Efficacité alimentaire
En percer les secrets...
L’efficacité alimentaire était jusqu’alors cantonnée aux stations de contrôle individuelles qui la mesuraient pour les futurs reproducteurs soumis à un régime à base de concentrés. Désormais, un programme national vise à mieux connaître cette efficacité alimentaire dans sa transmission génétique et vis-à-vis de différents régimes alimentaires. Des recherches prometteuses qui pourraient permettre à terme de mieux choisir les taureaux avec un critère économique pertinent.
Depuis l’été dernier, la ferme expérimentale de Jalogny est le cadre d’une expérimentation sur l’efficacité alimentaire, encadrée par la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire et l’Institut de l’Elevage (Idele). Il s’agit d’un programme national de trois ans "EFFI-J" financé par des fonds Casdar, lui-même étant l’un des volets du programme de recherche "Beefalim".
En élevage allaitant, l’efficacité alimentaire revient à mesurer la capacité d’un animal à produire plus ou moins de gain de poids à partir d’une quantité d’aliment ingérée. Cette valeur permet ainsi de trier les animaux plus efficaces que d’autres vis-à-vis de leur ration ; autrement dit, les plus économes à nourrir.
En race charolaise, un programme national de recherche s’est donné comme objectif d’étudier « l’expression de l’efficacité alimentaire ». Il porte sur six cents jeunes mâles évalués dans quatre stations expérimentales, dont celle de Jalogny, ainsi que six cents femelles évaluées dans deux stations de l’Inra. « Ces 1.200 jeunes bovins sont issus de pères génétiquement connus, déjà évalués sur leur efficacité alimentaire en station de contrôle individuel. Un même protocole est appliqué dans toutes les stations impliquées où l’on comparera systématiquement deux lots d’un même père nourris d’un côté avec une ration à base d’amidon (ensilage de maïs) et de l’autre avec une ration à base de cellulose (ensilage d’herbe) », détaille Julien Renon, responsable du site de Jalogny.
Régime maïs et régime herbe
En Saône-et-Loire, trois bandes de 54 jeunes mâles seront ainsi évaluées en trois ans, « entre 11 et 15 mois d’âge », précise Jérémy Douhay de l’Institut de l’Elevage. Concrètement, « on regarde comment réagissent les animaux en termes de transformation face aux deux types de rations à volonté. A savoir si l’efficience d’un animal avec une ration à base de maïs se retrouve avec une ration d’herbe. Car l’objectif de ces travaux est de mieux comprendre la mécanique prédictive de l’efficacité alimentaire », explique Julien Renon.
Jusqu’alors, l’évaluation de l’efficacité alimentaire des futurs taureaux était réalisée en stations de contrôle individuel avec un régime reposant sur des concentrés élaborés. Or la très grande majorité des bovins allaitants se nourrissent quasi exclusivement d’herbe. D'où le « besoin de mieux comprendre ce qui détermine l'efficacité alimentaire chez les bovins », explique Julien Renon. « Avec à la clé, la perspective de pouvoir sélectionner les taureaux sur leur capacité à transmettre à leur descendance les gènes liées à une valorisation optimale des rations, quel que soit leur régime, y compris ceux à base d'herbe ».
Vers de nouveaux prédicteurs
Bien entendu, tous ces animaux auront été génotypés et, durant l’évaluation, ils seront observés sur leurs croissances, les quantités ingérées… « Cela permettra de comprendre le déterminisme génétique de l’efficacité alimentaire ; comment elle est transmise aux fils et aux filles en étudiant à la fois le génotype (les gènes qui codent pour l’efficacité alimentaire) et le phénotype (l’efficacité alimentaire réellement mesurée). On recherchera également quels sont les biomarqueurs sanguins qui permettent de prédire l’efficacité alimentaire », complète le responsable du site de Jalogny.
De 8 à 60 visites à l’auge par jour !
Hébergés dans l’une des stabulations expérimentales de la ferme, les 54 jeunes mâles ont accès à des auges peseuses électroniques à raison de trois auges pour neuf bovins disponibles 24 heures sur 24. « Elles permettent de mesurer les quantités ingérées dans le temps, animal par animal, à raison d’une pesée chaque seconde », détaille Jérémy Douhay. « On peut dire combien de fois l’animal consomme. Depuis le début de l’expérimentation, on a observé que la fréquence de visites à l’auge allait de 8 à 60 fois par jour selon les animaux », poursuit le chef de projet de l’Idele. Grâce aux boucles électroniques portées par chaque animal, toutes les données individuelles relevées sont enregistrées sur ordinateur. Elles permettront ainsi d’ajouter un volet comportemental à l’expérimentation, ce qui peut permettre, par exemple, « de prévenir les problèmes digestifs en repérant les animaux qui ont tendance à se gaver », illustre Julien Renon.
