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Sorgho fourrager mono-coupe

En cas de présence forte de sangliers, le sorgho fourrager mono-coupe est une bonne alternative en AB

Face à la multiplication des dégâts de sangliers dans les parcelles de maïs ensilage, il est possible de cultiver du sorgho fourrager mono-coupe, pour un rendement et une valeur énergétique équivalents. Atouts et limites du sorgho mono-coupe et son itinéraire technique en mode biologique.

En cas de présence forte de sangliers, le sorgho fourrager mono-coupe est une bonne alternative en AB

Par rapport au maïs ensilage, le sorgho mono-coupe présente une meilleure tolérance au manque d’eau. De fait, le sorgho peut stopper totalement sa croissance, en période de sécheresse sévère, et très rapidement repartir dès le retour des précipitations.

Au niveau de la valeur alimentaire, celle du sorgho est comparable à celle du maïs ensilage. Le sorgho BMR est une plante riche en sucre et dénuée d’amidon. Les variétés BMR ( pour brown mid rid, ce qui signifie "nervure centrale brune") possèdent de 40 à 60 % de moins de lignine que les autres variétés classiques de sorgho. Cette faible teneur en lignine procure au fourrage des qualités de digestibilité et de richesse en énergie, mais aussi une assez mauvaise tenue face à la verse.

Des essais comparatifs entre maïs ensilage et sorgho BMR conduits en 2009 et 2010 à la station expérimentale de Mauron (Morbihan) ont mis en évidence des valeurs alimentaires très proches, une ingestion supérieure pour les jeunes bovins conduits au sorgho et, au final, des performances animales équivalentes sur les deux années d’observation.

Les frais de semences (100 €/ha) sont 2,5 fois plus faibles que pour une culture de maïs. Et comme il n’existe pas de semences de sorgho fourrager certifiées AB, l’achat des semences conventionnelles non traitées se réalise sans demande de dérogation (1). Enfin et surtout, les variétés de sorgho BMR ou les variétés PPS n’attirent pas les sangliers du fait de l’absence d’amidon dans la plante…

Les limites de la culture

Les deux principaux inconvénients du sorgho BMR sont ses besoins en somme de températures et sa sensibilité à la verse. Un sorgho BMR pousse au-delà de 11°C contre 6°C pour un maïs.

Il est à noter qu’un sorgho BMR précoce correspond à un maïs d’indice 350. Les besoins en somme de températures du semis à la récolte sont identiques, soit de 1 550°C en base 6 pour le maïs ou de 840°C en base 11 pour le sorgho précoce soit, dans les deux cas, de 150 jours de végétation à 16°C de température moyenne.

Le point noir de ces variétés de sorgho est leur faible résistance à la verse, du fait de leur taux de lignine faible. Une fois la culture versée, il est alors très difficile de la récolter avec l’ensileuse automotrice. En effet, lors de la récolte, le sorgho passe en dessous des becs Kemper, ce qui rend sa récolte impossible.

Limiter la verse…

Il est possible de limiter la verse des sorghos BRM en les mélangeant avec une autre variété de sorgho de type PPS (pour photo périod sensitiv) qui, eux, n’épient pas tant que la durée du jour est supérieure à celle de la nuit. Ils formeront leurs épis uniquement en fin de cycle, ce qui n’attirera pas alors les sangliers.

Leurs tiges sont plus petites que leurs homologues BMR, ce qui limitera la verse en évitant les sols trop profonds et trop fertilisés ; en diminuant la densité de semis et en choisissant des variétés plus courtes, type Arigato ou Nutrigrain.

 

(1) L’autorisation d’utiliser des semences conventionnelles non traitées sans demande de dérogation préalable est possible à titre provisoire, en l’absence de semences disponibles en bio. Cette autorisation sera suspendue dès la disponibilité de semences issues du mode de production biologique, pour au moins une variété de ces espèces ou types variétaux. Disponibilité ou indisponibilité à vérifier sur : www.semences-biologiques.org.

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