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Filière laitière bourguignonne

Des perspectives pour l'après-quotas

Quel avenir pour la filière laitière bourguignonne dans la perspective
de la fin des quotas laitiers ? C'est la réflexion qui a été ouverte
lors d'une réunion organisée par la chambre régionale d'agriculture.
Étaient présents des professionnels et des techniciens,
tous à l'écoute de la présentation menée par Nicolas Baeck, président du
Criel.
Par Publié par Cédric Michelin
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D'abord, les points positifs : une demande mondiale soutenue sur un grand marché où l'Europe se maintient au second rang des exportateurs. Une Europe favorisée par ses sols et son climat, alors que l'on connaît l'impact des facteurs naturels sur la localisation de la production laitière. Autre point positif : la convergence des coûts de production au plan mondial et la diminution de l'écart de compétitivité entre l'Europe et le reste du monde. Si les systèmes entre les principaux pays producteurs européens présentent une grande diversité, ils connaissent tous aussi des contraintes et des freins qui accentuent la convergence entre les résultats des uns et des autres. En Europe les projets d'investissements sont importants, avec 1.420 millions d'€. Mais le monde entier investit pour un total de 2,8 milliards d'€ répartis en 58 projets sur 28 pays et par 51 entreprises. L'ampleur des projets est à la mesure du potentiel de développement mondial du secteur laitier.

Des signaux positifs, dans un contexte plutôt dépressif


Mais... la volatilité des cours des produits échangés au plan mondial (poudre, fromage...) limite la visibilité et la confiance des producteurs français. Ainsi, même si les signaux à moyen terme apparaissent positifs, le contexte actuel favorise plutôt une ambiance dépressive dans les zones de polyculture-élevage confrontées à la fin des quotas, la flambée des cours des céréales, les menaces sur certaines collectes... Les territoires bourguignons ne dérogent pas à cette réalité nationale et les éleveurs s'interrogent sur l'avenir du lait dans ces zones où la densité laitière est plutôt faible et où les cours des céréales augmentent l'attractivité des productions de grandes cultures... La charue ou la machine à traire ?
Quel avenir donc pour la production laitière dans ces zones ? C'est la question qui taraude les responsables professionnels et les acteurs des territoires ruraux, qui veulent maintenir de l'activité, des emplois et de la diversité dans les productions agricoles.
Si l'avenir de la production laitière dépend d'abord des éleveurs laitiers, il dépend aussi des stratégies des transformateurs laitiers présents dans les différents bassins. En Bourgogne, les professionnels s'inquiètent de la pérennité de certains investissements et de la capacité des opérateurs locaux et régionaux à affronter la concurrence internationale à armes égales. Quels sont leurs projets d'investissement, leurs difficultés, leurs appréciations de leur bassin de collecte ?

Un diagnostic à établir et à financer


Autant de questions qui se posent aux décideurs professionnels et politiques régionaux et qui ont amené les participants à cette réflexion à proposer la réalisation d'une étude permettant d'établir un diagnostic précis de la filière laitière dans les départements bourguignons et sur des secteurs limitrophes. Le diagnostic établi, il s'agira de dresser des perspectives d'évolution de la transformation à l'horizon 2020 et aboutir à des recommandations qui favorisent le maintien, voire l'expansion, du potentiel laitier, de la valeur ajoutée et des emplois existants dans la zone étudiée.
Nadine Darlot, responsable Lait à la FRSEA Bourgogne, relevait des points positifs importants comme la capacité d'exportation de la filière laitière, la grande diversité des produits de la filière et sa capacité d'innovation. Avec cinq grands groupes de dimension internationale, la France - qui se maintient au second rang des producteurs européens - n'a pas à rougir face à ses concurrents. Les écarts de prix et de charges se resserrent d'ailleurs en Europe. Reste le niveau des coûts alimentaires qui plombent les résultats. « Dans ce contexte, il est particulièrement important de faire de la prospective sur l'évolution de notre territoire laitier, tout comme il est important de pouvoir intégrer les références bourguignonnes aux évaluations nationales réalisées par l'Institut de l'élevage » insistait l'éleveuse laitier. Reste maintenant à dégager les moyens de ces ambitions pour la filière Lait en trouvant les financements des études à réaliser.



35,4 millions de litres attribués en quota gratuit


La conférence du bassin laitier Sud-Est a validé l'attribution de quotas laitiers gratuits pour 2012/13 lors de sa dernière session. Au total, 35,4 millions de litres ont été attribués au profit de 2 500 exploitations. Les nouveaux producteurs et les jeunes agriculteurs installés au cours de la campagne laitière actuelle, soit 196 exploitations, ont reçu 12,9 millions de litres. 211 exploitations ayant investi récemment dans leur atelier laitier se voient attribuer 6,7 millions de litres correspondant à 8 % de leurs références laitières. La conférence de bassin a également affecté 1,8 million de litres à 51 exploitations en difficulté ou ayant subit une perte de référence suite au démembrement de l'exploitation ; et 0,6 million de litres à 15 exploitations en zone de faible densité laitière ayant un projet de développement de leur atelier. Enfin, 2033 producteurs ayant produit au moins 96 % de leur référence laitière au cours des deux dernières campagnes voient leur quota augmenter de +2 % ce qui représente 13,5 millions de litres.