Deux nouvelles aides à la trésorerie
Le 14 novembre dernier, la Ministre de l'Agriculture (démissionnaire mais toujours au gouvernement à l'heure décrire ces lignes), Annie Genevard a annoncé deux nouvelles aides à la trésorerie. Le Crédit Agricole Centre-Est a confirmé que le premier prêt « conjoncturel » est disponible depuis le début de semaine auprès de la banque verte. Le second prêt sera opérationnel autour de fin janvier car, les banques sont en attente de caractéristiques concernant notamment les garanties.

Pour mémoire, le gouvernement et les établissements bancaires ont lancé des dispositifs d’aide à la trésorerie pour soutenir les agriculteurs en difficulté. Deux types d’aide vont être mis en place sous forme de prêts, distribués par les banques qui souhaitent participer au dispositif.
Une première aide pour accompagner les agriculteurs qui traversent des difficultés conjoncturelles, du fait d’aléas climatiques ou sanitaires. Elle prendra la forme des prêts de moyen terme (2 à 3 ans) et, grâce à un effort partagé entre la banque prêteuse et l’État, le coût de ce prêt diminuera significativement pour les agriculteurs, pour atteindre des taux d’intérêt maximums de 1,75% pour un prêt de 24 mois et 2,35% pour un prêt de 36 mois. Une bonification supplémentaire sera octroyée aux jeunes installés depuis moins de 5 ans pour aboutir à des taux d’intérêt maximums de 1,5% sur 24 mois et de 2,15% sur 36 mois. Le montant de ce prêt sera plafonné à 50.000 € par exploitation. Cette aide fait l’objet d’une convention signée entre l’État et chaque banque participante.
Seront éligibles à cette aide les agriculteurs ayant perdu au moins 20% de leur chiffre d’affaires en 2024, par rapport à leur moyenne historique de référence, et activé au moins 60% du montant de leur épargne de précaution, pour ceux qui en détiennent une. Les agriculteurs ne détenant pas d’épargne de précaution seront bien éligibles au dispositif sous réserve du respect du critère de perte de chiffre d’affaires.
Une seconde aide permettra de soutenir les agriculteurs qui traversent des difficultés plus structurelles du fait, par exemple, de l’impact du changement climatique. Celle-ci prendra la forme de prêts de consolidation à long terme (maximum 12 ans), octroyés par les établissements bancaires, adossés à une garantie publique. Cette garantie sera déployée par Bpifrance à travers un dispositif nouvellement créé dédié aux agriculteurs, dont le pourcentage de couverture sera de 70% du montant du prêt et dont le coût sera remboursé par l’État. Le montant de ce prêt sera plafonné à 200.000 €. Ce nouveau dispositif de garantie doté par le Ministère de l'Agriculture sera opérationnel début 2025.
Ainsi, grâce à cette garantie, l’État, facilitera l’accès au crédit pour les agriculteurs faisant face à des situations difficiles. En complément, chaque banque s’engagera à faire un effort sur les conditions financières pour en minimiser le coût pour le bénéficiaire.
Seront éligibles à cette aide structurelle les agriculteurs dont le taux d’endettement global est supérieur à 50% ou dont le rapport EBE/chiffre d’affaires est inférieur à 25%. JA et la FNSEA se félicitent de l’annonce de la mise en place de ces prêts bonifiés qu'ils réclamaient mais estiment qu'il ne s'agit que d'une première étape pour conforter les comptes économiques exsangues.