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Vins de mâcon

Double anniVERREsaire !

Jeudi dernier, l’Union des producteurs de vins mâcon (UPVM) tenait son
assemblée générale. L’appellation régionale du sud de la Bourgogne
réunissait ses producteurs et ses partenaires. 2012 sera riche en
communications puisque l’on signera les 40 ans de l’Union et fêtera les
75 ans de l’appellation. Tour de piste avant le Tour de France en repos à Mâcon les 10 et 11 juillet.
Par Publié par Cédric Michelin
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Ce n’est pas pour rien que les mâcons ont pour slogan "Jeunes, dynamiques et pluriels". L’assemblée générale avançait à un rythme rapide. Le bilan de l’activité 2011 était remis à l’entrée pour mieux passer directement aux futurs projets 2012. Et ils sont nombreux. En effet, l’Union a 40 ans. Pour l’occasion, Franck Perraton donnait la parole à deux anciens présidents – Marc Jambon (1987 – 1999) et Pascal Gaguin (2002 – 2004) – qui expliquaient leurs mandatures et celles de leurs prédécesseurs : Louis Simonet (1972 à 1982), René Boudier (1982-1986) et Jean-François Da Fré (1986 -1987).
Ancien (1999 – 2002) et actuel président (depuis 2004), Jean-Michel Aubinel poursuivait sur la partie statutaire. Avec Isabelle Meunier, la trésorière, les comptes était votés et les cotisations pour la récolte 2012 aussi. Elles restent à 39€/ha pour les mâcons blancs et 28€/ha pour les rouges. Même vitesse pour Jérôme Chevalier sur les conditions de production. Il demandait aux viticulteurs de faire « attention aux pieds manquants » et rappelait que la version 2 du cahier des charges de l’ODG est validée et « sera appliquée » pour la prochaine récolte, ce qui modifie les rendements autorisés.

Facebook "Like" les mâcons



Une promptitude qui permettait de ralentir à l’approche du « double anniversaire ». En charge de la communication, Dany Grandjean annonçait une « grande année » pour l’UPVM et les 75 ans de l’appellation. « Après l’organisation de la grande Saint-Vincent des bourgognes en 2009 et les nombreuses retombées pour l’appellation, nous avions envie de remobiliser autour d’un événement et retrouver cette dynamique ». Le 26 mai prochain, le bar à vins sur l’esplanade Lamartine devrait « apporter une belle notoriété ». « On a déjà pas mal d’amis qui aiment - Like - sur Facebook » le Mâcon Wine Note.
Une occasion également pour « faire évoluer » la charte graphique (logo). Jean-Michel Aubinel voyait là un moyen de « se faire remarquer et de se démarquer ». Aux viticulteurs désormais de « relayer » sur leurs réseaux sociaux et devenir une masse de médias, capable de dépasser les médias de masse.
Représentant le maire de Mâcon, Christine Robin appelait, elle aussi, de ses vœux à davantage « associer la notoriété des vins au nom de la ville ». Elle croit au projet de Hall dans les anciens locaux de la coopérative en centre ville.

J’ai fait un rêve !



Devant les élus (Thevenoud, Beaumont et Voisin), Jean-Michel Aubinel rêvait de voir un jour les candidats politiques oser boire un verre de mâcon à la télévision. Ne se faisant pas d’illusion, il enchaînait sur les accusations sur le volet environnemental. Pour lui, la viticulture fait depuis longtemps des efforts pour être « exemplaire » et en paie le prix fort. « On nous demande maintenant de couvrir nos aires de lavage. Nos mâcons blancs sont passés en dessous de la barre symbolique des 500€/pièce. Ce n’est pas encore "catastrophique" mais c’est la troisième année de baisse des cours pour combien d’années de hausse des charges ». Le viticulteur de Prissé réclamait de la part des élus « du courage » et des actions pour « développer nos entreprises », moteur des territoires, pas pour les freiner.

Bourgogne à deux visages



Une « Bourgogne à deux visages » est même en train de se créer selon lui, allant de « 150 à 15.000€/hl ». En regardant les autres responsables d’appellations régionales (bourgogne, crémant) et le négoce (FNEB), il aspirait à dépasser les « polémiques stériles » pour demain, faire « ensemble » des « progrès en terme de valorisation, en premier lieu les régionales, à travers des opérations de communication » coordonnées. Mâcon se verrait bien porter le maillot jaune, tendance vin...


CAVB : le « problème » Chablis



Président de la CAVB (Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne), Claude Chevalier reconnaissait que « depuis 4 ans, "marier" trois départements n’est pas toujours facile ». Il observait pourtant que Côte-d’Or et Saône-et-Loire sont « proches ». Des relations cependant différentes avec l’Yonne, où il n’hésitait pas à parler du « problème de Chablis ». « Beaucoup » d’ODG ont été « agacés » que « Chablis en veut toujours plus » en terme de retour de cotisations interprofessionnelles. La CAVB « n’a pas voulu envenimer » ce dossier. Néanmoins, « Chablis se pose toujours des questions : rester ou non au BIVB et à la CAVB », explique le viticulteur de Ladoix .


