Accès au contenu
Station de Jalogny

Des taureaux jusqu’en en République tchèque

L’an dernier, la vente de la station de Jalogny recevait des acheteurs étrangers de quatre nationalités différentes. Ces derniers se sont portés acquéreurs d’une douzaine de reproducteurs. Parmi eux, des ressortissants de la République tchèque qui, pour leur toute première présence à la station saône-et-loirienne, avaient acheté pas moins de huit animaux. Rencontre.
129676--eleveurs_tcheques.JPG
Avant de venir à Jalogny, les représentants de la société tchèque Adaz s’étaient rendus à Montrond-les-Bains dans la Loire, là où chaque année, Charolais Optimal (Gènes diffusion) organise sa traditionnelle vente de sortie de contrôle individuel. Désireux d’acheter d’autres animaux dotés de références, ils ont été guidés vers la vente de Jalogny, qui leur permettrait de choisir parmi un large rassemblement de jeunes reproducteurs triés sur le volet et évalués.
Les huit reproducteurs acquis en février 2014 sont aujourd’hui en République tchèque, où ils entament en ce moment même leur première saison de monte. Depuis la vente de l’an dernier, ils ont subi toute une batterie de tests ainsi qu’une mise en quarantaine de plusieurs semaines. Ils ont ensuite passé leur seconde année de vie "en réserve" pour une entrée en service effective à l’âge de deux ans. Leur première campagne de reproduction a débuté ce mois de janvier et elle prendra fin en mai 2015. Leurs premiers veaux naîtront ainsi au début de 2016, détaille M. Adamec, le responsable d’Adaz group.

Production de viande pour l’export


Les jeunes reproducteurs originaires du berceau charolais appartiennent à plusieurs fermes. L’une d’elle, celle que dirige M. Adamec, couvre plusieurs milliers d’hectares, essentiellement d’herbages extensifs de moyenne montagne, à environ 600 mètres d’altitude. Elle détient un cheptel de 380 mères charolaises. 150 d’entre elles sont de race pure et les autres sont charolaises à plus de 88 %, explique M. Adamec.
Ces éleveurs tchèques ont choisi la race charolaise pour sa production de viande. Ils en apprécient notamment « le poids, le potentiel de croissance et le prix de vente des animaux », énumère M. Adamec. Car la production est essentiellement destinée à l’export. De fait, la consommation de viande bovine demeure assez faible en République tchèque, la viande de porc y tenant une place prédominante. Du coup, les veaux charolais sont vendus à 200 kg vif environ pour l’Italie, explique M. Adamec.

Cent vaches avec trois taureaux


Sur ces exploitations de 1.000 à 2.500 hectares divisées en très grandes parcelles, les charolaises pâturent par lot de cent vaches accompagnées de trois taureaux dans un même lot. C’est aussi ce qui explique que les reproducteurs attendent d’être adultes pour entamer la monte naturelle.
Extensive, la conduite des animaux se veut aussi « écologique ». L’herbe - qu’elle soit pâturée ou récoltée en foin - est la base de l’alimentation des bovins. La complémentation se limite à un peu de céréales auto-produites, souligne M. Adamec. En dépit de la taille de l’exploitation, les éleveurs tchèques gèrent leurs surfaces fourragères un peu comme dans le bassin charollais. Au printemps, une partie de la surface est réservée à la constitution des stocks de l’hiver. Le troupeau revient y pâturer en automne.