En filières AOP de Bresse, 6,5 M€ nécessaires pour assurer l’avenir du centre de sélection de Béchanne
Pierre angulaire de la filière volailles de Bresse, le centre de sélection de Béchanne prévoit un programme d’investissements de près de 6,5 M€ pour les dix prochaines années.

Invitée jeudi dernier par les filières AOP Volaille de Bresse et Crème et Beurre de Bresse, Sophie Fonquernie, vice-présidence de la région Bourgogne-Franche-Comté s’est rendue dans l’Ain, pour une visite du centre de sélection de Béchanne et de la laiterie de Foissiat, où elle a pu échanger avec les différents acteurs et responsables des organisations professionnelles agricoles. L’occasion pour Gilbert Limandas, gérant du centre de sélection de Béchanne (CSB) de rappeler que ce dernier est « la pierre angulaire de la filière volaille de Bresse » avant de présenter l’important programme d’investissement dont il fait l’objet. Objectifs : se conformer à la réglementation, répondre aux normes de biosécurité et continuer à fournir aux éleveurs des poussins de qualité sanitaire, génétique et technique irréprochable. Créé en 1956 à l’initiative des membres des chambres d’agriculture, le CSB est un outil au service des producteurs. « Le centre est le seul sélectionneur avicole indépendant de France. Depuis une vingtaine d’années, il a ouvert son expertise à la sélection de races patrimoniales. Nous sélectionnons actuellement vingt lignées, dont la moitié nous appartient et l’autre moitié nous est confiée par des associations, des groupements d’éleveurs, des parcs naturels régionaux, pour lesquels nous travaillons la sélection à façon », explique sa directrice, Florence Petitjean.
L’urgence : 1,5 M€
Le CSB détient les pedigrees des lignées Bresse reconnues par l’AOP. Il les conserve, les sélectionne, les multiplie et procède à l’accouvage. Les 159 éleveurs de la zone AOP doivent obligatoirement se fournir en poussins issus du centre. « Le site est vieillissant, certains bâtiments datent de plus de 30 ans, et ne répond plus aux normes sanitaires de biosécurité. Il est donc nécessaire de procéder à des investissements afin de se conformer à la réglementation et suite à un important sinistre subi suite à la tempête de 2017. Le site est en cours de désamiantage, deux toits ont été refaits. La prochaine étape est la construction d’une salle de lavage. A court terme, il faut envisager 1,5 M€ d’investissement », souligne Florence Petitjean. Le programme de travaux et investissements pour les dix ans à venir est conséquent : 6,5 M€ ! Il comprend la construction de la salle de lavage, salle d’équarrissage, cinq poussinières, deux bâtiments de multiplication, deux bâtiments de sélection, la rénovation du couvoir, démolition des bâtiments désaffectés, ainsi que l’installation d’un grillage d’enceinte du site et de portails et l’achat d’un camion de livraison de poussins.
Concertation des deux Régions
Malgré la baisse de production de volailles de Bresse (905.000 mises en place en 2018), le coût de la sélection reste incompressible. « Un poussin de Bresse, c’est 1,30 €. C’est le poussin le plus cher du monde. Pour un chapon, c’est 2,60 € et cela peut aller jusqu’à 5 € », expliquait jeudi Jean-Michel Sibelle, vice-président du CIVB. Interrogés sur la volonté des collectivités et les moyens financiers disponibles pour assurer la pérennité du site et par la même de toute la filière, les conseillers départementaux et régionaux présents ce jour-là ont émis quelques réserves. « La volaille de Bresse est une des productions emblématiques de l’Ain. Il faut néanmoins voir aujourd’hui les choses de façon pragmatique et étudier quelle est la part supportable par Béchanne directement. Concernant les collectivités, il est important de prendre en compte l’assise régionale et que l’on s’assure aussi des aspects réglementaires. Le Département de l’Ain est demandeur pour que l’on élargisse le financement à d’autres acteurs économiques », soulignait Jean-Yves Flochon, son vice-président délégué à la ruralité et à l’agriculture. Du côté de la région Bourgogne-Franche-Comté, les avis ne sont pas tranchés. Sophie Fonquernie s’en explique : « En principe, on ne finance pas d’investissements hors région, c’est un obstacle, mais l’une des possibilités serait de faire un montage financier pour essayer de trouver une solution ». Et Alexandre Nanchi, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de souligner : « Il faut travailler sur un plan de filière pour trouver un fondement juridique afin de pouvoir accorder des aides. Il y a un intérêt à ce que l’on travaille de manière collective entre les deux Régions et l’ensemble des acteurs ; ce qui permettra de donner une véritable impulsion, développer le site, mais aussi la production ».
