En élevage laitier, quand la vache va, tout va
Le Gaec de l'Avenir, en Côte-d'Or, a construit un nouveau bâtiment en faisant du bien-être des animaux l'une de ses grandes priorités.

Une bonne santé des vaches laitières est source de performances. A Verdonnet, Jean-Pierre Palatre et Thomas Balme n'ont rien laissé au hasard lors de la construction de leur bâtiment en juin 2016. Lumineux, aéré, automatisé et fonctionnel : leur nouvel outil de travail leur a permis de gagner en production, en qualité et même en confort de travail. Un tel investissement en pleine crise laitière était un pari assez osé, mais Thomas Balmé, 30 ans, assume totalement : « Ce nouveau bâtiment a été couplé avec mon installation. Dans le même temps, investir dans un contexte difficile peut aussi avoir ses avantages : les constructeurs n'ont pas beaucoup de travail et tout se déroule dans les délais impartis. Les marchands de matériels adaptent leurs prix en conséquence et il y a des affaires à réaliser ». Les deux éleveurs ont ressenti un grand changement, quelques jours après la mise en route de leur structure dédiée à l'élevage de 120 vaches laitières de race Montbéliarde. Un gain de 1.000 kg lait/vache/an a été enregistré par un certain nombre d'équipements. Dans le même temps, la qualité de lait n'a fait que s'améliorer.
On est bien chez soi
Un cadre de vie favorable est assuré par une bonne luminosité, permise par la mise en place de filets brise-vent (très utile aussi pour la ventilation) et la pose de fenêtres translucides. Des lampes équipées de sondes extérieures assurent seize heures de lumière par jour à l'intérieur du bâtiment, des veilleuses prennent ensuite le relais durant la nuit. « Ces éléments, nous en sommes persuadés, jouent un rôle très important sur les chaleurs des vaches », confie Thomas Balme. Le choix de logettes matelas permet une grande souplesse de couchage à chaque vache. Antidérapante, leur texture évite les blessures et facilite le couchage des animaux « Le taux cellulaire du troupeau a considérablement chuté, je pense que cet outil est fortement lié à cette amélioration de qualité », mentionne Jean-Pierre Palatre, qui poursuit : « nous étions auparavant en aire paillée, un dispositif connu pour faire monter la température et augmenter le risque de problèmes sanitaires. Aujourd'hui, nous n'utilisons de la paille que pour nos génisses et les boxes d'isolement. En conséquence, notre consommation de paille a considérablement chuté ». L'équipement du bâtiment ne s'arrête pas en si bon chemin : des brosse rotatives contribuent au bien-être des vaches et un système de raclage automatique opérationnel toutes les deux heures assure une grande propreté.
Le choix du robot
Les éleveurs de Verdonnet avaient « envie d'évoluer » et se sont laissés tenter par deux robots de traite, eux qui évoluaient jusqu'à présent avec un système de traite par l'arrière. Cette installation a permis de passer de deux 2,7 traites quotidiennes par vache. « En plus de la quantité, le lait a également gagné en qualité », indique Jean-Pierre Palatre, qui ne sollicite plus son épaule douloureuses avec ce système de traite, « le suivi technique du troupeau est très intéressant avec les robots. Par exemple, nous détectons très facilement les chaleurs, notre taux de réussite en IA a nettement progressé. Le robot nous renseigne sur de nombreux critères, c'est très appréciable ». « Une telle machine ne diminue pas le temps de travail car il y a beaucoup de surveillance, le travail est en revanche totalement différent et beaucoup moins contraignant », ajoute Thomas Balme. Le Gaec de l'Avenir est même doté d'un troisième robot, dédié à repousser les fourrages au cornadis. Très pratique, ce système incite les vaches à venir à l'auge avant de partir à la traite au moyen d'une émission sonore reconnue par les animaux. Avec leurs 120 vaches et leur 1,1 million de litres de lait produit chaque année, Jean-Pierre Palatre et Thomas Balme ont désormais atteint leur rythme de croisière : « augmenter d'une dizaine de vaches notre cheptel serait possible avec deux robots, mais le fonctionnement actuel nous convient très bien. En saturant le système, il faudrait pousser les vaches au robot et cela serait source de problèmes ».
Aurélien Genest