Des solutions pour s'installer en maraîchage
Les chambres d’agriculture de l’Ain et de la Saône-et-Loire et l’Adabio ont organisé une après-midi autour de la question de l’installation-transmission en maraîchage, dans une exploitation d’Ozan, dans l’Ain, le mardi 14 mai. L’idée était de mettre en place des passerelles entre porteurs de projet et cédants au sein d’une filière qui laisse entrevoir de belles perspectives.

Le constat sur lequel sont parties les chambres d’agriculture et l’Adabio (l’association des agriculteurs bio de l’Ain, l’Isère et les deux Savoie) est qu’en maraîchage il se dénombre « beaucoup de porteurs de projet pour finalement peu d’installation », comme l’a rappelé Claire Baguet, de la chambre d’agriculture de l'Ain.
Avec une situation particulièrement paradoxale : ceux qui cherchent à s’installer ont « beaucoup de difficulté à trouver du foncier, ceux qui arrivent à la retraite peinent à trouver un repreneur ». Si les premiers ont souvent en projet une installation en bio, les seconds sont plus généralement en conventionnel. Les instances agricoles se sont donc penchés sur le problème pour savoir « comment conjuguer les deux mondes ».
Au-delà d’une mise en relation directe, la rencontre sur une exploitation maraîchère de l’Ain a permis d’entendre des exemples d’installation, d’exploitation à reprendre et d’autres approches testées dans des départements voisins.
Le schéma idéal
La rencontre a été organisée à Ozan, chez les frères Alain et Bernard Gallion, âgés respectivement de 64 et 59 ans. Aucun repreneur dans leur entourage proche ne se profile pour leur succéder. Il va donc falloir le ou les trouver par un autre canal. L’exploitation de 15 ha produit essentiellement salades et céleri-raves, plus un peu de persil, chou frisé et radis.
Les bâtiments sont fonctionnels, il y a de l’équipement matériel, les débouchés sont assurés et le foncier est regroupé et attenant au bâtiment. « Et tout est irrigué », précise encore l’un des agriculteurs qui préfèrerait « que l’exploitation reste en maraîchage ». Les deux frères ont mis 30 ans à constituer cette structure : « c’est une carrière consacrée pour arriver à cet outil-là », souligne ainsi Jean-Daniel Ferrier, conseiller maraîchage dans les deux chambres d’agriculture. Pour autant, comme le rappelle Manon Jasserand de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, le candidat idéal pour la reprise n’est pas toujours facile à trouver : « cédant et repreneur doivent souvent apprendre à faire des concessions par rapport au schéma qu’ils avaient prévu ».
Dans ces cas-là, rien de tel que les rencontres et la discussion. « Nous sommes surpris de constater que certains cédants, les plus arrêtés au départ sur leurs critères, transmettent finalement à des repreneurs sur lesquels nous n’aurions pas parié ». Entre temps, les deux parties se sont rencontrées et ont échangé. « Il ne s’agit pas d’un conflit de génération, explique encore la conseillère reprise transmission de la chambre d’agriculture, mais de deux points de vue différents de l’agriculture ». Dès lors que chacun revoit un peu sa copie, l’installation/cessation peut alors se concrétiser et bien se dérouler.
L’avantage de l’existant
Dans le cas des porteurs de projet, les conseillers chambre ne sauraient trop préconiser de véritablement étudier les structures à reprendre, quite à aller au-delà de la zone initialement souhaitée. Jean-Daniel Ferrier prévient : « en maraîchage, il faut bien se rendre compte lorsque l’on part de zéro, d’une prairie par exemple, il va falloir pas moins de cinq ans pour améliorer le foncier », et avoir une structure opérationnelle et rentable.
Le maraîchage demande des surfaces à exploiter bien moindre que les structures moyennes habituelles du département : « les exploitations moyennes en Saône-et-Loire sont de l’ordre de 90 ha, détaille Manon Jasserand, elles sont rarement en dessous de 50 ha. Or pour du maraîchage, 20 ha sont généralement suffisants ».
L’une des solutions peut alors être le partage de l’exploitation entre plusieurs repreneurs et des structures juridiques distinctes. Non seulement, cette division permet de réduire l’investissement de départ pour chacun des repreneurs, mais elle peut permettre aussi de mutualiser les bâtiments et les outils, le tout en proposant une offre fruits et légumes aussi diversifiée que complémentaire (cf encadré sur l’exemple de mutualisation en Isère).
