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Semences et plants paysans

Des semences et plants Bio, paysans ou de ferme, en cours de développement ?

A l’occasion des trente ans de l’exploitation du lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus, une table ronde a permis, le 10 novembre dernier, de faire le tour de la question des semences et plants paysans, et notamment en Agriculture Biologique (AB).

Des semences et plants Bio, paysans ou de ferme, en cours de développement ?

Délégué régional Sud-Est du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants), Philippe Roux a tout d’abord rappelé, lors de la table ronde, que la structure qu’il représente est un espace de dialogue au service des familles professionnelles de la filière et des utilisateurs de semences et plants. Une filière qui compte 72 entreprises de sélection (coopératives, entreprises familiales, PMI et entreprises transnationales), 20.000 agriculteurs multiplicateurs, 250 entreprises de production, 8.000 distributeurs et des millions d’utilisateurs, professionnels et particuliers. Expliquant le fonctionnement du GNIS entre services techniques et réglementation, Philippe Roux a également présenté la problématique liée à l’inscription des variétés, aux semences spécifiques à l’agriculture biologique et à l’évolution de la réglementation européenne. Une réglementation qui ne verra le jour qu’en 2021. Avec deux grands changements : d’une part au niveau de la commercialisation du matériel dit "hétérogène" - qui relève plus de la semence paysanne que de la variété aux caractères fixes et bien définis - destiné à l’agriculture biologique, d’autre part au niveau des variétés bio adaptées à la production bio, issues du mode de sélection bio. Côté perspectives, Philippe Roux estime qu’elles sont multiples entre développement d’une offre variétale adaptée à l’agriculture bio, diversification des espèces et des usages, élargissement de l’offre variétale, évolution de la liste des variétés dites sans valeur intrinsèque, facilitation de l’accès et de la reprise de variétés dites radiées du catalogue ou encore assouplissement des conditions de production pour les petits opérateurs.

Diversité et résistance

Chargée de réglementation et des affaires européennes à la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique), Fiona Marty s’est attachée à présenter les semences et populations dans le nouveau règlement bio. En précisant que l’idée était avant tout de ne pas créer de nouveaux freins au développement. Cela doit donc aider au développement des filières de production de semences adaptées au bio et au développement de la commercialisation des populations paysannes par les agriculteurs bio.

Pour sa part, Yanick Loubet, producteur de semences maraîchères en Côte d’Or, s’est attaché à présenter la philosophie du groupe de 25 maraîchers semenciers bio créé en Bourgogne. L’occasion, pour ces derniers, de procéder à des échanges de semences en ayant en tête la génétique. L’ambition est de garder un maximum de diversité et une plus grande résistance pour éviter certains risques de "consanguinité".

Fondateur de Graines de Noé, Bernard Ronot a, pour sa part, fait partager à la salle son vécu d’agriculteur, évoquant son passage de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture bio. Association qui sauvegarde plus de 200 variétés de céréales anciennes et paysannes, Graines de Noé, créée par Bernard Ronot, s’implique aussi bien dans la sélection paysanne que dans la valorisation des circuits courts et la sensibilisation de différents publics (dont les scolaires). Sans oublier le travail mené sur la panification et la commercialisation des variétés anciennes et paysannes. Ainsi, l’association étudie les qualités boulangères des variétés régionales et les qualités gustatives des pains issus de ces variétés.

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