Accès au contenu
Domaine Alexandre à Remigny

Domaine Alexandre à Remigny pense aussi à garder de bonne relation avec le voisinage

A Remigny, le cuvage du domaine Alexandre a plutôt bien vieilli, après 20 années de bons et loyaux services.

Par Publié par Cédric Michelin
Domaine Alexandre à Remigny pense aussi à garder de bonne relation avec le voisinage

Jean-Pierre avait à l’époque « embauché en contrat agricole » un maçon pour le construire. Ce qui était possible alors mais ne l’est plus. Il avait opté pour des briques alvéolées de 38 cm d’épaisseur, avec entre de la laine de roche pour casser les ponts thermiques des murs porteurs. Le toit est lui constitué de panneaux sandwich (120 mm) sur une charpente métallique. Le tout avait coûter 120.000 € HT en 1998, ramené aux coûts des matériaux et main d’œuvre actuels pour un bâtiment d’une capacité de 850 hl de vinification. L’enduit extérieur esthétique « est un budget » mais contribue à la bonne intégration du bâtiment dans ce quartier résidentiel. Un élément essentiel pour Jean-Pierre qui fait en sorte de maintenir de bonnes relations avec ses voisins, qui ne sont pas des viticulteurs d’ailleurs.

« Pour travailler à l’abri », son auvent avancée tient toujours bien en place et lui sert pour la réception de sa vendanges, où il installe deux pressoirs. Autre côté positif que le vigneron ne regrette toujours pas 20 ans après, ses égouts en inox « inusables » avec dégrilleurs.

Par contre, le sol béton coloré « ne l’est pas resté longtemps », plaisante-t-il. Les gouttières sont suffisamment résistantes pour rouler dessus. Pour user moins d’eau, il a deux caniveaux de chaque côté directement en dessous des cuves « où cela se salit le plus ». Deux extracteurs de chaque côté de la porte permettent d’évacuer le CO2 produits lors des fermentations. « Seul problème, je reviens tous les matins les fermer car la cuverie est glacée sinon ». Le cuvage est climatisé au fond mais pas devant. Au centre du cuvage, un boitier électrique est installé sur un rail au plafond « pour l’emmener à la main ».

Gare aux volumes morts

Si le cuvage à 20 ans, l’aire de lavage à l’arrière est plus récente. « Le village refuse de prendre les effluents viticoles dans le réseau d’assainissement ». Jean-Pierre avait deux cuves à fioul enterrées. Il décide donc d’aménager ici son aire de lavage, bénéficiant de la pente (6%) de son terrain. Il en a profité pour mettre un éclairage sur un poteau, utile pour les matins et soirs avec une table pour préparer ses mélanges de produits.  Sa dalle de 12x8 mètres « est suffisante pour nettoyer mon pulvé ». Jean-Pierre n’est pas parti sur une solution de pré-traitement des phytosanitaire dans une « zone pavillonnaire ». Il utilise une cuve de 30 hl. C’est un prestataire qui vient lui vider. 100 € du m3 avec un forfait déplacement de 500 €. A l’usage donc, il aurait prévu une « plus grosse cuve » pour minimiser ces coûts. Il regrette également un volume mort d’eau qui « pourrit » dans son premier regard car il n’est pas traité. Ici, le reste du « système est simple et fonctionne très bien », explique Mathieu Oudot, de la chambre d’Agriculture, qui conseille un dégrilleur (mailles 0,5 cm) « pouvant se lever à la main » pour le lavage du pulvérisateur et un déshuileur, suivi d’un système pour shunter les produits phytosanitaires. Ces derniers étant également séparés des eaux de pluie. Avec le chemin (5.500 €) et le béton de l’aire (6.700 €), Jean-Pierre a déboursé environ 30.000 € HT alors subventionné à 75 % en individuel à l’époque. Taux qui reste aujourd’hui possible pour des aires collectives (40 % en individuel).

Images