La production locale de fruits et légumes bio est pour l’instant la filière dans laquelle la demande est bien supérieure à l’offre. « Tous les signaux sont au vert pour l’installation en maraîchage bio », résume Jean-Daniel Ferrier. Le devenir de l’exploitation frères Gallion ?
Des solutions pour s'installer en maraîchage

Le constat sur lequel sont parties les chambres d’agriculture et l’Adabio (l’association des agriculteurs bio de l’Ain, l’Isère et les deux Savoie) est qu’en maraîchage il se dénombre « beaucoup de porteurs de projet pour finalement peu d’installation », comme l’a rappelé Claire Baguet, de la chambre d’agriculture de l'Ain.
Avec une situation particulièrement paradoxale : ceux qui cherchent à s’installer ont « beaucoup de difficulté à trouver du foncier, ceux qui arrivent à la retraite peinent à trouver un repreneur ». Si les premiers ont souvent en projet une installation en bio, les seconds sont plus généralement en conventionnel. Les instances agricoles se sont donc penchés sur le problème pour savoir « comment conjuguer les deux mondes ».
Au-delà d’une mise en relation directe, la rencontre sur une exploitation maraîchère de l’Ain a permis d’entendre des exemples d’installation, d’exploitation à reprendre et d’autres approches testées dans des départements voisins.
Le schéma idéal
La rencontre a été organisée à Ozan, chez les frères Alain et Bernard Gallion, âgés respectivement de 64 et 59 ans. Aucun repreneur dans leur entourage proche ne se profile pour leur succéder. Il va donc falloir le ou les trouver par un autre canal. L’exploitation de 15 ha produit essentiellement salades et céleri-raves, plus un peu de persil, chou frisé et radis.
Les bâtiments sont fonctionnels, il y a de l’équipement matériel, les débouchés sont assurés et le foncier est regroupé et attenant au bâtiment. « Et tout est irrigué », précise encore l’un des agriculteurs qui préfèrerait « que l’exploitation reste en maraîchage ». Les deux frères ont mis 30 ans à constituer cette structure : « c’est une carrière consacrée pour arriver à cet outil-là », souligne ainsi Jean-Daniel Ferrier, conseiller maraîchage dans les deux chambres d’agriculture. Pour autant, comme le rappelle Manon Jasserand de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, le candidat idéal pour la reprise n’est pas toujours facile à trouver : « cédant et repreneur doivent souvent apprendre à faire des concessions par rapport au schéma qu’ils avaient prévu ».
Dans ces cas-là, rien de tel que les rencontres et la discussion. « Nous sommes surpris de constater que certains cédants, les plus arrêtés au départ sur leurs critères, transmettent finalement à des repreneurs sur lesquels nous n’aurions pas parié ». Entre temps, les deux parties se sont rencontrées et ont échangé. « Il ne s’agit pas d’un conflit de génération, explique encore la conseillère reprise transmission de la chambre d’agriculture, mais de deux points de vue différents de l’agriculture ». Dès lors que chacun revoit un peu sa copie, l’installation/cessation peut alors se concrétiser et bien se dérouler.
L’avantage de l’existant
Dans le cas des porteurs de projet, les conseillers chambre ne sauraient trop préconiser de véritablement étudier les structures à reprendre, quite à aller au-delà de la zone initialement souhaitée. Jean-Daniel Ferrier prévient : « en maraîchage, il faut bien se rendre compte lorsque l’on part de zéro, d’une prairie par exemple, il va falloir pas moins de cinq ans pour améliorer le foncier », et avoir une structure opérationnelle et rentable.
Le maraîchage demande des surfaces à exploiter bien moindre que les structures moyennes habituelles du département : « les exploitations moyennes en Saône-et-Loire sont de l’ordre de 90 ha, détaille Manon Jasserand, elles sont rarement en dessous de 50 ha. Or pour du maraîchage, 20 ha sont généralement suffisants ».
L’une des solutions peut alors être le partage de l’exploitation entre plusieurs repreneurs et des structures juridiques distinctes. Non seulement, cette division permet de réduire l’investissement de départ pour chacun des repreneurs, mais elle peut permettre aussi de mutualiser les bâtiments et les outils, le tout en proposant une offre fruits et légumes aussi diversifiée que complémentaire (cf encadré sur l’exemple de mutualisation en Isère).
La production locale de fruits et légumes bio est pour l’instant la filière dans laquelle la demande est bien supérieure à l’offre. « Tous les signaux sont au vert pour l’installation en maraîchage bio », résume Jean-Daniel Ferrier. Le devenir de l’exploitation frères Gallion ?
