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Forestiers privés de Saône-et-Loire

En pleine expansion

Alors que la tendance est à la hausse des cours depuis maintenant plusieurs années, le syndicat des forestiers privés de Saône-et-Loire, par l’intermédiaire de son président Patrice de Fromont, affiche une certaine confiance en l’avenir.
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Après Cluny, Montchanin et Marnay les années précédentes, c’était au tour de Saint-Bonnet-de-Joux d’être l’hôte, le 29 avril, de l’assemblée générale du Syndicat des forestiers privés de Saône-et-Loire. Une structure que ne cesse de monter en puissance alors qu’elle compte désormais 830 adhérents, dont 45 nouveaux en 2016. Soit une augmentation de 345 en dix ans ! Ils totalisent aujourd’hui 48.743 hectares. « Nous représentons 35 % de la surface boisée privée du département », se félicite le président Patrice de Fromont. Un poids loin d’être négligeable au sein d’un département qui compte 140.800 hectares de forêts privées et 690 plans simples de gestion.

Le bois est tendance


Alors que « nous avons finalisé la nouvelle Charte forestière du territoire du Morvan signée le 9 février après deux ans de réunions et discussions avec les associations environnementales et la direction du Parc du Morvan », le président envisage le futur avec quelques espoirs. « Nous devons être confiants en l’avenir. Les débouchés de nos bois semblent se diversifier et le bois est devenu un matériau moderne. On le voit, par exemple, dans le design et la décoration. Notons, tout près de nous, à Charolles, Bois Durables de Bourgogne qui développe un concept novateur de bois traité thermiquement. La maison en bois dépasse désormais les 10 % des maisons individuelles en France. La construction en bois semble s’être installée durablement dans le collectif également. Le marché prend +6 à +7 % chaque année en France ». Il a également remarqué avec plaisir que « le cours des bois semble s’orienter à la hausse depuis plusieurs années après leur chute brutale en octobre 2008 alors due à la crise des subprimes. Mais ils ne semblent toutefois pas avoir encore atteint les cours de septembre 2008 pour le chêne particulièrement. Le bois énergie se développe aussi malgré des hivers malheureusement pas assez froids. Les chauffages au bois dans le collectif se développent ».
Par ailleurs, Patrice de Fromont dit regretter la disparition des scieries au cœur des campagnes « nous privant ainsi d’une industrie de transformation et de valorisation de nos bois sur notre sol au profit de pays à faible coût de main-d’œuvre ». Il constate avec déception le départ par camions ou bateaux entiers des grumes pour revenir sous forme de panneaux, de bois de construction ou de meubles. « Nous perdons une valeur ajoutée si bénéfique pour nos emplois en France et sur le cours de nos bois ».
Autre énorme sujet d’inquiétude, l’arrivée du cerf dans le département, surtout en Bresse avec, à la clef, les dégâts que cela générera inévitablement tant dans les forêts que d'ailleurs dans les cultures agricoles. Un appel indirecte aux chasseurs afin que la régulation des populations intervienne suffisamment tôt.
Et le président de conclure son intervention en estimant qu’il doit y avoir une augmentation de la production, notamment de résineux, sur des stations adéquates.

Le chêne s’envole


Par la suite, l’intervention de Bernard Servois, président d’Unisylva, a permis de faire le point sur l’évolution du cours du bois. Ayant comme territoire d’agrément la Bourgogne, le Centre, le Limousin et l’Auvergne, la coopérative compte 12.000 adhérents représentant 360.000 hectares. Bernard Servois observe que « le faible taux de lots invendus dans les ventes groupées montre que la demande est restée relativement soutenue aussi bien pour le marché intérieur qu’à l’exportation. Le cours du chêne continue sa progression », avec une hausse continue depuis quatre ans, passant de 116 € m³ en 2013 à 147 € m³ en 2016. « En revanche, le cours des résineux est stable, voire en régression, pour les gros douglas ». On signalera aussi l’impact hiver doux sur le bois énergie. Si le cours de l’épicéa est stable, ceux du sapin et du peuplier sont en légère hausse. En revanche, le cours du pin présente une chute notable.


Aménager pour développer l’économie


Suite à l’assemblée générale, était proposée la visite d'une scierie mobile sur la commune de Pressy-sous-Dondin. L’occasion de se rendre sur une plantation de douglas qui a profité de l’aménagement d’une desserte forestière. Avec, dans ce cadre, l’amélioration d’une route forestière existante sur une longueur de 150 mètres ainsi que l’élargissement et l’empierrement de chemins existants sur une longueur de 704 mètres pour la création d’une route forestière accessible au camion. Sans oublier l’amélioration et la création de chemins de débardage sur une longueur de 4.610 mètres, la création de trois places de retournement de 250 m² chacune et une de 400 m² et la mise en place de six places de retournement de 100 m² chacune pour les tracteurs en bout de piste de débardage. Le tout pour un coût de 31.310 € HT avec 60 % de subvention entre Etat et Feader. L’objectif de cette démarche a pour ambition de permettre une valorisation de plusieurs euros par mètre cube des bois vendus tout en facilitant la surveillance des parcelles du massif et l’accès pour les pompiers en cas d’incendie.

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