Race Salers
Du rouge dans le Morvan
Le Herd-book Salers (HBS) organisait récemment une visite chez
Jean-Michel, Emilie et Florent Dupuis, éleveurs de cette race en Gaec
depuis 2009 à Saint-Léger-de-Fougeret (58) dans le Morvan. Une rencontre
entre professionnels pour vanter les mérites de rusticité et de
fertilité de cette race originaire du Cantal.
Jean-Michel, Emilie et Florent Dupuis, éleveurs de cette race en Gaec
depuis 2009 à Saint-Léger-de-Fougeret (58) dans le Morvan. Une rencontre
entre professionnels pour vanter les mérites de rusticité et de
fertilité de cette race originaire du Cantal.
Jean-Michel Dupuis élève aujourd'hui encore 170 mères charolaises, faisant de lui un important producteur de la race blanche dans le Morvan. En 2009, quand Emilie, sa fille, choisit de s'installer, le problème des bâtiments de l'exploitation, devenus trop étroits, se pose rapidement aux associés du Gaec constitué entre le père, la fille et le fils, Florient. C'est de là que part l'idée de faire appel à une race bovine rustique, capable de supporter le plein-air intégral tout au long de l'année. Les Dupuis optent ainsi pour des vaches Salers, en complément du cheptel charolais de l'exploitation.
Et après trois ans d'activité, il n'y a de place pour aucun regret. « Le prix moyen des Salers se situe de 200 € au-dessous de celui des charolaises, mais il faut aussi compter avec les nombreuses économies de charges que nous réalisons au quotidien », explique Jean-Michel Dupuis. « Et puis combien de fois dois-je me lever pour faire vêler les rouges ? La qualité de vie l'emporte », précise-t-il tout réjoui.
Qualités maternelles et aptitudes bouchères
Vendredi dernier, le Herd-book Salers (HBS) organisait au Gaec des Bordets une demi-journée de visite, à l'intention des éleveurs de la région. Une trentaine d'entre eux ainsi qu'une dizaine d'étudiants en BTS du lycée agricole de Château-Chinon ont ainsi écouté les explications d'Olivier Tornade, inspecteur du HBS, de Jean-Pierre Mauguin, président de l'association Salers de Bourgogne, de Stéphane Guérin, technicien du Groupe Salers Evolution, l'Organisme de sélection de la race, et d'Amélie Brisson de Bovins Croissance 58.
« Curieuses, fières, avec du caractère », selon Jean-Michel Dupuis, les vaches Salers cultivent une spécificité dans l'organisation du schéma de sélection, selon Stéphane Guérin, puisque « si 97 % de la race constituent un rameau allaitant, 3 % alimentent le rameau laitier » dont on tire le fameux fromage éponyme, dans le berceau de la race, dans le Cantal.
« C'est une race pure, un excellent support pour le croisement, dont les qualités maternelles des mères et les aptitudes bouchères des pères sont des critères que nous voulons conserver », a renchéri Olivier Tornade, présentant le travail de la Station nationale d'évaluation. La lactation longue de 270 jours des 205.000 mères au niveau national (dont 40.000 en contrôle de performance et 24.000 inscrites au HBS), ajoutée aux facilités de naissance (à 98 % de vêlages sans intervention humaine) et à un IVV de 370 jours, en font une race dont la conduite est simple et attractive. L'objectif affiché de sélection est d'améliorer la conformation, notamment le dessus de l'animal, « ce qui correspond à l'aloyau et au filet », selon Stéphane Guérin.
Atouts économiques à conserver
Parmi les atouts à promouvoir et conserver, les responsables de la race citent « des vêlages faciles à 99 %, des coûts de production limités, des frais vétérinaires restreints, une productivité pondérale de premier plan, un taux de mortalité inférieur à 5 %, un taux de productivité numérique de 96 %, des performances réelles à l'engraissement, et donc des marges relativement intéressantes ».
Selon Amélie Brisson, qui fait suivre le pointage chez quatre adhérents nivernais en Salers par un homologue de l'Allier, les résultats technico-économiques du Gaec des Bordets depuis 2009 sont particulièrement parlants : 100 % de vêlages sans aide en 2010, 2011 et 2012, de janvier à avril avec une pointe en février (74 %), des vaches très fertiles non perturbées par des conditions difficiles (81 % d'IVV de moins de 370 jours), un taux de mortalité nul sur les trois dernières campagnes, une croissance des mâles de 314 kg à 7 mois (285 de moyenne raciale) et des femelles de 270 kg (250 de moyenne raciale)... Les données commerciales sont elles aussi très intéressantes : 15 broutards vendus en 2012 à un poids moyen de 467 kg et pour un prix moyen de 1.027 € (2,20 €/kg), 6 génisses pleines à un prix moyen de 1.600 €, 5 vaches suitées à 1.875 € et un taureau de 30 mois à 3.000 €. Et les charges vétérinaires (antiparasitaires et vaccination des veaux seulement) et alimentaires sont réduites : 6 tonnes de paille pour les vaches (420 € HT), 6,75 tonnes de concentré pour les broutards (1.950 €)... La seule réserve que formule Jean-Michel Dupuis, c'est qu’« après les vêlages, les premiers jours, il ne faut pas trop chatouiller les vaches qui se révèlent très protectrices ».
