Des visiteurs en attente

Evénement culturel de la rentrée, les Journées européennes du Patrimoine incitent chaque année les Français à découvrir ou redécouvrir les édifices publics et privés. Mais le patrimoine, c’est aussi la terre, les paysages agricoles et ruraux et la place de l’élevage dans ces paysages. C’est dans cet esprit qu’ont été créées, en 2009, les balades “Elevages et Paysages” à l’initiative de la Confédération nationale de l’élevage, d’Interbev et du Cniel, les deux interprofessions Viandes et Lait.
Le même jour, le dimanche 16 septembre, dans toute la France, une vingtaine de fermes d’élevage ont ainsi ouvert leurs portes et dévoilé leurs paysages, pour que les visiteurs comprennent le rôle des éleveurs dans la préservation des paysages d’aujourd’hui et pour que, demain, ils regardent autrement leurs campagnes.

Une biodiversité riche

Dans notre département, c’est la ferme de Bernard Lacour, éleveur allaitant à Saint-Firmin, aux portes du Creusot, qui avait été retenue par les organisateurs, en l’occurrence Interbev Bourgogne. Les paysages visibles depuis les hauteurs de l’exploitation y sont tout bonnement magnifiques et très représentatifs de ceux de la région.
Rien moins que cinq cents visiteurs s’étaient passé le mot et avaient fait le déplacement, le plus souvent en famille, pour une visite guidée et commentée de l’exploitation par une botaniste, spécialiste des paysages, avant de se retrouver au cœur de l’exploitation pour un échange libre avec Bernard Lacour.
Tout au long de la promenade, sous un soleil agréable, le rôle des hommes qui façonnent les paysages était rappelé, et en la matière les haies en sont un bel exemple. Dans ce paysage de bocages, la diversité et la richesse de la flore, comme de la faune sauvage, sont une évidence pour qui s’arrête et prend le temps de regarder. Et c’est ce à quoi les visiteurs étaient invités. Et c’est bien là le fruit du travail des hommes.

Un discours simple

Sur l’exploitation, les questions fusaient sur le travail de l’agriculteur, les cycles de production, les impacts de l’activité humaine sur l’environnement…, révélant à chaque fois ce qu’il faut bien qualifier de quasi ignorance des réalités d’une ferme et de l’agriculture par un public pourtant ouvert et curieux. Un public qui évoquait la plupart du temps tantôt un grand-père, tantôt un oncle dans l’agriculture…
Ces rencontres ont été l’occasion de rappeler ce qui est bien souvent pour nous des banalités : « pour être agriculteur, il faut aimer la nature, les plantes et les animaux », rappelait simplement Bernard Lacour à un public avide d’une réalité ignorée par lui.
Ici, il était question de Znieff, Zone naturel d’intérêt écologiques, faunistiques et floristiques, et des conséquences concrètes pour les éleveurs. Là, du métier et des formations pour y accéder. Là encore, des bâtiments, de l’élevage… Et la plupart du temps des produits, la viande. « C’est quoi un veau sous la mère ? », interrogeait un père de famille, convaincu qu’un broutard charolais en été probablement un. Les questions parfois un brin naïves fusaient. A chaque fois, elles trouvaient une réponse claire et simple.
Enfin, ce qui a indéniablement été un vrai et riche temps d’échange se terminait autour d’une dégustation et d’un rafraîchissement ! Eux aussi très appréciés.
Une expérience à renouveler et sans aucune doute à étendre.

Un grand bravo !

La mobilisation a été importante tant du public que des organisateurs, en l’occurrence Interbev Bourgogne, mais aussi les adhérents de l’USC du Creusot, tous mobilisés pour l’occasion, les uns pour accompagner les visiteurs dans les prés, les autres pour griller de la viande, les autres encore pour servir à boire… Tous pour faire de cette journée un temps d’échanges et de dialogue réussi avec ceux qui, la plupart du temps, étaient des voisins…