Du soleil… derrière les nuages !
Le président de la Chambre régionale d’agriculture, Christian Decerle, est revenu lors de l’inauguration du stand BFC sur les relations tendues de ces derniers mois avec la Région. De son côté, sa présidente, Marie-Guite Dufay, a mis en avant le soutien marqué de la collectivité, autorité de gestion des fonds Feader depuis le 1er janvier. Marie-Guite Dufay a apporté quelques réponses.

« Je voudrais vous remercier Madame la Présidente ! Comme quoi, ça peut arriver… ». Le trait d’humour de Christian Decercle n’a pas fait ciller un zygomatique de Marie-Guite Dufay. Sa mine renfrognée trahissait vraisemblablement un bouillonnement intérieur. Le propos du président de la Chambre régionale d’agriculture évoquait ici l’exercice prospectif lancé l’hiver dernier sur l’agriculture en 2040. Une initiative (qui a reçu plus de 3.000 réponses) avec la participation pleine et entière du Conseil régional.
Une amabilité qui tranchait avec le ton et le propos tenus jusqu’ici, que les oreilles initiées à ce genre de raout institutionnel n’entendent pas tous les jours. Car si le président Decerle a d’emblée indiqué que « le linge sale se lave en famille », il est vite apparu qu’il avait encore quelques griefs à signifier à sa voisine d’estrade. Comme sur le plan stratégique national (PSN) où si la Région a vu son enveloppe sensiblement augmentée, le président Decerle aurait apprécié « que les choses se passent différemment avec la Région. En travaillant dès le départ ensemble, en co-construisant… Ce tel niveau de tension dans nos relations fut regrettable. J’espère que cela ne se reproduira plus ! Tout cela appartient au passé ».
Sur le loup ou sur une récente vidéo de L214 en Bourgogne, le président Decerle a là-aussi exprimé sans ambages son désaccord avec la position de Marie-Guite Dufay. Des sujets sur lesquels la position du groupe politique majoritaire à la Région n’est pas toujours raccord au gré de la couleur des étiquettes. Avant d’adresser un avertissement à la présidente de Région : « Vous avez devant vous une unité agricole. Plus forte que vous l’imaginez. Ne cherchez pas à la diviser ! Ca ne marchera pas ! Soyez respectueux de notre histoire, de nos valeurs… »
6.500 dossiers encore en souffrance
Une mouche passe ! Devant une assistance nourrie en grades et qualités, Marie-Guite Dufay désamorce d’emblée la tension ambiante. « Merci M. le président pour ces mots. Des mots vifs et francs ! Mais c’est ainsi qu’on avance, en se disant les choses. Je suis une adepte du parler vrai ! » Un peu plus tard, elle ira même jusqu’à « remercier le président de la Chambre pour son action dans la négociation du PSN. Un PSN où l’on a retenu une stratégie répondant au changement climatique, tant dans nos grilles de sélection que les appels à projets. On souhaite emmener tout le monde sans dogmatisme mais avec pragmatisme ».
Rappelons en quelques mots que depuis le 1er janvier 2023, les Régions ont repris les compétences pour la gestion des aides non-surfaciques du Feader, en particulier toutes les aides aux investissements avec la DJA, les aides pour les bâtiments, la diversification, le matériel ou les industries agroalimentaires. Ces dispositifs étaient auparavant gérés par les DDT.
À ce sujet, Marie-Guite Dufay indiquait qu’un premier appel projet bâtiments JA sera lancé le 1er avril et un second ouvert mi-mai pour l’ensemble des mesures. « Sur les 6.500 dossiers de la précédente programmation gérée par l’État et qui nous ont été transférés, croyez- moi que tous nos services sont pleinement mobilisés. On proposera un calendrier début avril » annonçait-elle. Ces dossiers de la dernière programmation 2014-2022 concernent le paiement des acomptes et des soldes des différentes aides attribuées (DJA, bâtiments d’élevage, diversification…)
« Un accord trouvé sur la DJA »
Globalement, la présidente de Région ne s’est pas cachée derrière son petit doigt ou chercher à minimiser ses désaccords avec la profession agricole. Mais elle s’est attachée à démontrer les fruits sucrés des échanges. Comme sur la DJA. « Il a fallu trouver de nouvelles modalités d’instruction des dossiers en respectant les aspirations des élus régionaux et des JA. Nous souhaitions prendre en considération la transition agro-écologique, la création de valeur ajoutée, la dynamique collective ou encore la territorialité car s’installer dans la Nièvre est différent qu’une installation dans le Haut-Jura. Un accord a été trouvé. Un accord co-construit sur fond de respect mutuel ! Sur les dossiers en cours, je vous assure qu’ils ne seront pas pénalisés par les nouvelles règles au nom d’une transition moins brutale ».
