Des tests plutôt concluants pour l'OAD Récolte
A chaque fin d’été correspond une question prégnante dans les vignes : quand vont débuter les vendanges ? Une interrogation qui trouve désormais sa réponse grâce à l’outil d’aide à la décision, OAD Récolte.

Le constat est simple : dans les années 2000, il n’y a eu aucun millésime tardif voire très tardif. Pis : depuis vingt ans, les vendanges sont de plus en plus précoces. Ce qui n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes et entraîner quelques contraintes. Vendanger au mois d’août plutôt que fin septembre voit, par exemple, les températures être bien différentes au moment de récolter. D'un point de vue qualitatif, lL’idéal reste de vendanger à l’optimum pour éviter le risque de sur-maturation du raisin. Dès lors, pour ces raisons et bien d’autres, les professionnels souhaitent vendanger au meilleur moment.
L’évolution de l’indice de maturité essentielle
Pour ce faire, sera sans doute bientôt à leur disposition un nouvel outil développé par le Vinipole Sud Bourgogne et testé par Thomas Canonier, chargé de mission au sein de cette structure depuis avril dernier à Davayé. L’OAD Récolte, c’est son nom, est basé sur l’évolution de l’indice de maturité (IM) qui est le rapport sucre/acidité totale dans les baies à partir du stade véraison. Lors de la maturation, l’IM suit une évolution régulière, selon un modèle mathématique (linéaire ou polynomial), les trois premiers points donnant la pente de la courbe, le prélèvement suivant et la correction à apporter due à l’année ou la parcelle. Ainsi, en sélectionnant trois parcelles selon leur précocité (précoce, moyenne, tardive), il est possible de donner une estimation de la date et de la durée des vendanges. Le Vinipole et son partenaire le BIVB ont testé ensemble l’outil en 2018 sur 43 parcelles et trois cépages (chardonnay, aligoté, pinot noir). Les retours sont assez concluants pour l’évolution de l’IM et la prévision de la date de récolte : à savoir 68% des parcelles dans un intervalle de six jours et, si l’on corrige l’indice de maturité (selon IM récolte), la précision des résultats est de 1.9 jour avec +/- 1 jour. Les parcelles qui ont donné des résultats mitigés ont été écartées pour la prochaine campagne car jugées non représentatives.
Résultat plus mitigé pour les moûts
Par ailleurs, plus intéressant encore, l’outil prévoit également la prédiction de la composition des moûts, basée sur l’analyse des données de parcelles de référence du suivi maturité du Sud Maconnais en chardonnay sur les paramètres accumulation des sucres et dégradation de l’acide malique (et baisse de l’acidité totale). Les vitesses de dégradation de l’acidité totale et l’augmentation de la teneur en sucre suivent une loi normale. Il est donc possible de donner une estimation de la composition du moût par un apport statistique (probabilité). Le résultat des tests est plus mitigé : un tiers des parcelles a eu une prédiction correcte. L’écart peut s’expliquer par le fait que le calculateur a été paramétré à partir de données issues du cépage chardonnay et, également, par les conditions climatiques de l’été 2018 marqué par un épisode caniculaire début août. Ce qui a accéléré la dégradation de l’acide malique et, de fait, de l’acidité totale.
Poursuite des tests
Pour 2019, le test est renouvelé par le Vinipole et le BIVB avec, toutefois, quelques modifications. Il y a ainsi eu une sélection plus fine des parcelles. Ont été écartées les parcelles dites anormales ou extrêmes. En outre, l’IM a été adapté à l’approche des vendanges pour tenir compte du contexte climatique.
Pour toute question, contacter Thomas Canonier : tcanonier@sl.chambagri.fr