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Visite de la ministre du Commerce à Rully

Deux femmes pétillantes

La ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme était ce matin à
Rully. Sylvia Pinel découvrait ainsi la Maison Vitteaut-Alberti,
spécialiste des crémants de Bourgogne (AOC), dirigée par Agnès Vitteaut.
Par Publié par Cédric Michelin
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C’est tout d’abord, Gérard Vitteaut qui rappelait l’histoire de cette entreprise familiale débutée par son père Lucien et sa mère, Maria, en 1951. Reprenant le Domaine en 1968, Gérard et son épouse Danièle comprirent très vite que Rully, « berceau du Crémant de Bourgogne », possédait un trésor indéniable en son terroir.

La production de crémants a atteint en 2012, 18 millions de bouteilles en Bourgogne - avec « une progression à deux chiffres » ces dernières années - comme le soulignait ce membre de l’UPECB (Union des producteurs et élaborateurs de crémants de Bourgogne). Le négociant à Chagny, Michel Picard, glissait même que désormais « c’est la production qui freine » la commercialisation, preuve du succès. Profitant de cette dynamique, la Maison Vitteaut-Alberti a « presque doublé » sa production ces dix dernières années. La Maison exporte près de 450.000 cols au Japon, Belgique, Italie, USA, Canada, ou encore « un peu » en Chine, au Danemark, en Suisse, à Tel Aviv, aux Bermudes, sur l’île Maurice… L’export représente près de 30 % du chiffre d’affaires, soit 600.000 €.

La ministre se montrait également attentive aux explications d’Agnès Vitteaut sur la fabrication du crémant. A base de pinot noir et chardonnay majoritairement, les cépages aligoté, gamay ou encore melon ou pinot gris laissent de nombreuses possibilités d’assemblages, tout comme le rajout de jus de raisin concentré (avec arômes et levures). Après un minimum de 12 mois d’élevage, les retournements automatisés toutes les deux heures pendant 5 jours… et autant d’attention, pas question de rajouter de la liqueur de cassis pour faire un kir. « Mieux vaut un mousseux pour un kir » royal, indiquait Agnès Vitteaut qui a repris la Maison en 2004.

Six salariés œuvrent au chai et quatre travaillent les vignes. Après une cuvée à son prénom, « dotée d’un nouveau style », Agnès apporte sa touche dans les moindres détails : bouteilles, étiquettes, coiffes… « C’est surtout un bel exemple d’une petite entreprise familiale qui devient grande et avec, à sa tête, une femme chef d’entreprise », soulignait Claudette Brunet Lechenault, conseillère générale du canton de Chagny.

La Maison n’en oublie pas ses racines et son public chalonnais. Agnès Vitteaut-Alberti est en effet la nouvelle présidente de la Maison des vins de la Côte chalonnaise. A Rully, Vitteaut-Alberti mise également sur le tourisme du vin et a dédié une partie de ses bâtiments pour accueillir du public.

La ministre « saluait ce beau parcours d’une entreprise familiale » et se montrait sensible à ces investissements dans l’oenotourisme. En effet, Sylvia Pinel était la veille, à Tournus, où elle expliquait que « la région de Bourgogne a de nombreuses thématiques à mettre en avant en matière de tourisme, comme ses vins et sa gastronomie », lors de l’assemblée générale du comité régional Bourgogne en charge du tourisme et en ouverture du festival des Francos Gourmandes.


Menaces de représailles chinoises



A la suite de la décision de l’Union européenne d’imposer des taxes sur les importations de panneaux solaires chinois, les autorités chinoises n’ont pas tardé à réagir. Pékin a choisi le vin comme cible en demandant le lancement d’une enquête antidumping et antisubventions à l’encontre des vins européens importés en Chine. Cette perspective de mesures de rétorsion suscite l’inquiétude des opérateurs français. « Tout le gouvernement est mobilisé pour que ce ne soit pas le cas » a rassuré, Sylvia Pinel à Rully. La Chine représente le troisième client pour les exportations françaises, soit 546 millions d’euros sur un marché estimé à 800 millions d’euros pour l’ensemble des vins européens en Chine. Premiers concernés en volumes et valeurs, les vins de Bordeaux pourraient revenir concurrencer les débouchés bourguignons. « Nous espérons vivement que l’Union européenne et la Chine sauront dénouer ces tensions commerciales par la voie du dialogue et de la négociation et nous sommes certains que la France saura les y encourager » a déclaré Louis Fabrice Latour, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France. Pour sa part, François Hollande a demandé une réunion des Vingt sept pour mettre au point une réponse commune sur les négociations commerciales avec Pékin. En effet, la décision de l’Union européenne a ouvert une brèche dans les relations franco-allemandes, Berlin étant fondamentalement hostile à la mise en place de taxes sur les importations de panneaux solaires chinois.


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