Autre « problème ponctuel qui dure », les relations CAVB-Beaujolais. « Le problème majeur » est celui de la gouvernance des coteaux bourguignons. Beaujolais et négociants « veulent le pouvoir ». La CAVB s’en remet à l’INAO pour trancher.


Une réponse qui faisait écho aux paroles de Marc Jambon auparavant : « l’INAO se hâte lentement ». En attendant le dénouement, en tant que membre CAVB, Jean-Michel Aubinel ne peut que constater « les effets sur les cours des vins mâcons et crémants ».





ICONE : nouvelle tarification en 2012





Le PDG d’Icone, Cyril de Héricourt, présentait le nouveau système de facturation qui sera en vigueur dès cette année. Il précisait qu’il est toujours fondé sur l’accord entre les deux familles, négoce et viticulteurs, selon lequel chacune paye 50 % des coûts d’Icone. La principale nouveauté est que ce nouveau mode met fin au système des avoirs lors d’une transaction. En effet, lorsqu’un viticulteur vendait du vin à un négoce, il se voyait rembourser 85 % de sa cotisation sur le contrôle (celle-ci étant facturée au négociant). Avec le nouveau système, le viticulteur paiera une cotisation sur la base de la récolte totale et une sur les volumes des vins qu’il revendique. Ces deux cotisations varieront chaque année selon la récolte et les vins revendiqués afin de s’assurer que la viticulture dans son ensemble, tout comme le négoce, paye bien 50 % des coûts d’Icone. Il précisait que le système des avoirs reste en place encore une année pour éviter que sur les millésimes précédents ce soit la viticulture qui paye la majorité des contrôles.


Se plaçant en simple viticulteur, Michel Baldassini s’étonnait de la complexité du système. Le président d’Icone lui rappellait que le mode de facturation du BIVB ne s’est pas fait en un jour. Pour Jean-Michel Aubinel, au contraire, cette nouvelle tarification « devrait simplifier les choses ».




Mâcon : pris en étau



Président délégué de l’Interprofession, Michel Baldassini faisait un point économique. La Bourgogne « blanchit » (62 %) et selon les projections du BIVB, dans 20 ans, à ce rythme, 73 % des surfaces pourraient être en chardonnay : Chablis et Mâcon en tête, mais la Côte-d’Or aussi. Reste que « les nouveaux marchés qui s’ouvrent sont les marchés asiatiques, aimant plutôt les vins rouges », faisait-il remarquer.


Malgré une « grosse récolte pleine », le marché se comporte "normalement". « Chablis est dans le rythme. Mâcon un peu à la traîne ». A 6 mois de campagne, les cours pour les mâcons-villages blancs sont « stables » se négociant actuellement entre « 500 et 550€/pièce » et en rouges à 340 €/pièce, ce qui est toujours « bas ». Les vins de Côte-d’Or sont « plutôt en hausse » mais « avec les vins de la côte de nuits au zénith, la locomotive ne va-t-elle pas finir par lâcher les autres wagons ? », questionnait-il.


Les « pouilly-fuissé ont fait une campagne active avec le redémarrage américain ». Seule appellation en baisse, les bourgognes aligoté (-8%). Aucune explication à ce phénomène car le marché national est porteur puisque la Bourgogne est « la seule des trois grandes régions à avoir augmenté en volume et en valeur » en GD France.


Sur le marché des AOC régionales, « Chablis est en train de reprendre des places avec des prix bas, notamment en Angleterre », faisant du coup « trembler les mâcons derrière ». D’autant plus que la « menace » beaujolaise se précise puisque le BIVB pense qu’il « produira plus que les 25.000 hl de bourgogne blanc l’an dernier » et risque de déséquilibrer les marchés du « crémant qui avaient maintenu l’équilibre » des autres régionales.



Winealley.com : faites le buzz !



Julien Caylar de WineAlley.com, le « salon viticole virtuel » du Crédit agricole (via pleinchamps.com), présentait les manières de vendre du vin sur Internet avec les nouveaux médias sociaux et places de marché. Winealley.com se veut « une plate-forme de mise en relation entre vignerons et acheteurs » professionnels et parfois avec des particuliers.


Pour développer ses ventes, il conseillait de communiquer. « Il faut se rendre visible ». 160.000 visiteurs uniques ont été enregistrés (520.000 pages vues) et une newsletter est envoyée à 24.000 acheteurs vins et spiritueux. Ce sont déjà 581 domaines qui s’exposent.



Vendre grâce aux médias sociaux





Avec 7 français sur 10 connectés aux Web, « les consommateurs s’informent plus qu’avant pour acheter du vin (20 % en 2012 contre 16 % en 2011) ». Julien Caylar conseille donc de « mener une véritable stratégie commerciale : cibler, recruter et fidéliser ».


A la différence du monde réel, il faut faire le « buzz », créer une communication "virale" que les gens partageront. Un genre de « téléphone "arabe" », non maîtrisable, notamment en matière de temps...



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