En nutrition animale, Avril spécialités animales mise sur l’export et l’innovation
Avril spécialités animales (ASA) est le nouveau nom de la branche nutrition animale du groupe industriel et financier agricole Avril. Le point presse du 22 juin a permis à Jean-Pierre Paillot, directeur général d’ASA, d’en préciser les orientations basées sur l’exportation d’un savoir-faire français et sur les innovations.
« Un peu plus de 600 employés », « 12 usines dans 7 pays », « 4 activités au travers desquelles nous couvrons nos 22 sociétés », ainsi Jean-Pierre Paillot introduit Avril Spécialités Animales (ASA), la branche nutrition animale du groupe Avril. En réponse aux nouvelles attentes sociétales, le directeur d’ASA se dit prêt à s’engager vers la « réduction des antibiotiques ». Ce qui passe, selon lui, par cinq piliers : les bonnes pratiques d’élevage, la biosécurité, la nutrition, le développement de solutions alternatives et l’utilisation raisonnée des antibiotiques. « Ce cinquième axe est très important », précise-t-il, mettant en évidence le fait qu’il ne s’agit absolument pas pour les éleveurs de s’interdire les traitements nécessaires. « Faire en sorte que [nos] salariés rentrent chez eux tous les soirs en bonne santé et en bon état », ambitionne Jean-Pierre Paillot. En effet, « le premier objectif stratégique c’est la sécurité » et il semble en bonne voie avec un « nombre d’accidents divisé par 3 en 3 ans ». Il s’agit également d’innover « dans le domaine des Feed Additives et de la biosécurité », c’est-à-dire d’apporter des solutions alternatives aux antibiotiques, en ajoutant notamment des ingrédients nutritifs ou non aux rations pour améliorer les performances tout en répondant aux attentes des consommateurs. Dans cette perspective, le concept VSTAR (Solutions vectorisées de transports d’additifs par technologie et relargage) a été mis au point par MiXscience et permet d’ « apporter le bon additif au bon endroit, au bon moment », explique le directeur général d’ASA.
Ambition internationale
Autre objectif fixé : « Avoir au moins 50 % de nos activités à l’international en 2018 ». Or, M. Paillot nous apprend que cette proportion sera atteinte en avance, dès cette année. « Nous sommes devenus à cette occasion le leader européen en élevage hors-sol », se réjouit-il, tout en annonçant déjà de nouveaux développements au Brésil et autres distributions de TH4, un désinfectant, en Chine. Par ailleurs, le « développement de nos équipes en particulier en R&D [Recherche et développement] » s’impose. Ainsi, les effectifs ont été propulsés de 488 en 2015 à 630 en 2017. D’autre part, « vous devez aller vers la qualité sans perdre la compétitivité », rappelle Michel Boucly, directeur général délégué du groupe Avril. La « démarche globale au sein du groupe qu’on appelle EOS [Excellence opérationnelle stratégique] », suit précisément cette direction et génère « des gains d’un demi-million d’euros », affirme M. Paillot. Enfin, le sixième objectif stratégique concerne « le leadership de nos comptes-clés », nous apprend le directeur d’ASA. Il insiste pour cela « sur la gestion sanitaire durable » face aux « risques d’apparition d’antibio-résistance » et assure que « les éleveurs qui étaient référencés Sanders ont diminué leur consommation d’antibiotiques de 50 % ». Il cite en outre l’exemple du partenariat passé avec Fleury-Michon qui répond à « un cahier des charges très strict ».
Les perspectives offertes par le big data
« L’objectif est toujours le même, l’objectif c’est zéro accident », affirme Jean-Pierre paillot. Ainsi, bien que des perspectives de développement soient envisagées pour chacun des six objectifs stratégiques, la sécurité reste le maître mot. ASA prévoit en effet de développer des systèmes d’alerte et l’interdépendance des collaborateurs pour que chacun se préoccupe de l’absence de danger pour l’autre. Au volet Feed Additives et biosécurité, « on va rester dans [les] trois directions d’innovation » que représentent « la gestion du risque mycotoxines », « la valorisation de la ration », et « la substitution antibiotique », explique M. Paillot. « On souhaite que ces produits soient, demain, de plus en plus respectueux de l’environnement », poursuit-il, ambitieux. Il s’agit aussi de continuer à « rendre l’appartenance au groupe Avril beaucoup plus visible parce qu’elle est porteuse à l’international », précise le directeur d’ASA. Or, cet objectif semble se concrétiser un peu plus chaque jour puisque « nous venons juste de créer MiX’Asia au Vietnam », se réjouit-il. D’autre part, l’équipe d’ASA prendra bientôt ses quartiers « au sein du futur campus Avril », dans l’espace de recherche de Rennes qui regroupera l’ensemble des collaborateurs en juillet 2018. Quant au « déploiement de la gestion sanitaire durable à l’international », il semble également au beau fixe : « Ca va très, très vite sous la pression de l’export », s’enthousiasme M. Paillot en constatant les nouvelles pressions sociétales qui pèsent sur le Brésil. ASA entend donc conforter son leadership et dispose pour cela du service DATALAB qui la valorise les données du « big data » et a permis de développer Canopée, « un service complétement connecté qui permet un gain de temps extraordinaire et un pilotage par l’éleveur en temps réel ».