Répercussions…
Si l’on est encore qu’au balbutiement des connaissances sur l’efficacité alimentaire, « ces travaux - qui ouvrent aussi bien des voies génétiques que des voies physiologiques - pourraient bien avoir des répercussions importantes sur la façon de choisir les taureaux d’ici dix ans », estime Julien Renon. L’avancée des connaissances en matière d’efficacité alimentaire aura également un retentissement sociétal. En effet, le lien entre efficacité alimentaire et impact environnemental sera éclairci. Ce qui pourrait permettre de répondre aux défis futurs liés aux gaz à effet de serre...
En élevage allaitant, l’efficacité alimentaire revient à mesurer la capacité d’un animal à produire plus ou moins de gain de poids à partir d’une quantité d’aliment ingérée. Cette valeur permet ainsi de trier les animaux plus efficaces que d’autres vis-à-vis de leur ration ; autrement dit, les plus économes à nourrir.
En race charolaise, un programme national de recherche s’est donné comme objectif d’étudier « l’expression de l’efficacité alimentaire ». Il porte sur six cents jeunes mâles évalués dans quatre stations expérimentales, dont celle de Jalogny, ainsi que six cents femelles évaluées dans deux stations de l’Inra. « Ces 1.200 jeunes bovins sont issus de pères génétiquement connus, déjà évalués sur leur efficacité alimentaire en station de contrôle individuel. Un même protocole est appliqué dans toutes les stations impliquées où l’on comparera systématiquement deux lots d’un même père nourris d’un côté avec une ration à base d’amidon (ensilage de maïs) et de l’autre avec une ration à base de cellulose (ensilage d’herbe) », détaille Julien Renon, responsable du site de Jalogny.
Régime maïs et régime herbe
En Saône-et-Loire, trois bandes de 54 jeunes mâles seront ainsi évaluées en trois ans, « entre 11 et 15 mois d’âge », précise Jérémy Douhay de l’Institut de l’Elevage. Concrètement, « on regarde comment réagissent les animaux en termes de transformation face aux deux types de rations à volonté. A savoir si l’efficience d’un animal avec une ration à base de maïs se retrouve avec une ration d’herbe. Car l’objectif de ces travaux est de mieux comprendre la mécanique prédictive de l’efficacité alimentaire », explique Julien Renon.
Jusqu’alors, l’évaluation de l’efficacité alimentaire des futurs taureaux était réalisée en stations de contrôle individuel avec un régime reposant sur des concentrés élaborés. Or la très grande majorité des bovins allaitants se nourrissent quasi exclusivement d’herbe. D'où le « besoin de mieux comprendre ce qui détermine l'efficacité alimentaire chez les bovins », explique Julien Renon. « Avec à la clé, la perspective de pouvoir sélectionner les taureaux sur leur capacité à transmettre à leur descendance les gènes liées à une valorisation optimale des rations, quel que soit leur régime, y compris ceux à base d'herbe ».
Vers de nouveaux prédicteurs
Bien entendu, tous ces animaux auront été génotypés et, durant l’évaluation, ils seront observés sur leurs croissances, les quantités ingérées… « Cela permettra de comprendre le déterminisme génétique de l’efficacité alimentaire ; comment elle est transmise aux fils et aux filles en étudiant à la fois le génotype (les gènes qui codent pour l’efficacité alimentaire) et le phénotype (l’efficacité alimentaire réellement mesurée). On recherchera également quels sont les biomarqueurs sanguins qui permettent de prédire l’efficacité alimentaire », complète le responsable du site de Jalogny.
De 8 à 60 visites à l’auge par jour !
Hébergés dans l’une des stabulations expérimentales de la ferme, les 54 jeunes mâles ont accès à des auges peseuses électroniques à raison de trois auges pour neuf bovins disponibles 24 heures sur 24. « Elles permettent de mesurer les quantités ingérées dans le temps, animal par animal, à raison d’une pesée chaque seconde », détaille Jérémy Douhay. « On peut dire combien de fois l’animal consomme. Depuis le début de l’expérimentation, on a observé que la fréquence de visites à l’auge allait de 8 à 60 fois par jour selon les animaux », poursuit le chef de projet de l’Idele. Grâce aux boucles électroniques portées par chaque animal, toutes les données individuelles relevées sont enregistrées sur ordinateur. Elles permettront ainsi d’ajouter un volet comportemental à l’expérimentation, ce qui peut permettre, par exemple, « de prévenir les problèmes digestifs en repérant les animaux qui ont tendance à se gaver », illustre Julien Renon.
Répercussions…
Si l’on est encore qu’au balbutiement des connaissances sur l’efficacité alimentaire, « ces travaux - qui ouvrent aussi bien des voies génétiques que des voies physiologiques - pourraient bien avoir des répercussions importantes sur la façon de choisir les taureaux d’ici dix ans », estime Julien Renon. L’avancée des connaissances en matière d’efficacité alimentaire aura également un retentissement sociétal. En effet, le lien entre efficacité alimentaire et impact environnemental sera éclairci. Ce qui pourrait permettre de répondre aux défis futurs liés aux gaz à effet de serre...