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Sols des bâtiments laitiers

En matière de sols des bâtiments laitiers, et si on combinait différents ?

Couloirs de circulation, passages de logettes et aire d’attente. Leur bonne conception et leur bon entretien contribuent à la bonne santé des vaches laitières et donc à l’expression de la production. Une tendance apparaît : la combinaison de différents types de sols. Voici quelques recommandations.

En matière de sols des bâtiments laitiers, et si on combinait différents ?

Bien choisir le sol de sa stabulation est essentiel d’autant que le temps passé dans le bâtiment pour les vaches laitières augmente dans certains élevages. Une vache qui se déplace bien est une vache qui se nourrit bien et qui produit du lait.

Il n’existe pas de sol idéal. Un sol adapté pour le déplacement des vaches laitières doit répondre à cinq caractéristiques physiques :

  • la friction, pour le niveau d’usure des onglons ;
  • l’abrasivité ou rugosité, pour le niveau d’usure des onglons ;
  • la dureté, pour le niveau de stress mécanique que le pied doit supporter ;
  • le profil de surface, pour limiter les blessures ;
  • les propriétés thermiques, pour les postures de l’animal.

Béton, béton rainuré, tapis standard, asphalte, béton désactivé, caillebotis ou caillebotis avec tapis : il est difficile de trouver un sol qui réponde à l’ensemble de ces cinq caractéristiques (voir tableau ci-dessous).

Peu fréquent…

Une solution - déjà développée à l’étranger et qui émerge seulement en France - est la combinaison de différents des sols pour compenser leurs différents effets.

Peu de références existent, pour le moment, en France. Sur 645 élevages interrogés dans le cadre du projet Casdar SOLVL, qui a étudié pendant trois ans et demi (de 2013 à 2017) les sols de stabulation des vaches laitières, seuls 11 % ont déclarés avoir des sols mixtes dans leur stabulation. Les choix de combinaisons sont très divers : caillebotis et béton, béton et tapis plein, caillebotis rainurés et béton, tapis ajouré et tapis plein, béton et asphalte… Les éleveurs qui mixent les types de sol le font avant tout pour le confort des animaux. Mais combiner deux types de sols revient, logiquement, plus cher qu’un béton simple.

La réussite de telle ou telle association de sols tient, entre autres, de l’organisation du bâtiment (nombre de rangées de logettes, surface par vache laitière…), du matériel de raclage, de la présence ou non d’un robot de traite…, qui déterminent la bonne répartition des animaux dans le bâtiment.

Parmi les points de vigilance, il faut veiller à ce que les aires de circulation ne favorisent pas le couchage des animaux sur celles-ci. Il faut donc des conditions de couchage favorables et notamment des logettes bien réglées.

Bien entretenir ses sols

Quel que soit le type de sol choisi, simple ou mixte, le bon entretien des sols est essentiel pour maîtriser l’humidité et l’état de propreté, deux paramètres qui jouent un rôle majeur sur la santé des pieds des animaux. Une tâche dont il convient de se préoccuper dès la conception du bâtiment. Il faut en effet soigneusement réfléchir l’organisation intérieure de la stabulation, en particulier le choix et l’emplacement des différents équipements (abreuvoirs, racleurs, contention…). Il s’agit également de limiter les zones nécessitant un entretien manuel.

Un préalable au bon nettoyage des sols est leur bonne réalisation, notamment pour éviter que l’eau stagne à certains endroits, également pour préserver le matériel de raclage. Dans les élevages équipés de sol plein, le raclage automatique des couloirs de circulation est aujourd’hui largement répandu. Il n’est pas sans défaut. L’étude SOLVL a mis en avant l’importance de la qualité de raclage. Dans les élevages équipés de sol plein, la qualité du raclage est meilleure en conduite fumier par rapport au lisier : le raclage du fumier est plus efficace grâce à la paille qui fait joint entre le béton et le racleur. L’efficacité augmente quand le béton est recouvert d’un tapis, du fait qu’une pièce de contact en matière synthétique est quasiment systématique sur les racleurs. Les fabricants proposent aujourd’hui des solutions pour améliorer l’efficacité du raclage, notamment l’installation d’une pièce d’usure sur les racleurs.

L’entretien des logettes apparaît comme le vrai point difficile dans les stabulations à sol plein. Le plus souvent manuel, il n’est guère possible de le faire plus de deux fois par jour. Les sols des passages sont donc souvent beaucoup moins propres que les sols des aires d’exercice. Plusieurs solutions s’offrent à l’éleveur pour améliorer l’entretien de ces passages, parmi lesquelles accentuer les pentes de sols pour évacuer l’humidité plus rapidement, repositionner les abreuvoirs dans les aires d’exercice ou automatiser l’entretien. L’investissement dans un robot permettant d’aspirer doit se justifier au regard de son efficacité de nettoyage, de sa fiabilité et de sa capacité à nettoyer de grandes surfaces.

Il ne faut pas, par ailleurs, oublier que, quelle que soit la qualité du raclage quotidien, un nettoyage en profondeur est à envisager annuellement pour parfaire l’hygiène des sols.

H. F. d’après l’Institut de l’Elevage

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