Crise de l’élevage
Des objectifs à moitié atteints
Alors que les éleveurs bovins et porcins manifestent depuis plusieurs
semaines pour demander des hausses des prix, le Médiateur des relations
commerciales a remis son rapport très attendu sur le prix de la viande
bovine et porcine le 21 juillet. Si les objectifs sont presque atteints
pour le porc, le verre n’est qu’à moitié plein au niveau de la viande
bovine, ce qui incite les producteurs à maintenir leur mise sous
surveillance.
semaines pour demander des hausses des prix, le Médiateur des relations
commerciales a remis son rapport très attendu sur le prix de la viande
bovine et porcine le 21 juillet. Si les objectifs sont presque atteints
pour le porc, le verre n’est qu’à moitié plein au niveau de la viande
bovine, ce qui incite les producteurs à maintenir leur mise sous
surveillance.
« Il y a eu un soubresaut dans les cotations mais il faut que ça continue, c’est tout l’enjeu de la mise sous surveillance active que l’on va continuer », a fait savoir Thomas Diemer, président de Jeunes agriculteurs, à la sortie de la réunion de présentation du rapport du Médiateur des relations commerciales agricoles Francis Amand sur les prix de la viande bovine et porcine, remis le 21 juillet au ministre de l’Agriculture. Depuis plusieurs semaines, les éleveurs français sont en effet mobilisés pour exprimer leur détresse et la situation catastrophique des exploitations, alors que les prix de la viande bovine et de la viande porcine ne couvrent plus les coûts de production. En Saône-et-Loire, mercredi après-midi, la profession a bloqué le rond point de Lux à l'entrée Sud de Chalon-sur-Saône. En Normandie, les éleveurs ont bloqué plusieurs jours de suite les accès au Mont Saint-Michel, à Evreux et surtout à Caen où Stéphane Le Foll a finalement fait le déplacement pour rencontrer les manifestants à la préfecture, avant de revenir à Paris pour la remise du rapport.
Des cotations qui remontent trop lentement
En viande porcine, le rapport du Médiateur souligne des objectifs quasiment atteints, puisque le cadran de Plérin clôturait dernièrement autour de 1,38 €/kg, un montant proche des 1,40 €/kg fixés avec la filière. Pour le président de la FNSEA, Xavier Beulin, il faut cependant rester vigilant, puisque d’une part, « 1,40 €, ça ne couvre pas les charges actuelles pour certains éleveurs », et il faut de plus « tenir dans la durée, d’autant qu’en septembre-octobre, on assiste souvent à une baisse des prix ». Stéphane Le Foll a également souligné que « la situation reste fragile ». « On devrait avoir des prix plus élevés en été », période de grillades et de barbecues, a-t-il précisé.
Les inquiétudes sont néanmoins plus fortes en ce qui concerne le cours de la viande bovine. Suite à la table-ronde réunissant la filière le 17 juin, « les objectifs étaient normalement annoncés à 20 centimes (ndlr : d’augmentation) », a rappelé le ministre, or « on est arrivé à la moitié, soit environ 10 centimes ». Si les noms des enseignes et abattoirs qui n’ont pas joué le jeu n’ont pas été révélés par le Médiateur, « on peut dire que pour une fois, la grande distribution est dans les clous », a salué Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB). En revanche, l’hétérogénéité des pratiques des abatteurs lui semble « anormale ». Le rapport fait état d’une grande complexité, avec des acteurs qui jouent le jeu et d’autres non, ce qui pénalise l’ensemble de la filière. D’autres sujets sont également mis en avant, comme les jeunes bovins. La profession a par ailleurs salué le rapport, espérant que le médiateur allait poursuivre son travail.
Leviers de revalorisation
Pour faire remonter les prix et valoriser la viande française auprès des consommateurs, les éleveurs et le ministre prônent une mise en avant plus large du logo Viande de France, lancé en 2014 et encore peu connu des consommateurs. Le logo « fera l’objet d’un lancement officiel courant août », a indiqué Jean-Pierre Fleury. Derrière cette indication, la garantie d’une viande issue d’un animal né, élevé, abattu et transformé en France, « pour adosser à cette communication un prix différent d’un standard international sur lequel aujourd’hui nous ne pouvons plus nous caler », a insisté Xavier Beulin, qui dénonce des normes plus fortes et des charges plus élevées que dans les autres pays européens. Le logo doit donc être le signe, pour le consommateur, « d’une production de très haute qualité », a renchéri Jean-Pierre Fleury. Autre levier pour donner de l’air aux producteurs, celui de l’exportation. « Une plateforme viande française export doit être mise en place », a rappelé Stéphane Le Foll, ajoutant que les discussions avançaient bien sur le sujet et que les grands opérateurs français devraient s’y rassembler pour répondre de façon organisée à une demande mondiale bien présente.