Des solutions pour s'installer en maraîchage

Le constat sur lequel sont parties les chambres d’agriculture et l’Adabio (l’association des agriculteurs bio de l’Ain, l’Isère et les deux Savoie) est qu’en maraîchage il se dénombre « beaucoup de porteurs de projet pour finalement peu d’installation », comme l’a rappelé Claire Baguet, de la chambre d’agriculture de l'Ain.
Avec une situation particulièrement paradoxale : ceux qui cherchent à s’installer ont « beaucoup de difficulté à trouver du foncier, ceux qui arrivent à la retraite peinent à trouver un repreneur ». Si les premiers ont souvent en projet une installation en bio, les seconds sont plus généralement en conventionnel. Les instances agricoles se sont donc penchés sur le problème pour savoir « comment conjuguer les deux mondes ».
Au-delà d’une mise en relation directe, la rencontre sur une exploitation maraîchère de l’Ain a permis d’entendre des exemples d’installation, d’exploitation à reprendre et d’autres approches testées dans des départements voisins.
Le schéma idéal
La rencontre a été organisée à Ozan, chez les frères Alain et Bernard Gallion, âgés respectivement de 64 et 59 ans. Aucun repreneur dans leur entourage proche ne se profile pour leur succéder. Il va donc falloir le ou les trouver par un autre canal. L’exploitation de 15 ha produit essentiellement salades et céleri-raves, plus un peu de persil, chou frisé et radis.
Les bâtiments sont fonctionnels, il y a de l’équipement matériel, les débouchés sont assurés et le foncier est regroupé et attenant au bâtiment. « Et tout est irrigué », précise encore l’un des agriculteurs qui préfèrerait « que l’exploitation reste en maraîchage ». Les deux frères ont mis 30 ans à constituer cette structure : « c’est une carrière consacrée pour arriver à cet outil-là », souligne ainsi Jean-Daniel Ferrier, conseiller maraîchage dans les deux chambres d’agriculture. Pour autant, comme le rappelle Manon Jasserand de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, le candidat idéal pour la reprise n’est pas toujours facile à trouver : « cédant et repreneur doivent souvent apprendre à faire des concessions par rapport au schéma qu’ils avaient prévu ».
Dans ces cas-là, rien de tel que les rencontres et la discussion. « Nous sommes surpris de constater que certains cédants, les plus arrêtés au départ sur leurs critères, transmettent finalement à des repreneurs sur lesquels nous n’aurions pas parié ». Entre temps, les deux parties se sont rencontrées et ont échangé. « Il ne s’agit pas d’un conflit de génération, explique encore la conseillère reprise transmission de la chambre d’agriculture, mais de deux points de vue différents de l’agriculture ». Dès lors que chacun revoit un peu sa copie, l’installation/cessation peut alors se concrétiser et bien se dérouler.
L’avantage de l’existant
Dans le cas des porteurs de projet, les conseillers chambre ne sauraient trop préconiser de véritablement étudier les structures à reprendre, quite à aller au-delà de la zone initialement souhaitée. Jean-Daniel Ferrier prévient : « en maraîchage, il faut bien se rendre compte lorsque l’on part de zéro, d’une prairie par exemple, il va falloir pas moins de cinq ans pour améliorer le foncier », et avoir une structure opérationnelle et rentable.
Le maraîchage demande des surfaces à exploiter bien moindre que les structures moyennes habituelles du département : « les exploitations moyennes en Saône-et-Loire sont de l’ordre de 90 ha, détaille Manon Jasserand, elles sont rarement en dessous de 50 ha. Or pour du maraîchage, 20 ha sont généralement suffisants ».
L’une des solutions peut alors être le partage de l’exploitation entre plusieurs repreneurs et des structures juridiques distinctes. Non seulement, cette division permet de réduire l’investissement de départ pour chacun des repreneurs, mais elle peut permettre aussi de mutualiser les bâtiments et les outils, le tout en proposant une offre fruits et légumes aussi diversifiée que complémentaire (cf encadré sur l’exemple de mutualisation en Isère).
La production locale de fruits et légumes bio est pour l’instant la filière dans laquelle la demande est bien supérieure à l’offre. « Tous les signaux sont au vert pour l’installation en maraîchage bio », résume Jean-Daniel Ferrier. Le devenir de l’exploitation frères Gallion ?