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Traitements phytosanitaires : des divergences mais un dialogue constructif

Des divergences autour des traitements phytosanitaires mais un dialogue constructif

A l'heure de la reprise de la campagne de traitements, la pression sociétale reste forte sur la question des traitements phytosanitaires. Plusieurs réunions ont déjà été organisées avec des collectifs citoyens pour faire un point en amont d'éventuels problèmes ou avant la promulgation de la loi des EGAlim qui devrait durcir la réglementation en la matière, à proximité des habitations notamment. La vigilance est de mise donc.

Des divergences autour des traitements phytosanitaires mais un dialogue constructif

Le 26 mars à Viré s’est tenue une réunion de concertation entre certains membres du Collectif Mâconnais Pesticide Santé et des représentants du monde viticole. D'un côté Marine Pasquier, la présidente du collectif, de l'autre, Jérôme Chevalier, vice-président de la CAVB (Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne) et président de l’UPVM (Union des producteurs de vins Mâcon), Marc Sangoy vice-président de l’UPVM et de l’UV71 (Union viticole de Saône-et-Loire) en charge des dossiers environnementaux et Benjamin Dananchet, nouveau président de l’ODG du cru Viré-Cléssé représentant les vignerons locaux. Au milieu, Christian Dussarrat, directeur de la DDT 71 (Direction départementale des territoires) représentait l'administration et Patrick Desroches, maire de Viré, représentait les habitants de la commune.

Comme à chaque réunion sur le sujet, il est important de rappeler les efforts faits par la profession et le travail qui continue d'être mené. Départements viticoles et région Bourgogne sont en pointes. La mise en place de la charte régionale par la CAVB a en effet suivi le travail initial engagé par l’UV71. Le travail est toujours en cours mais d'ores-et-déjà, le déploiement de la charte va être élargi à d'autres engagements, avec l'appui des ODG Viré-Cléssé, Mâcon et Pouilly Loché Vinzelles par exemple. Benjamin Dananchet soulignait par exemple la création d’un Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) pour l’ODG Viré-Cléssé. Ce GIEE regroupe déjà une petite dizaine de viticulteurs bios et conventionnels avec pour objectif sur cinq ans :

  • Le travail du sol dans l’idée de réduire voire supprimer l’emploi d’herbicide ;
  • La gestion de la ressource en eau ;
  • La réduction et l’emploi de produits phytosanitaires plus vertueux.

Ce GIEE fait écho à celui créé en 2017 par les Vignerons de la Cave de Lugny. Il regroupe 22 viticulteurs menant une quinzaine d’hectares en conversion biologique et qui verra sortir sa première cuvée certifiée bio en 2020.

Arrêtés préfectoraux locaux

Alors que Marine Pasquier du Collectif (CMPS) notait les efforts engagés par la profession, elle relèvait cependant dans le même temps le manque de moyens à disposition des riverains en cas de constatations de pratiques "dangereuses". La profession agricole dans son ensemble aurait pu lui répondre qu'elle aussi attend des pouvoirs publics des aides pour s'équiper en matériels performants de pulvérisation ou pour s'organiser collectivement. Marine Pasquier soulignait donc la nécessité, pour elle, d’accentuer les efforts à proximité des lieux sensibles.

C’est sur ce dernier point que Christian Dussarrat, DDT 71, a réagi en rappelant que la loi EgGAlim prévoit un décret instaurant une zone non traitée (ZNT) riverain. Il a ainsi dévoilé qu’en Saône-et-Loire, ce décret se déclinerait sous forme de charte départementale rédigée avec les acteurs professionnels de la viticulture et de la grande culture, comme actuellement.

Cependant, il a aussi tenu à souligner que dans des secteurs qui pourraient s’avérer problématiques le préfet se réserverait dorénavent le droit de promulguer des arrêtés préfectoraux localement. 

La pression est donc forte pour que chaque vigneron respecte à la lettre la réglementation en vigueur. Cette rencontre s’est clôturée autour d’un consensus. Des efforts de la profession ont été fait et restent encore à faire mais cela ne pourra pas se concrétiser sans un dialogue constructif entre usagers et vignerons. Et sans que chacun soit irréprochable, y compris du côté des "anti-pesticides" qui ne devront pas être menaçant...     

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