Patricia Flochon
En filières AOP de Bresse, 6,5 M€ nécessaires pour assurer l’avenir du centre de sélection de Béchanne

Invitée jeudi dernier par les filières AOP Volaille de Bresse et Crème et Beurre de Bresse, Sophie Fonquernie, vice-présidence de la région Bourgogne-Franche-Comté s’est rendue dans l’Ain, pour une visite du centre de sélection de Béchanne et de la laiterie de Foissiat, où elle a pu échanger avec les différents acteurs et responsables des organisations professionnelles agricoles. L’occasion pour Gilbert Limandas, gérant du centre de sélection de Béchanne (CSB) de rappeler que ce dernier est « la pierre angulaire de la filière volaille de Bresse » avant de présenter l’important programme d’investissement dont il fait l’objet. Objectifs : se conformer à la réglementation, répondre aux normes de biosécurité et continuer à fournir aux éleveurs des poussins de qualité sanitaire, génétique et technique irréprochable. Créé en 1956 à l’initiative des membres des chambres d’agriculture, le CSB est un outil au service des producteurs. « Le centre est le seul sélectionneur avicole indépendant de France. Depuis une vingtaine d’années, il a ouvert son expertise à la sélection de races patrimoniales. Nous sélectionnons actuellement vingt lignées, dont la moitié nous appartient et l’autre moitié nous est confiée par des associations, des groupements d’éleveurs, des parcs naturels régionaux, pour lesquels nous travaillons la sélection à façon », explique sa directrice, Florence Petitjean.
L’urgence : 1,5 M€
Le CSB détient les pedigrees des lignées Bresse reconnues par l’AOP. Il les conserve, les sélectionne, les multiplie et procède à l’accouvage. Les 159 éleveurs de la zone AOP doivent obligatoirement se fournir en poussins issus du centre. « Le site est vieillissant, certains bâtiments datent de plus de 30 ans, et ne répond plus aux normes sanitaires de biosécurité. Il est donc nécessaire de procéder à des investissements afin de se conformer à la réglementation et suite à un important sinistre subi suite à la tempête de 2017. Le site est en cours de désamiantage, deux toits ont été refaits. La prochaine étape est la construction d’une salle de lavage. A court terme, il faut envisager 1,5 M€ d’investissement », souligne Florence Petitjean. Le programme de travaux et investissements pour les dix ans à venir est conséquent : 6,5 M€ ! Il comprend la construction de la salle de lavage, salle d’équarrissage, cinq poussinières, deux bâtiments de multiplication, deux bâtiments de sélection, la rénovation du couvoir, démolition des bâtiments désaffectés, ainsi que l’installation d’un grillage d’enceinte du site et de portails et l’achat d’un camion de livraison de poussins.
Concertation des deux Régions
Malgré la baisse de production de volailles de Bresse (905.000 mises en place en 2018), le coût de la sélection reste incompressible. « Un poussin de Bresse, c’est 1,30 €. C’est le poussin le plus cher du monde. Pour un chapon, c’est 2,60 € et cela peut aller jusqu’à 5 € », expliquait jeudi Jean-Michel Sibelle, vice-président du CIVB. Interrogés sur la volonté des collectivités et les moyens financiers disponibles pour assurer la pérennité du site et par la même de toute la filière, les conseillers départementaux et régionaux présents ce jour-là ont émis quelques réserves. « La volaille de Bresse est une des productions emblématiques de l’Ain. Il faut néanmoins voir aujourd’hui les choses de façon pragmatique et étudier quelle est la part supportable par Béchanne directement. Concernant les collectivités, il est important de prendre en compte l’assise régionale et que l’on s’assure aussi des aspects réglementaires. Le Département de l’Ain est demandeur pour que l’on élargisse le financement à d’autres acteurs économiques », soulignait Jean-Yves Flochon, son vice-président délégué à la ruralité et à l’agriculture. Du côté de la région Bourgogne-Franche-Comté, les avis ne sont pas tranchés. Sophie Fonquernie s’en explique : « En principe, on ne finance pas d’investissements hors région, c’est un obstacle, mais l’une des possibilités serait de faire un montage financier pour essayer de trouver une solution ». Et Alexandre Nanchi, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de souligner : « Il faut travailler sur un plan de filière pour trouver un fondement juridique afin de pouvoir accorder des aides. Il y a un intérêt à ce que l’on travaille de manière collective entre les deux Régions et l’ensemble des acteurs ; ce qui permettra de donner une véritable impulsion, développer le site, mais aussi la production ».
Patricia Flochon