Et après trois ans d'activité, il n'y a de place pour aucun regret. « Le prix moyen des Salers se situe de 200 € au-dessous de celui des charolaises, mais il faut aussi compter avec les nombreuses économies de charges que nous réalisons au quotidien », explique Jean-Michel Dupuis. « Et puis combien de fois dois-je me lever pour faire vêler les rouges ? La qualité de vie l'emporte », précise-t-il tout réjoui.
Qualités maternelles et aptitudes bouchères
Vendredi dernier, le Herd-book Salers (HBS) organisait au Gaec des Bordets une demi-journée de visite, à l'intention des éleveurs de la région. Une trentaine d'entre eux ainsi qu'une dizaine d'étudiants en BTS du lycée agricole de Château-Chinon ont ainsi écouté les explications d'Olivier Tornade, inspecteur du HBS, de Jean-Pierre Mauguin, président de l'association Salers de Bourgogne, de Stéphane Guérin, technicien du Groupe Salers Evolution, l'Organisme de sélection de la race, et d'Amélie Brisson de Bovins Croissance 58.
« Curieuses, fières, avec du caractère », selon Jean-Michel Dupuis, les vaches Salers cultivent une spécificité dans l'organisation du schéma de sélection, selon Stéphane Guérin, puisque « si 97 % de la race constituent un rameau allaitant, 3 % alimentent le rameau laitier » dont on tire le fameux fromage éponyme, dans le berceau de la race, dans le Cantal.
« C'est une race pure, un excellent support pour le croisement, dont les qualités maternelles des mères et les aptitudes bouchères des pères sont des critères que nous voulons conserver », a renchéri Olivier Tornade, présentant le travail de la Station nationale d'évaluation. La lactation longue de 270 jours des 205.000 mères au niveau national (dont 40.000 en contrôle de performance et 24.000 inscrites au HBS), ajoutée aux facilités de naissance (à 98 % de vêlages sans intervention humaine) et à un IVV de 370 jours, en font une race dont la conduite est simple et attractive. L'objectif affiché de sélection est d'améliorer la conformation, notamment le dessus de l'animal, « ce qui correspond à l'aloyau et au filet », selon Stéphane Guérin.
Atouts économiques à conserver
Parmi les atouts à promouvoir et conserver, les responsables de la race citent « des vêlages faciles à 99 %, des coûts de production limités, des frais vétérinaires restreints, une productivité pondérale de premier plan, un taux de mortalité inférieur à 5 %, un taux de productivité numérique de 96 %, des performances réelles à l'engraissement, et donc des marges relativement intéressantes ».
Selon Amélie Brisson, qui fait suivre le pointage chez quatre adhérents nivernais en Salers par un homologue de l'Allier, les résultats technico-économiques du Gaec des Bordets depuis 2009 sont particulièrement parlants : 100 % de vêlages sans aide en 2010, 2011 et 2012, de janvier à avril avec une pointe en février (74 %), des vaches très fertiles non perturbées par des conditions difficiles (81 % d'IVV de moins de 370 jours), un taux de mortalité nul sur les trois dernières campagnes, une croissance des mâles de 314 kg à 7 mois (285 de moyenne raciale) et des femelles de 270 kg (250 de moyenne raciale)... Les données commerciales sont elles aussi très intéressantes : 15 broutards vendus en 2012 à un poids moyen de 467 kg et pour un prix moyen de 1.027 € (2,20 €/kg), 6 génisses pleines à un prix moyen de 1.600 €, 5 vaches suitées à 1.875 € et un taureau de 30 mois à 3.000 €. Et les charges vétérinaires (antiparasitaires et vaccination des veaux seulement) et alimentaires sont réduites : 6 tonnes de paille pour les vaches (420 € HT), 6,75 tonnes de concentré pour les broutards (1.950 €)... La seule réserve que formule Jean-Michel Dupuis, c'est qu’« après les vêlages, les premiers jours, il ne faut pas trop chatouiller les vaches qui se révèlent très protectrices ».