DNC : mieux comprendre pour mieux (ré)agir !
Face aux polémiques qui s’activent sur l’ensemble des réseaux sociaux notamment concernant la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), les GDS et les FDSEA de Bourgogne-Franche-Comté se sont réunis pour mieux comprendre la maladie et les mesures de gestion mises en place. Ces mesures, bien que drastiques, sont primordiales pour contenir l’épizootie le plus rapidement possible. L’occasion de casser quelques idées reçues.

« Avant tout, nous exprimons tout notre soutien aux éleveurs savoyards directement touchés dans leur quotidien et dans leur élevage par la dermatose nodulaire contagieuse. Nous remercions les équipes sanitaires (GDS, vétérinaires, services de l’État, laboratoires …) qui, en cette période difficile, s’organisent dans l’urgence et avec engagement, pour limiter la propagation de la maladie », expriment sincèrement les présents avant de battre en brèche des idées reçues, voire mensongères.
Idée reçue n°1 :
La DNC est comparable à la FCO ou à la MHE ?
Contrairement à la fièvre catarrhale ovine (FCO) ou à la maladie hémorragique épizootique (MHE), la DNC se transmet principalement par des insectes hématophages peu mobiles (comme certains taons ou mouches piqueuses), ce qui change radicalement la dynamique de diffusion de la maladie et donc les modalités de gestion. De plus, cette maladie, est classée A en Union Européenne - car non présente sur le territoire - donc faisant l’objet d’une stratégie d’éradication immédiate.
Idée reçue n°2 :
La désinsectisation suffirait à éradiquer la maladie ?
Si la lutte contre les insectes vecteurs permet de limiter la contamination, elle ne constitue pas une mesure suffisante pour espérer enrayer l’épizootie. C’est pourquoi des mesures combinées sont mises en place : dépeuplement des unités épidémiologiques, limitation des mouvements d’animaux, mesures strictes de biosécurité et vaccination obligatoire des bovins de la zone réglementée sont mises en œuvre.
Idée reçue n°3 :
Cette stratégie est surdimensionnée par rapport à la maladie ?
La région des Balkans a été touchée par la maladie en 2015 et les mesures mises en place (dépeuplement et vaccination) ont permis de venir à bout de cette maladie. Rappelons que la morbidité (taux d’animaux malades) liée à la DNC est très élevée dans les zones infectées (>50%) d’où la nécessité d’agir vite et fort.
Idée reçue n°4 :
Les dépeuplements concernent l’ensemble des troupeaux atteints ?
Bien que toujours traumatisants, les dépeuplements sont réalisés non pas sur tout le cheptel, mais au niveau de l’unité épidémiologique (= foyer, c’est-à-dire un groupe d’animaux ayant séjourné ensemble durant une certaine période). Cela explique pourquoi le nombre de foyers détectés est supérieur au nombre d’élevages concernés (par exemple, 27 foyers ont été recensés pour 17 élevages au 18 juillet).
« L’enjeu pour l’ensemble des éleveurs, c‘est que cette maladie soit rapidement contenue et maitrisée ! Nous faisons pleinement confiance à notre organisation sanitaire pour cela ». La FNSEA et ses associations spécialisées (FNB, FNPL) sont aux côtés des GDS pour aider les éleveurs touchés et aider à tout faire pour endiguer cette maladie.
L’enjeu pour les cheptels touchés, c’est d’obtenir un soutien financier à la hauteur des pertes (indemnisation cheptels, pertes indirectes, maintien des aides PAC, accompagnement bancaire, disponibilité des vaccins…) et permettant un nouveau départ serein. C’est notre rôle syndical d’accompagner ces demandes !
L’enjeu pour les éleveurs en zone non atteinte, c’est d’être solidaires avec les élevages touchés (mise à disposition de matériels …), d’éviter l’introduction de la maladie dans notre zone par toutes les mesures de biosécurité, et de réagir vite en cas de suspicion clinique (visite de suspicion prise en charge par l’État).
« L’enjeu pour nous tous, c’est d’être unis et solidaires, car la dispersion en tant de crise sanitaire n’est pas de bons conseils ! »