Deux ventes aux enchères d’agnelles en 2014
Satisfaire la demande intérieure
Dans un contexte où la production ovine semble enfin reprendre un peu de terrain en France, la race veut en profiter pour diffuser davantage de reproductrices sur le territoire national. Le marché intérieur manquerait de brebis charollaises. Renommé pour ses qualités bouchères et ses vertus comme béliers de croisement, le mouton charollais a aussi sa place en tant que cheptel de production. Des éleveurs choisissent cette race pour constituer leur troupe ovine. Il faut dire aussi qu’en comparaison d’autres standards, le mouton charollais conserve de nombreux atouts, ne serait-ce que sa conduite quasi exclusive à l’herbe, font valoir ses défenseurs.
Deux fois 400 agnelles
Déterminés, les administrateurs de l’OS vont tout mettre en œuvre pour que cette première dans l’histoire de la race soit une réussite.
Les deux ventes aux enchères de femelles auront lieu le 3 juillet, puis le 11 septembre 2015. Chaque vente verra proposer 400 agnelles aux enchères, par lots de 8 à 15 animaux. Ces reproductrices seront bien entendu triées sur le volet. Dès la fin du printemps, après que les éleveurs-sélectionneurs aient été sollicités par courrier, un rassemblement d’agnelles sera effectué sur le champ de foire de Charolles. C’est là qu’une commission d’éleveurs triera les 400 femelles de la première vente. La sélection portera sur le standard de race, le développement, l’état sanitaire et le caractère inscriptible de l’animal. Les qualifications des parents seront également décisives. Ces données seront disponibles dans le catalogue des ventes.
Les ventes se dérouleront sous la halle du parc des expositions de Charolles. L’animation en sera confiée à Martial Tardivon, chef des ventes du cadran de Moulins-Engilbert.
Mobilisation sans précédent
D’ici là, les responsables de l’OS vont devoir « accomplir un énorme travail de communication », confie le président Pascal Chaponneau. Il faut déjà mobiliser les détenteurs de troupes inscrites pour qu’ils réservent leurs agnelles, plutôt que de les destiner à l’abattoir. Cela ne devrait pas être difficile dans la mesure où le débouché “reproductrices” est plus valorisant que la viande pour un cheptel qui consent des efforts de sélection, de contrôle de performances et d’inscription.
La réussite de la vente passera aussi par une mobilisation des acheteurs. L’OS devra promouvoir l’évènement à l’échelle nationale et même au-delà. « On aimerait mettre l’accent sur les jeunes qui s’installent en leur apportant un coup de pouce. On sollicitera aussi nos clients étrangers », confie Pascal Chapponeau.
OS Mouton charollais
Geniève Bouix et Aline Bonnot, co-directrices
Le dernier conseil d’administration de l’année a aussi été l’occasion pour l’OS Mouton charollais de dévoiler sa nouvelle organisation interne de son bureau de Charolles. La direction de l’organisme de sélection sera désormais partagée en deux mi-temps. Pour des raisons personnelles et familiales, Geniève Bouix qui assumait jusqu’alors seule la fonction, partagera désormais son poste avec Aline Bonnot. Ingénieure de formation et originaire de Champlecy, cette dernière faisait partie de l’équipe ovine allaitante à l’Institut de l’Elevage à Paris. Les deux jeunes femmes dirigeront désormais ensemble l’OS, secondées d’une secrétaire à mi-temps.
Station de Palinges
Lourds investissements à venir
Parmi les sujets de préoccupation du conseil d’administration figurait la mise aux normes du bâtiment de la station de Palinges. Cette mise en conformité réglementaire oblige l’OS à agrandir ses infrastructures pour dissocier la partie Allotement export de la partie Station de contrôle individuel. Un investissement pour lequel l’organisme de sélection va avoir besoin d’aides. En ces temps de vache maigre, la tâche n’est pas des plus aisées pour les responsables du Mouton charollais qui n’entendent pas endetter les adhérents de l’OS. Pour Pascal Chaponneau, un soutien des élus et des collectivités territoriales serait le bienvenu, car c’est d’un outil de travail indispensable à la génétique et à l’export dont il est question. La vie du mouton charollais est en jeu. Et comme nombre de « petites races » ayant fait le patrimoine et le prestige génétique de la France, il serait dommage qu’on sacrifie - là encore - un pan de l’identité agricole du pays.