, paie de lait, conseil technique aux producteurs). Cette situation nouvelle, conjuguée à une hausse du prix du lait, a permis à certains producteurs du Syndicat caprin de voir leur situation quelque peu s’améliorer sans être toutefois florissante.