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Conjoncture viticole

Des disponibilités historiquement faibles

La campagne viticole 2013/2014 démarre avec des disponibilités très
faibles (récolte et stocks). Ce qui devrait logiquement soutenir les
prix à la production.
Par Publié par Cédric Michelin
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Annoncée par le Service statistique du ministère de l’Agriculture à 44,1 millions d’hl, le 1er octobre, la production française 2013 de vins, jus et moûts sera certainement plus faible. Les professionnels du Conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer réunis le 16 octobre estiment que ces prévisions sont relativement optimistes et que la récolte devrait être comprise entre 43,5 Mhl et 44,1 Mhl. Même si elle est supérieure à celle de 2012, elle se situe néanmoins dans la fourchette basse des cinq dernières années (-3 % environ). Comme la récolte 2012 a été peu abondante, les stocks en début de campagne sont également très bas. Selon FranceAgriMer, ils ont diminué de 14 % à 29,9 Mhl contre 34,7 Mhl en 2012 toutes catégories confondues. Sont principalement concernés les vins IGP (-21 %) ainsi que les autres vins (-35 %), mais aussi les stocks de vins AOC/AOP qui affichent un recul de 10 %. Si bien qu’au démarrage de la campagne 2012/2014, les disponibilités (récolte plus stocks à la propriété) n’ont jamais été aussi faibles à 74 Mhl, en tout cas depuis 1995. Bref, « tous les éléments sont là pour que les cours se tiennent », observe-t-on au Conseil spécialisé Vins, tout en formulant quelques réserves sur ce relatif optimisme. En effet, la production européenne de vins en 2013 s’inscrit en hausse à 166 Mhl contre 152 Mhl (+9,2 %) en 2012 en raison notamment de l’abondance de la récolte espagnole qui pourrait peser sur les cours en France. En effet, les importations de vins en vrac en provenance d’outre-Pyrénées ne cessent de progresser depuis quelques années. Reste que cette embellie, si elle se confirme, ne bénéficiera pas à tous les vignerons. Un certain nombre d’entre eux se retrouvent « en situation délicate », du fait de l’accumulation des sinistres climatiques, non seulement en 2013 mais aussi les années précédentes.


Un plan stratégique



Pour les mois qui viennent, le Conseil spécialisé Vins a été chargé par le ministre de l’Agriculture d’établir un plan stratégique. Au-delà du diagnostic partagé sur l’état des lieux de la filière, les professionnels devraient se prononcer sur un certain nombre d’orientations stratégiques. Parmi celles-ci la mise en place d’outils de régulation pour prendre le relais des mécanismes d’intervention aujourd’hui abandonnés au niveau communautaire. La réflexion à ce stade porte sur l’introduction d’un système d’assurance pour gérer les risques et les crises (aléas climatiques, évènements sanitaires). Au programme également la gestion des droits de plantation, la valorisation des sous-produits et l’enrichissement pour lesquels des groupes de travail sont ou vont être constitués. On en saura davantage à la fin de l’année, date à laquelle la copie devra être remise au ministre de l’Agriculture.


L’enveloppe des crédits communautaires 2013 entièrement consommée



L’enveloppe dédiée à la France en 2013 au titre du programme national d’aide au secteur viticole a été entièrement utilisée. Sur les quelques 280 millions d’euros prévus à cet effet, 118,5 millions ont été affectés aux investissements, 110,2 M€ à la restructuration, 34,7 M€ aux prestations viniques et 17,5 M€ à la promotion. Le Conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer et le ministre de l’Agriculture se sont félicités de cette mobilisation qui a été permise en partie grâce à l’augmentation du taux d’avance des aides à l’investissement que Stéphane Le Foll a décroché à Bruxelles. Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA et responsable du dossier viticole a également accueilli favorablement « cette bonne nouvelle ». « On a gardé un OCM viticole orientée vers la compétitivité », a-t-il déclaré, visiblement très satisfait que « les viticulteurs se soient mobilisés sur des mesures structurantes ». « Ceci nous conforte le choix politique que nous avons effectué sur des mesures de restructuration et d’investissements plutôt que sur les DPU », a-t-il ajouté.