La surveillance se poursuit
« Quand le chef de l’Etat, suivi par le Premier ministre, prend la parole sur le sujet puis annonce un plan de sauvetage de l’élevage, c’est que la situation est assez grave pour être prise au sérieux », constate Xavier Beulin, ajoutant que « la pression reste très forte sur le terrain, d’autant que la revalorisation tarde à venir pour les producteurs, on comprend leur impatience ». Jean-Pierre Fleury signale de son côté que si le rapport ne donne pas les noms de ceux qui ne respectent pas les engagements, « nous, on les citera ». Les blocages et opérations de vérification de l’étiquetage dans les grandes surfaces devraient se poursuivre. Stéphane Le Foll affirme de son côté qu’il fera son possible pour « maintenir la pression ». « On peut faire bouger les lignes, on l’a fait en un mois », ajoute-t-il. Une nouvelle table-ronde de la filière bovine doit d’ailleurs se tenir au ministère ce jour, après l’annonce du plan de sauvetage de l’élevage qui doit être discuté en conseil des ministres ce matin. La profession agricole en attend « autre chose que quelques mesurettes », affirme Xavier Beulin, qui au-delà des mesures d’urgences, demande aussi des perspectives à moyen et long terme pour l’agriculture française.
Des cotations qui remontent trop lentement
En viande porcine, le rapport du Médiateur souligne des objectifs quasiment atteints, puisque le cadran de Plérin clôturait dernièrement autour de 1,38 €/kg, un montant proche des 1,40 €/kg fixés avec la filière. Pour le président de la FNSEA, Xavier Beulin, il faut cependant rester vigilant, puisque d’une part, « 1,40 €, ça ne couvre pas les charges actuelles pour certains éleveurs », et il faut de plus « tenir dans la durée, d’autant qu’en septembre-octobre, on assiste souvent à une baisse des prix ». Stéphane Le Foll a également souligné que « la situation reste fragile ». « On devrait avoir des prix plus élevés en été », période de grillades et de barbecues, a-t-il précisé.
Les inquiétudes sont néanmoins plus fortes en ce qui concerne le cours de la viande bovine. Suite à la table-ronde réunissant la filière le 17 juin, « les objectifs étaient normalement annoncés à 20 centimes (ndlr : d’augmentation) », a rappelé le ministre, or « on est arrivé à la moitié, soit environ 10 centimes ». Si les noms des enseignes et abattoirs qui n’ont pas joué le jeu n’ont pas été révélés par le Médiateur, « on peut dire que pour une fois, la grande distribution est dans les clous », a salué Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB). En revanche, l’hétérogénéité des pratiques des abatteurs lui semble « anormale ». Le rapport fait état d’une grande complexité, avec des acteurs qui jouent le jeu et d’autres non, ce qui pénalise l’ensemble de la filière. D’autres sujets sont également mis en avant, comme les jeunes bovins. La profession a par ailleurs salué le rapport, espérant que le médiateur allait poursuivre son travail.
Leviers de revalorisation
Pour faire remonter les prix et valoriser la viande française auprès des consommateurs, les éleveurs et le ministre prônent une mise en avant plus large du logo Viande de France, lancé en 2014 et encore peu connu des consommateurs. Le logo « fera l’objet d’un lancement officiel courant août », a indiqué Jean-Pierre Fleury. Derrière cette indication, la garantie d’une viande issue d’un animal né, élevé, abattu et transformé en France, « pour adosser à cette communication un prix différent d’un standard international sur lequel aujourd’hui nous ne pouvons plus nous caler », a insisté Xavier Beulin, qui dénonce des normes plus fortes et des charges plus élevées que dans les autres pays européens. Le logo doit donc être le signe, pour le consommateur, « d’une production de très haute qualité », a renchéri Jean-Pierre Fleury. Autre levier pour donner de l’air aux producteurs, celui de l’exportation. « Une plateforme viande française export doit être mise en place », a rappelé Stéphane Le Foll, ajoutant que les discussions avançaient bien sur le sujet et que les grands opérateurs français devraient s’y rassembler pour répondre de façon organisée à une demande mondiale bien présente.
La surveillance se poursuit
« Quand le chef de l’Etat, suivi par le Premier ministre, prend la parole sur le sujet puis annonce un plan de sauvetage de l’élevage, c’est que la situation est assez grave pour être prise au sérieux », constate Xavier Beulin, ajoutant que « la pression reste très forte sur le terrain, d’autant que la revalorisation tarde à venir pour les producteurs, on comprend leur impatience ». Jean-Pierre Fleury signale de son côté que si le rapport ne donne pas les noms de ceux qui ne respectent pas les engagements, « nous, on les citera ». Les blocages et opérations de vérification de l’étiquetage dans les grandes surfaces devraient se poursuivre. Stéphane Le Foll affirme de son côté qu’il fera son possible pour « maintenir la pression ». « On peut faire bouger les lignes, on l’a fait en un mois », ajoute-t-il. Une nouvelle table-ronde de la filière bovine doit d’ailleurs se tenir au ministère ce jour, après l’annonce du plan de sauvetage de l’élevage qui doit être discuté en conseil des ministres ce matin. La profession agricole en attend « autre chose que quelques mesurettes », affirme Xavier Beulin, qui au-delà des mesures d’urgences, demande aussi des perspectives à moyen et long terme pour l’agriculture française.