Une séquence qui s’est terminée autour d’un buffet campagnard (forcément régional !) Comme la veille au soir lors de la soirée gourmande qui s’est déroulée à l’espace BFC du Hall 1. Sauf que là, les propos des deux présidents étaient volontairement plus consensuels. Deux salles, deux ambiances !
La marque régionale ne verra pas la jour
Juste et local en Bourgogne-Franche-Comté ! C’était le nom de la marque que le Conseil régional avait dévoilé lors du dernier Salon de l’agriculture. Un an plus tard, la présidente a annoncé, mercredi midi, qu’elle ne verrait finalement pas le jour. « C’est un grand regret. J’ai senti trop de réticences ! » soufflait-elle. Une marque (pas spécifiquement réservée aux produits alimentaires mais élargie aussi l’artisanat) qui devait permettre de mieux rémunérer les producteurs et structurer les marchés locaux !
La région vend ses produits

Pour cette 59e édition, la Région Bourgogne-Franche-Comté présente deux espaces de valorisation et de promotion de son territoire et de son agriculture, en partenariat avec les organismes de sélection des races Charolaise, Montbéliarde et mouton Charollais, la Chambre régionale d’agriculture, le GPPR (Gastronomie et promotion des produits régionaux) de Bourgogne-Franche-Comté et le Département de la Saône-et-Loire.
Au-delà de la promotion des races et des produits, cette année, la Région met l’accent sur la qualité de ses filières. Producteurs, éleveurs, lycéens et acteurs du monde agricole viendront en témoigner.
« Ma région Mémeuh ! »
La Bourgogne-Franche-Comté s’installe pour la cinquième année dans le Hall 1, sur un espace de 108 m2. Ce stand, baptisé « ma Région MÉMEUH ! », est dédié à la promotion des races Charolaise, Montbéliarde et mouton Charollais, avec ses éleveurs et ses producteurs qui font la renommée de la région. Des dégustations de viande (Charolaise, mouton Charollais), de fromages issus du lait de la Montbéliarde et des animations s’y déroulent toute la semaine.
L’Union régionale des fromages d’appellation d’origine comtois (URFAC) est présente avec sa traditionnelle fruitière en bois et ses fromages emblématiques. Un espace dédié aux animations et dégustations (écoles des fromages, animations spéciales enfants, quizz...) et un espace de vente de fromages (Comté, Morbier, Bleu de Gex Haut-Jura, Mont d’or, Emmental Grand Cru, Gruyère Français) sont également aménagés.
« Une région fière de son terroir ! »
Durant neuf jours, la Bourgogne-Franche-Comté propose des animations valorisant son agriculture et ses savoir-faire. Cette année, la Région sensibilise les visiteurs à l’importance du manger local et du « bien manger ». Parce que choisir l’alimentation de proximité, c’est mieux manger en garantissant l’emploi et le lien social avec le monde agricole.
Produits locaux et savoir-faire à l’honneur
Dans le Hall des Régions, sur plus de 120 m2, les produits et les producteurs, sans oublier les chefs cuisiniers, sont à l’honneur. L’espace régional dispose d’un bistrot gourmand , d’un bar à fromages et d’un bar à vins. La zone de restauration assise, qui a remporté un grand succès en 2022, est de nouveau mise en place. Un marché de producteurs et une boutique proposent aux visiteurs les produits régionaux connus et reconnus.
Les chefs Jean-Alain Poitevin et Jean-François Maire mettent en valeur la viande charolaise, la saucisse de Montbéliard (qui célèbre les dix ans de son IGP cette année) et la volaille de Bresse, entre autres spécialités régionales.
Le pavillon régional présente les atouts de l’ensemble du territoire, accueille des producteurs et propose des démonstrations culinaires. Le réseau Bienvenue à la ferme est présent aux côtés des viticulteurs pour faire déguster leurs vins sur l’espace En direct du domaine.