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Serres bioclimatiques

Des économies en perspective

La startup Agrithermic propose des serres bioclimatiques et à haute
performance énergétique pour conjuguer économie d'énergie, réduction des
coûts de chauffage et efficacité agronomique à un coût maîtrisé.
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Ingénieur de formation, Vincent Stauffer a travaillé pendant quinze ans en Asie dans la conception et la fabrication de serres agricoles optimisant les apports solaires et le stockage de l'énergie. De retour en France, il a créé la société Agrithermic basée au Bourget-du-Lac en Savoie en 2011.
« Nous sommes des spécialistes de l'efficacité énergétique dans le bâti agricole, principalement dans les serres mais aussi pour les poulaillers », résume-t-il. « Aujourd'hui, les coûts de l'énergie vont croissants et pèsent très lourdement sur le prix finaux des produits horticoles ou maraîchers. Nous proposons des diagnostics énergétiques de serres, du conseil pour améliorer l'existant et de la conception de serres bioclimatiques ou à haute performance énergétique qui permettent de réduire la consommation d'énergie d'une serre de 30 à 50 % ».
Pour l'heure Agrithermic est le seul bureau d'étude français indépendant sur ce créneau. « Trois serres bioclimatiques ont déjà vu le jour, une en Ardèche et deux à Chambéry », poursuit Vincent Stauffer. « Elles offrent l'avantage d'être 8 °C plus chaude que l'air extérieur pendant la nuit et en moyenne 6 °C plus chaude la nuit qu'une serre classique ».

Piéger l'énergie solaire


Le principe de la serre tunnel bioclimatique est d'optimiser le captage, le stockage et la diffusion de l'énergie solaire quand les légumes en ont besoin. La serre est orientée au Sud, isolée grâce à un film thermique qui piège les infrarouges à l'intérieur et permet le stockage de l'énergie solaire dans un mur lourd au nord de la serre. Au cours de la nuit, la chaleur emmagasinée dans le mur se diffuse régulant la température intérieure.
« Cette serre présente plusieurs intérêts », selon Vincent Stuffer. « Elle permet d'allonger la période de culture d'un mois et demi par an. Elle améliore les rendements des légumes feuilles comme les salades d'au moins 15 % d'après une expérimentation menée par Adabio. Enfin, cela permet aux agriculteurs de produire en primeur une partie de la production et ainsi de mieux valoriser leurs produits. C'est dans la zone Rhône-Alpes et Paca qu'elles expriment tout leur potentiel ».

Réduire la consommation des serres chauffées


Pour concevoir ces serres, Agrithermic travaille avec l'agriculteur pour prendre en compte ses itinéraires techniques, son climat et son budget. Ces serres bioclimatiques intéressent les petits maraîchers et les horticulteurs car elles sont bien adaptées aux serres d'une largeur maximale de 9,5 mètres pour que le mur lourd puisse jouer son rôle de capteur.
Lors du prochain salon Tech&Bio, Agrithermic lancera ses deux offres qui consistent, soit à aider les agriculteurs à concevoir la serre et ensuite à le former pour qu'il puisse la construire, soit à concevoir et livrer la serre en kit.
Cependant, cette technique de serre bioclimatique ne convient pas à une serre chauffée bi-tunnel ou à une serre multichapelle. Pour ces types de serres, Agrithermic propose d'autres solutions. « Nous concevons des serres à haute performance énergétique qui permettent de diviser par deux la consommation énergétique par rapport à des serres modernes double parois avec un écran thermique mobile, avec un surcoût d'environ 30 %, amorti en moins de trois ans », explique Vincent Stauffer. « Nous travaillons sur tous les volets pour arriver à une efficacité optimale : la production d'énergie, le stockage de cette dernière, de l'émission de la chaleur dans la serre et de l'isolation ».
Agrithermic a ainsi conçu pour un horticulteur une serre de 2.000 m2 dont environ un tiers de la surface doit être chauffée à 18°C pour la multiplication en hiver. « Contrairement à l'étude précédente qui lui annonçait entre 15.000 et 20.000 € de chauffage par an, nous obtenu des estimations autour de 5.000 € », détaille le gérant d'Agrithermic. « Les méthodes de calculs développées permettent de trouver l’optimum entre transmission lumineuse et isolation thermique de la couverture transparente. Nous avons opté pour un plancher chauffant basse température situé dans la dalle béton. Cela permet d'avoir une température assez homogène dans les 40 premiers centimètres, là où se trouvent les plants. Il faut s'adapter à toutes les situations, les utilisations et les climats pour concevoir des serres utiles et économes ». Une activité nouvelle qu'Agrithermic va tenter de conquérir.
Camille Peyrache


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