En espérant des jours meilleurs…
prend tout son sens alors que chacun doit faire face aux conséquences
des pluies incessantes qui, non seulement grève lourdement le potentiel
agricole, mais affecte gravement le moral des gens de la terre.
Réunie
en bureau le 13 juin, la FDSEA organise une visite ce lundi à Marnay
pour constater l’ampleur des dégâts. Nous reproduisons ici la réaction
de Jérome Henry, agriculteur à Lacrost. Une réaction intitulée "Billet
d'humeur d'un céréalier du val de Saône et de la Bresse"… Un texte
criant de vérités.

Après une année chaude, nous voici avec une année humide. Ces épisodes ont déjà existé par le passé, mais la répétition des aléas climatiques, la baisse des prix des céréales et une Pac qui nous est défavorable dans nos zones intermédiaires nous plombent le moral. La pression maladie, les attaques de nuisibles (ragondins, corbeaux...) et les commentaires de certaines associations en rajoutent un peu plus dans un contexte déjà assez compliqué à gérer.
L'excès d'eau dans la durée est aussi dommageable que l'excès de chaleur. C'est peut-être moins spectaculaire dans notre département que dans d'autres départements français (Seine-et-Marne, Loiret, Eure...), mais les dégâts y sont tout aussi importants. Les relevés pluviométriques le prouvent avec des zones qui avoisinent déjà plus de 470 mm de pluie depuis début avril !
Quand on se promène dans le département, nous voyons des céréales versées, une pression maladie importante, du colza qui pourrit sur pieds... Le potentiel de récolte est revu à la baisse. Les semis de printemps n'ont pas vu beaucoup le soleil jusqu'à présent. Les implantations ont été difficiles. Les jours disponibles peu nombreux et, de ce fait, une surface importante de la sole n'a pu être semée.
Economiquement, cela sera encore une année difficile à passer. On ne peut pas lutter contre le temps. L'année dernière, les mobilisations syndicales ont permis à l'ensemble de la profession d’obtenir une baisse des cotisations MSA.
Cette année, après les terribles inondations survenues dans certains départements français, des mesures de soutien ont été prises concernant la profession agricole. Pour avoir accès à ces mesures, les communes concernées doivent être déclarées en catastrophe naturelle. (voir encadré ci-dessous).
Toutes les productions du département sont impactées par la météo : gel et grêle sur la vigne, semis non réalisés, dégâts sur les cultures en place, stock de fourrage en baisse, prés abîmés… J'espère que l'équité entre les territoires sinistrés sera entendue et reconnue.
Plus que jamais, le bon sens doit l'emporter face à la rigidité de la nouvelle Pac. Des discussions sont en cours, espérons qu'elles aboutissent. Saluons au passage Lionel Borey, président de la section céréalière de la FDSEA, pour son anticipation et ses alertes passées à différents niveaux sur la gravité de la situation. Certains interlocuteurs comprennent plus vite que d'autres les enjeux financiers et l'intérêt à pousser certains dossiers...
Un beau temps est un temps qui ne dure pas. Espérons des jours meilleurs... Personnellement, je suis habitué aux crues d'hiver, un peu moins à celle de printemps. L'été approchant, j'aimerais comme beaucoup d'autres que la Saône retrouve enfin son niveau habituel.
Bon courage à tous ».
Sur le terrain…
Parce que les épisodes de crues se suivent - on en est au 9e cette année sur la Saône… - parce que la pluviométrie bat des records semi "historiques", le bureau de la FDSEA a tenu à convier Gilbert Payet, préfet de Saône-et-Loire, sur le terrain pour constater l’ampleur et la gravité des dégâts.
Une visite a lieu ce lundi 20 juin à 16 heures à Marnay, sur l’exploitation du Gaec du Pautet, chez Gaël Theveniaux, exploitation de polycultures élevage charolais.
A cette occasion, le préfet et son administration pourront constater la réalité des inondations pour certains et des pluies excessives pour tous avec leurs conséquences concrètes sur les cultures et les prairies. Et cela en vue d’envisager la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, mais aussi pour prendre date en vue d’une possible demande de reconnaissance de calamités agricoles pour inondations excessives en ce qui concerne les prairies. Car force est de constater que les foins, eux aussi, pourrissent sur pied…
Les agriculteurs sont invités à se joindre à cette visite.
En viticulture et en production de cassis (lire en page 9 de cette même édition), l’Union viticole de Saône-et-Loire a invité la DDT 71 à constater l’ampleur des dégâts dus au gel et aux différents épisodes de grêle. D’autres visites sont d’ores et déjà planifiées…