Deux décennies au service des artistes et du public

Créée en juillet 1991, l’association Luciol a pour objectif de proposer un projet autour de la diffusion de concerts. Alors qu’il y avait une forte demande de la population pour des pratiques culturelles non identifiées dans les structures culturelles institutionnelles en place, les pouvoirs publics prennent la décision de lancer, en 1992, La Cave à Musique, sise au 119 rue Boullay à Mâcon, à l’emplacement même d’une ancienne cave à vin. Et c’est l’association Luciol qui se voit alors confier la gestion du lieu.

Un anniversaire bissextile

Dès son ouverture le 29 février 1992, les groupes locaux peuvent utiliser la scène à des fins de répétition. Il faut attendre quatre ans pour voir l’installation de deux locaux de répétition équipés et insonorisés. L’engagement d’un chargé de mission sur les questions d’accompagnement des pratiques musiques amplifiées/actuelles permet d’étoffer les actions avec la naissance du projet de l’Espace musiques amplifiées. Avec l’arrivée des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) en 1998, l’Espace Culture multimédia voit le jour. Suite à la naissance de l’atelier création en 2001, on note l’ouverture en 2003 du Centre ressource qui conforte le projet de l’Espace musiques amplifiées et apporte une permanence d’information, de conseil et de documentation sur le spectacle vivant. La même année, un dispositif de sensibilisation aux risques auditifs baptisé Peace & Lobe est mis en place. En 2005, il y a la réalisation et l’ouverture de deux espaces supplémentaires dédiés au soutien et à l’aide à la création. À savoir un studio MAO (Musique assistée par ordinateur) consacré à l’enregistrement et un lieu dédié à la résidence.

Des actions tous azimuts

S’appuyant sur les bénévoles et une équipe professionnelle permanente composée de onze salariés, Luciol réalise aujourd’hui des actions de diffusion en maintenant un haut niveau de programmation et de sensibilisation aux musiques actuelles/amplifiées, misant sur l'éclectisme et la diversité. Mais aussi avec le souci d’une ouverture aux associations culturelles locales. Pour avoir le meilleur ancrage local et régional possible, Luciol répond aux besoins des groupes en les mettant en condition de scène et en les accompagnant dans le développement de leurs projets. L’association a aussi la volonté d’offrir une grande accessibilité avec des tarifs de concerts oscillant entre 3 et 16 €, la moyenne se situant à 8 €. Succès oblige, elle présente 150 artistes et groupes chaque année alors que l’on dépasse les 4.000 demandes.
En outre, Luciol propose un accompagnement des projets musicaux en mettant à disposition les studios MAO pour des pré-productions et des maquettes phonographiques ainsi que son centre de ressources, ses outils d’information et ses modules de formation itinérants. On n’oubliera pas les opérations de sensibilisation et les ateliers de pratiques artistiques autour des musiques actuelles amplifiées en direction des scolaires, collégiens et lycéens, des élèves d’établissements d’enseignement musical spécialisé ou de publics spécifiques (handicapés, populations en insertion…). L’association affiche aussi sa volonté de développer une démarche culturelle vers des publics qui ne sont pas des habitués des lieux à travers différents dispositifs, de travailler au niveau territorial avec le conseil général pour aider diverses associations et de poursuivre son programme d’action et de sensibilisation aux risques auditifs Peace & Lobe.

Émergence de talents

À raison de 120 dates par an au départ, puis de 75 depuis une quinzaine d’années, La Cave à musique a accueilli plus de 1.600 spectacles sous la voûte avec, notamment, les débuts d’artistes désormais célèbres. On signalera par exemple le concert de Louise Attaque dont la première partie était assurée par un p’tit jeune qui portait le sobriquet de M. Ou encore la prestation de Zebda qui n’avait attiré qu’une petite centaine de personnes. Côté têtes d’affiches, Les Rita Mitsouko, Les Négresses vertes, Jean-Louis Aubert, Arthur H ou encore Anaïs ont pu être applaudis dans une salle dont la jauge se situe à 400 spectateurs en configuration concert.

Vingt bougies pour un mois de spectacles

Pour fêter en grandes pompes ce vingtième anniversaire de La Cave à Musique, Luciol –avec l’aide d’Ils Scènent, de l’Embobiné, du GAG et de Youz– a prévu pas moins de onze soirées ainsi que quatre après-midi de concerts et spectacles. Parmi les artistes présents, on retrouvera des habitués, quelques vedettes et autres stars locales. Avec, comme il sied si bien à La Cave à musique, un programme extrêmement éclectique. Cela débutera le 18 février à 21 heures avec le Cabaret barré. Parmi les temps forts de ce mois, on signalera la présence d’Elyas Khan le 25 février, les reprises parfois improbables du Mâcon All Star le 29 février, la prestation de Lofofora le 3 mars et, en guise de dessert, le tour de chant de Miossec le 21 mars. Ancien membre du groupe Printemps noir –dont l’un des titres a été repris par Goût de luxe pour devenir le tube Les yeux de Laura–, Christophe Miossec a été tour à tour peintre en bâtiment, vendeur, livreur, correcteur pour une grande maison d’édition française et même concept-rédacteur chez TF1. C’est seulement en 1993 qu’il décide de se consacrer totalement à la musique. Le Brestois sort l’album Boire en avril 1995. Nominé en tant que Révélation 1997 aux Victoires de la Musique, il est évincé de la liste après avoir mentionné son refus d’y figurer. Succès oblige, il collabore au début de ce siècle aux albums de Johnny Hallyday, Jane Birkin et Axel Bauer. Un artiste qui doit son succès à sa personnalité tourmentée, ses textes acerbes et ses concerts aussi généreux qu’imprévisibles.