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Gaec de la Noue à Gibles

Des logettes à la place de l’aire paillée

Pour répondre à un accroissement de quota et réduire sa facture de paille, le Gaec de la Noue à transformé son aire paillée en logettes sur caillebotis. Cet aménagement a permis de loger environ 30 % de vaches laitières en plus sans agrandir le bâtiment. Les logettes ont aussi apporté du confort et de la propreté aux animaux.
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L’exploitation laitière de la famille Cinquin à Gibles a pas mal évolué ces dernières années. Florent s’est installé auprès de son père en 2007 et son jeune frère vient de le rejoindre cette année. Le quota laitier a suivi ces évolutions, de même que le nombre de vaches en production. « Au départ, notre bâtiment était conçu pour 42 laitières avec des caillebotis derrière les cornadis et une aire paillée au fond de la stabulation. Nous y avons logé jusqu’à 50 vaches. C’était surchargé. Le nombre de mammites explosait », se souvient Florent. Pour contenir l’échauffement de la litière, l’aire paillée devait être curée tous les quinze jours et l’exploitation achetait 130 tonnes de paille chaque année pour la litière. En 2010, le Gaec prenait la décision « d’optimiser à fond » son bâtiment, d’autant qu’au même moment, l’élevage supprimait le pâturage de ses vaches pour une conduite intégralement hors-sol. L’exploitation devait parallèlement répondre à un accroissement de quota donc à un agrandissement supplémentaire de troupeau.

70 laitières à la place de 50


En mettant des logettes à la place de l’aire paillée, les associés ont ainsi pu « concentrer le nombre d’animaux logés sous le même toit : 70 laitières à la place de 50 auparavant ». Outre le gain de place et donc de productivité, les logettes ont également permis de sérieux progrès en matière sanitaire. « Les mammites ont diminué de moitié ! », confie Florent. Comme les vaches allaient désormais passer pratiquement toute l’année en bâtiment, la famille Cinquin n’a pas lésiné sur le confort des animaux. « Nous ne voulions pas de tubes fixes qui puissent faire mal aux animaux », indiquent les associés. Ces derniers ont opté pour un système de logettes "ergonomiques" avec une barre au garrot et des côtés suspendus sur chaîne pour plus de souplesse.

Logettes ergonomiques


Le sol bétonné des logettes de 120 X 275 cm est recouvert de matelas en caoutchouc. Les éleveurs y saupoudrent quotidiennement de l’enveloppe de graine de riz pour absorber les jus. L’enveloppe de graine de riz étant moins irritante pour les mamelles que la sciure de bois, signale Florent. Bien que coûteux à l’achat, les matelas ont été préférés aux logettes creuses car le Gaec souhaitait se passer de paille. D’ailleurs, « depuis que le bâtiment a été transformé, l’économie de paille couvre l’annuité des travaux », précise Florent.

Caoutchouc sur les caillebotis


Toujours dans un souci de confort, tous les caillebotis ont été recouverts d’un revêtement de caoutchouc, de même que le box d’isolement. Une précaution jugée obligatoire par les éleveurs en l’absence de pâturage. Par souci d’économie et de rapidité de mise en œuvre, la fosse sous les nouveaux caillebotis est en préfabriqué et dépourvue de circuit. Elle est dotée d’un brasseur à pales.
Le coût de cette transformation s’élève à 84.000 €. « Cela équivaut à 1.400 € par vache logée », calcule Olivier Girard, technicien Bâtiment à la chambre d’agriculture. A elle seule, la confection des caillebotis sur fosse équipée du brasseur pèse pour plus de la moitié de l’investissement. Le Gaec a pu bénéficier d’une subvention couvrant 36 % du montant.

Moins de travail


A l’usage, la famille Cinquin constate le confort procuré par les logettes et les tapis ainsi que la propreté de leurs animaux. La fin des curages répétés et celle du paillage quotidien sont également très appréciables. Un manque de propreté du couloir d’accès aux logettes est toutefois à déplorer. Un léger excès de surface par vache génèrerait un manque de piétinement sur les caillebotis. Pour remédier à ce problème, les éleveurs envisagent de s’équiper d’un nettoyeur de logette avec brosse et raclette. Ce pourrait être une sorte de motoculteur spécifiquement équipé ou bien un robot. Il faudrait compter entre 15 et 18.000 € pour acquérir cet équipement supplémentaire.

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