Denis Fetzmann (Paysage de Corton)
Du terroir découle le territoire !
Initiateur du projet "Paysage de Corton", Denis Fetzmann - directeur du Domaine Louis Latour - va actuellement à la rencontre des domaines et ODG pour progressivement mettre en place la charte territoriale qui régira les climats de Bourgogne, en vue d'une inscription au patrimoine mondial de l'Unesco. Explications par l'intéressé, en quoi le développement durable en viticulture construit à partir du terroir, un territoire.
"Ce projet "Paysage de Corton" existe depuis maintenant un an (voir article ci-dessus). L'appellation repose sur trois villages et quatre ODG (dont un grand cru). Nous travaillons ensemble pour préparer des actions concrètes comme la mise en place de haies, des moyens de lutter contre l'érosion ou encore pour préserver tous les éléments naturels, y compris aux abords des vignes (Grand bois de Corton, zone Natura 2000...). Des ruches ont été installées ainsi que des pièges à insectes, dans le but d'étudier leurs biodiversités, leurs natures, leurs distributions géographiques, leurs comportements... L'étude de plantes nématicides a déjà donné de probants résultats, rendus public par des publications. Des sondes automatiques relèvent également la pollution (projet européen Hydraviti), une autre équipe de AgroSup Dijon étudie la géopédologie.
En viticulture, le terroir est bien encadré pas les ODG (Organisme de défense et de gestion), notamment via les cahiers des charges. Mais lorsqu'on veut une vision du développement durable, il faut alors parler de territoire. Cette notion est plus large. Elle englobe aussi les forêts, les vallées, les activités humaines... sans se limiter au vignoble.
L'idée est donc de ne pas travailler qu'entre nous, viticulteurs. Mais bien avec tous les hommes et femmes qui pratiquent le territoire pour leurs activités ou par plaisir (entreprises, touristes, chasseurs...). Tout ceci doit nous permettre de comprendre les comportements des territoires. Dans ce but de compréhension global, l'université de Dijon étudie actuellement l'anthropisation, c'est-à-dire la modification du terroir et du territoire sous l'action humaine.
Cette démarche, engagée par le BIVB, devrait intéresser tous les domaines viticoles. En effet, elle permettra de mieux comprendre comment des démarches viticoles, partant des ODG, peuvent venir soutenir des initiatives territoriales, portées ensuite par la société entière. Pour "Paysage de Corton", le Pays beaunois ou le Scot (Shéma de cohérence territoriale) de la communauté d'agglomérations mettent désormais en avant ces données recueillies pour préserver ces espaces. De taille humaine, "Paysage de Corton" est un des éléments qui montrera comment demain bien prendre en considération le caractère exceptionnel de nos terroirs "privilégiés". Cette initiative servira bien au final la filière entière. Car les insectes et l'environnement ne connaissent pas de classifications de crus ou de délimitations administratives. C'est la préservation du patrimoine qui importe, à Corton comme ailleurs. Il faut maintenant montrer - d'où également un rapprochement avec les agences de bassin - qu'il n'y a pas de vide entre l'excellence de nos vins et la perception des paysages viticoles associés. J'espère que d'autres ODG en Bourgogne suivront. Car dans développement durable, le mot durable doit être ben compris comme une garantie supplémentaire de pérennité des exploitations. Et pour le mot développement, il sera associé à progressivité dans la mise en place. Les coopératives saône-et-loiriennes - qui sont bien structurées - s'engagent déjà dans le développement durable. Mais au delà, c'est l'ensemble des exploitations viticoles qui doivent être proches de l'agriculture raisonnée".
En viticulture, le terroir est bien encadré pas les ODG (Organisme de défense et de gestion), notamment via les cahiers des charges. Mais lorsqu'on veut une vision du développement durable, il faut alors parler de territoire. Cette notion est plus large. Elle englobe aussi les forêts, les vallées, les activités humaines... sans se limiter au vignoble.
L'idée est donc de ne pas travailler qu'entre nous, viticulteurs. Mais bien avec tous les hommes et femmes qui pratiquent le territoire pour leurs activités ou par plaisir (entreprises, touristes, chasseurs...). Tout ceci doit nous permettre de comprendre les comportements des territoires. Dans ce but de compréhension global, l'université de Dijon étudie actuellement l'anthropisation, c'est-à-dire la modification du terroir et du territoire sous l'action humaine.
Cette démarche, engagée par le BIVB, devrait intéresser tous les domaines viticoles. En effet, elle permettra de mieux comprendre comment des démarches viticoles, partant des ODG, peuvent venir soutenir des initiatives territoriales, portées ensuite par la société entière. Pour "Paysage de Corton", le Pays beaunois ou le Scot (Shéma de cohérence territoriale) de la communauté d'agglomérations mettent désormais en avant ces données recueillies pour préserver ces espaces. De taille humaine, "Paysage de Corton" est un des éléments qui montrera comment demain bien prendre en considération le caractère exceptionnel de nos terroirs "privilégiés". Cette initiative servira bien au final la filière entière. Car les insectes et l'environnement ne connaissent pas de classifications de crus ou de délimitations administratives. C'est la préservation du patrimoine qui importe, à Corton comme ailleurs. Il faut maintenant montrer - d'où également un rapprochement avec les agences de bassin - qu'il n'y a pas de vide entre l'excellence de nos vins et la perception des paysages viticoles associés. J'espère que d'autres ODG en Bourgogne suivront. Car dans développement durable, le mot durable doit être ben compris comme une garantie supplémentaire de pérennité des exploitations. Et pour le mot développement, il sera associé à progressivité dans la mise en place. Les coopératives saône-et-loiriennes - qui sont bien structurées - s'engagent déjà dans le développement durable. Mais au delà, c'est l'ensemble des exploitations viticoles qui doivent être proches de l'agriculture raisonnée".