Du mouton dans l’Autunois
Pour constituer son cheptel, Simon a repris une partie des animaux de la ferme du cédant, dont une cinquantaine de brebis. Ces dernières sont venues s’ajouter à la centaine de mères que le jeune homme s’était déjà constituée. Une autre troupe de 250 brebis s’est trouvée à reprendre à La Tagnière. Simon s’est ainsi retrouvé avec 400 brebis à son installation. La troupe a depuis augmenté d’une centaine de mères supplémentaires. Elle est composée d’une soixantaine de brebis charollaises et de romanes ou croisées F1. La romane est une « race très productive, mais aussi très technique. Prolifique, maternelle, laitière, les qualités bouchères ne sont cependant pas son point fort, d’où l’intérêt de la croiser », explique l’éleveur. Si une partie des romanes sont accouplées avec des béliers de même race pour le renouvellement, les autres sont croisées avec des béliers Île-de-France ou Charollais. Des agnelles F1 qui en sont issues, plus rustiques, sont elles-mêmes à nouveau croisées avec un bélier charollais pour donner de bons agneaux de viande : 20 kg de carcasse contre seulement 17 à 18 pour les agneaux purs romane.
Trois périodes d’agnelage
Les agnelages se font en trois périodes par lots de 150 mères. Une première période de mise bas a lieu à partir du 1er septembre et durant six semaines. Un second épisode d’agnelage débute le 1er novembre jusqu’à Noël. La troisième période démarre durant la seconde quinzaine de janvier. Les agneaux nés en septembre sont bons à vendre fin décembre au moment où « le marché en est gourmand », confie Simon. Les agneaux de novembre sont commercialisables vers Pâques, période très porteuse pour la viande d’agneau. Seuls les agneaux de janvier - février ne sortent pas à une période commercialement favorable, reconnait l’éleveur. Mais ce dernier s’en accommode dans la mesure où ces produits finis à l’herbe et sans concentrés ne lui occasionnent que peu de frais, explique-t-il.
Pour la commercialisation de ses moutons, Simon s’en remet à la coopérative Terre d’Ovin. Cette dernière lui a d’ailleurs donné un sacré coup de pouce pour son installation en lui accordant un prêt de 30.000 € à 0 % sur cinq ans, confie le jeune éleveur.
Le choix des moutons
Côté bâtiments, Simon a construit une bergerie moderne de 150 places dotée d’une nurserie. Indispensable pour « gérer » un tel troupeau, elle est équipée de cornadis et l’éleveur dispose d’un parc de contention. Si le choix du mouton lui a en partie été inspiré par le fait que ces petits ruminants sont plus faciles à gérer seul, Simon reconnait que la production est tout de même très gourmande en main-d’œuvre. Deux chiens de troupeaux lui facilitent cependant le travail et l’exploitation emploie un salarié en groupement d’employeurs.
De toute façon, le jeune éleveur estime qu’il n’aurait pas pu se payer l’équivalent en bovins : 100 à 120 vaches. Et puis, la production ovine a l’avantage de « tourner plus vite » sur le plan économique. Simon apprécie aussi la complémentarité entre bovins et ovins. « Le travail est plus régulier. La présence de brebis évite de se laisser dépasser par la pousse de l’herbe. Enfin, les deux productions ne peuvent pas chuter en même temps ! », fait remarquer l’éleveur.
Une autre image du métier
Ce week-end, Simon expose pour la seconde fois des brebis et des agneaux à la Foire économique d’Autun. C’est de bon cœur qu’il a répondu aux sollicitations de ses collègues de l’USC d’Epinac. « C’est l’occasion de montrer une autre image de notre métier, différente de celle des manif ou de gens accusé de vivre de primes ! Il s’agit de contribuer à faire vendre nos produits. Les gens n’ont plus confiance dans ce qu’ils mangent, ni aux paysans. Il nous faut rétablir cette confiance », argumente Simon. Le jeune éleveur veut aussi, par sa présence, témoigner du fait « qu’il est possible de s’installer dans le mouton sans caution, sous réserve d’un minimum de motivation ». Il le fait aussi par solidarité avec la profession, se souvenant du soutien que lui avaient manifesté ses collègues agriculteurs de la FDSEA lorsqu’il avait du faire face aux conséquences d’un contrôle Pac malheureux.
Miniferme
Toutes les productions représentées
Cédric Barnay, Saint-Forgeot, bovins race charolaise.
Rémy Bonnabé, Etang-sur-Arroux, chevaux de trait Auxois.
Eric Bortolotti, Auxy, vache et veaux, race montbéliarde.
Jean-Claude Dubois, La Comelle, volailles et lapins.
Christophe Lamarre, Reclesne, porcs.
Simon Lepage, Dracy-Saint-Loup, brebis et agneaux.
Mélanie Martin, Mesvres, chèvres et chevrettes.
Bernard Moreau, Saint-Forgeot, poneys.