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Symposium international de Matour

Des sculptures monumentales pour un évènement qui en impose

Initié en 2007, le Symposium international de sculptures monumentales de Matour est rapidement devenu un évènement majeur pour toute personne s’intéressant à l’art contemporain. Un pari qui, au départ, paraissait particulièrement osé. Il a été certes gagné mais fut d’autant plus difficile à réussir qu’il s’est installé au cœur même de la ruralité de Saône et Loire.
Par Publié par Cédric Michelin
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Rendre accessible l’art contemporain à toutes et à tous. Telle est, à l’origine, l’ambition du Symposium international de sculptures monumentales de Matour. Une gageure d’autant plus grande qu’il s’agit de s’installer non pas dans une grande métropole mais bel et bien au cœur de la ruralité de Saône et Loire. C’est en 2007 qu’un tel rendez-vous est né. Avec pour objectif de réunir six artistes : trois Français et trois étrangers. L’idée était de permettre à ces artistes venant d’univers très différents de créer sur place en deux semaine une œuvre absolument unique devant le public. Avec, à la clé, un franc succès puisque l’on peut estimer à environ 3.000 le nombre de visiteurs lors de cette grande première.

La campagne terreau de la culture


Suite à cette édition inaugurale, la commune de Matour s’est de nouveau mobilisée pour accueillir un deuxième opus. Avec, dès le départ, 102 projets présentés par des candidats issus de 27 pays. Alors que le public a pu choisir l’un des six projets destiné à être retenu, c’est un jury notamment composé de professionnels qui a établi le reste de la programmation en 2010. Ainsi, du 21 juin au 4 juillet, les sept artistes sélectionnés ont pu réaliser sept œuvres sur place devant les visiteurs. Une excellente occasion pour Annabella Claudia (Italie), Do Delaunay (France), Joy Jaroba & Nicolas Bertrand (Chili et France), Claude Millette (Canada), Reyna Castro Alonso (Mexique) et Bogumila Strojna (Pologne) de partager leur savoir et leurs approches de l’art. Mais aussi de rencontrer un public qui peut les observer tout au long du processus de création, échanger et parfois même participer au travail. L’une des particularités de cet évènement vient du fait qu’à l’issue du Symposium, les œuvres restent sur place. Elles sont alors la propriété de l’organisateur – la commune de Matour – et enrichissent son patrimoine culturel. L’un des points essentiel pour attirer un maximum de monde est que l’accès est totalement gratuit. L’idéal pour inciter chacun à venir et revenir tout au long du chantier. En présentant un tel rendez-vous, la commune de Matour souhaite implanter durablement l’accès à l’art contemporain sur son territoire. Et ce, en impliquant la population locale. Avec la volonté, désormais, de faire de ce Symposium une triennale enracinée dans le paysage culturel national et international.

Une ouverture en direction des enfants


Mais cet évènement avait également pour but de sensibiliser un très large public et plus particulièrement les enfants à un art auquel ils ont habituellement peu ou pas accès. Ainsi, des élèves de classes allant de la maternelle au collège ont pu découvrir à Matour le travail des artistes. Dès lors, le Symposium des enfants, organisé en partenariat avec le SIVU Enfance Jeunesse de la Haute Grosne (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique Enfance Jeunesse), a été l’occasion de proposer des ateliers artistiques en amont et pendant la quinzaine de création des artistes. Un travail qui aura permis un éveil à l’art moderne en donnant l’opportunité aux enfants de sillonner les coulisses et d’être sur le devant de la scène artistique. En parallèle, un catalogue complet relatif à ce rendez-vous a été réalisé et est désormais disponible aussi bien à la Maison des Patrimoines qu’en mairie. De même, il est possible de découvrir sur plusieurs sites de ce village d’un peu plus de 1.000 habitants les œuvres créées non seulement en 2010 mais aussi celles, plus anciennes, de 2007. Qu’il s’agisse des pièces de Michel Aksent, de Daniel Manheim, de Frieder Preis, de Dominique Savouret, de Miguel Urban et de Vincent. Si l’on peut bien évidemment se balader au gré de ses envies, une autre possibilité est offerte aux curieux. A savoir faire appel à un médiateur culturel. Formé spécialement afin de répondre à cette demande tout à fait particulière, le médiateur est là pour réduire l’écart entre l’œuvre et le public. Il permet d’ouvrir l’art contemporain à un public qui ne détient pas forcément les clefs nécessaires à sa compréhension. Et, surtout, il donne au plus grand nombre l’accès à la culture. A noter que ces visites gratuites sont proposées sur rendez-vous (pour tout renseignement, tél. : 03.85.59.78.84 et 03.85.59.70.20).

En route pour 2013


A l’issue de ces deux semaines de travail des artistes et des multiples visites de publics souvent très différents, le résultat de la deuxième édition du Symposium international de sculptures monumentales de Matour semble en tout point positif. Comme le souligne Sophie Cardoso, chargée de communication et de mission lors de cet évènement. « Ce fut une belle réussite. Que ce soit pour tous ces enfants qui se sont déplacés, pour la qualité des œuvres réalisées ou encore du côté des artistes. Je pense que nous avons réussi à rendre l’art contemporain accessible à tous. Le résultat est extrêmement positif. » Un temps fort qu’il a également été possible de suivre sur le blog du Symposium. Car l’idée était de permettre le suivi presque en direct de la création des œuvres. Fort de ce nouveau succès, nul doute qu’un troisième numéro de ce Symposium sera proposé en 2013. Avec, comme seul point négatif, qu’il faudra désormais attendre trois longues années avant de revivre autant d’émotions et de moments de partage.

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