En Saône-et-Loire, la filière Forêt et Bois fait travailler 4.500 personnes de la forêt jusqu’à la construction bois...
En Saône-et-Loire, la filière Forêt et Bois fait travailler 4.500 personnes de la forêt jusqu’à la construction bois ; elle est alimentée par une forêt à même de fournir une grande variété de produits, du plus banal, le bois bûche, au plus noble, le merrain.

La transversale de 140 km qui va du Jura, au nord-est, jusqu’à la Loire, au sud-ouest, offre des paysages forestiers d’une grande diversité. Des sols et des climats différents suscitent une variété de stations forestières, donc d’essences. Le chêne règne sur les limons de la Bresse et du Val de Saône. Le douglas, lui, s’enracine sur le granit du Morvan et de l’Autunois, au nord-ouest, et sur le Clunysois et le Haut-Beaujolais, au sud-est. Quant au taillis sous futaie de chêne et de charme, il prospère dans les zones plus argileuses du Charollais et du Montcellien. Enfin, les textures de sol sableuses, plus légères, du Val de Saône, de Bresse ou du Mâconnais sont généralement favorables à l’acacia. Sans oublier les massifs de châtaigniers un peu partout présents…
La forêt est belle, mais c’est d’abord un lieu de production, comme en témoignent les chiffres des deux essences reines : le chêne et le douglas. En 2016, l’exploitation forestière a ainsi prélevé près de 300.000 m3 de bois d’œuvre résineux sur une surface totale de production de 35.000 ha (dont 28.000 ha pour le seul douglas). Ces chiffres résument à eux seul le potentiel énorme de ce bois de construction. Le douglas n’occupe pourtant que 13 % de la surface forestière du département, mais il fournit la moitié de la récolte totale de bois ! « Cela ne veut pas dire que nous sommes confrontés à une surexploitation », précise Bruno Borde, responsable du CRPF* de Saône-et-Loire. « Un peuplement mature de douglas produit 450 m3/ha de bois d’œuvre, contre 50 à 60 m3 pour un taillis sous futaie moyen de chêne. La récolte de bois d’œuvre correspond grosso-modo à l’accroissement naturel du volume bois d’œuvre de la forêt ».
A l’échelle de la Bourgogne, la Saône-et-Loire fournit la moitié de la récolte du douglas mais elle ne domine pas le sciage : les deux très grosses scieries résineuses, qui transforment chacune 300.000 m3 de grumes/an, sont situées dans la Nièvre (à Monnet-Sève) et en Côte-d’Or (à Fruytier). La Saône-et-Loire dispose d’unités de transformation à taille humaine, comme FSA à Autun ou Garmier à La Chapelle-sous-Dun.
Propriétaires sous pression
Les plantations relativement récentes de douglas arrivent progressivement à maturité. Les scieries modernes, équipées de circulaires, incitent les propriétaires à exploiter leurs bois dès lors qu’ils arrivent à 35/40 cm de diamètre. Une situation qui inquiète certains gestionnaires, comme Philippe Bouvier, expert forestier à Etang-sur-Arroux. « Nous voyons des coupes rases se faire à 40 ans sur les conseils de marchands de bois. Ils disent au propriétaire que les bois de 60 ans ne se vendent pas plus cher. Ils font un oubli, volontaire : entre 40 et 60 ans, l’arbre continue de produire du bois ! ».
Pour ne pas laisser en plan les gros douglas, certaines scieries - comme FSA - ont fait le choix d’installer une ligne "gros bois" aux côtés de leurs canters. Dans un labo dédié à la transformation du bois, les Arts et Métiers de Cluny travaillent également sur le déroulage du douglas. Les feuilles ainsi produites pourraient servir à la fabrication de panneaux pour la construction.
Le prix du douglas rapporte en moyenne 50 €/m3 au propriétaire, ce qui incite celui-ci à replanter après récolte. Ce n’est pas le cas pour le chêne, lequel souffre d’une pénurie récurrente de renouvellement, malgré la nette revalorisation de ses cours (lire par ailleurs). « Cette hausse a un effet favorable », souligne Bruno Borde, pour qui « elle permet d’améliorer les peuplements en éliminant des bois de qualité très moyenne qui ne se vendaient pas auparavant. Mais en forêt privée, rares sont les propriétaires qui plantent du chêne. On ne voit pas plus de 5 à 10 chantiers de plantation par an ». La régénération naturelle fonctionne difficilement en Bresse et Val de Saône, elle est plus facile sur les sols acides du Charollais et du Montcellien. On assiste toutefois à un déficit de travaux dans cette régénération. C’est donc le bon moment pour replanter du chêne… pour les générations futures.
*CRPF : Centre régional de la propriété forestière, établissement publique qui apporte une aide technique aux propriétaires forestiers privés.
En Saône-et-Loire, la filière Forêt et Bois fait travailler 4.500 personnes de la forêt jusqu’à la construction bois...

La transversale de 140 km qui va du Jura, au nord-est, jusqu’à la Loire, au sud-ouest, offre des paysages forestiers d’une grande diversité. Des sols et des climats différents suscitent une variété de stations forestières, donc d’essences. Le chêne règne sur les limons de la Bresse et du Val de Saône. Le douglas, lui, s’enracine sur le granit du Morvan et de l’Autunois, au nord-ouest, et sur le Clunysois et le Haut-Beaujolais, au sud-est. Quant au taillis sous futaie de chêne et de charme, il prospère dans les zones plus argileuses du Charollais et du Montcellien. Enfin, les textures de sol sableuses, plus légères, du Val de Saône, de Bresse ou du Mâconnais sont généralement favorables à l’acacia. Sans oublier les massifs de châtaigniers un peu partout présents…
La forêt est belle, mais c’est d’abord un lieu de production, comme en témoignent les chiffres des deux essences reines : le chêne et le douglas. En 2016, l’exploitation forestière a ainsi prélevé près de 300.000 m3 de bois d’œuvre résineux sur une surface totale de production de 35.000 ha (dont 28.000 ha pour le seul douglas). Ces chiffres résument à eux seul le potentiel énorme de ce bois de construction. Le douglas n’occupe pourtant que 13 % de la surface forestière du département, mais il fournit la moitié de la récolte totale de bois ! « Cela ne veut pas dire que nous sommes confrontés à une surexploitation », précise Bruno Borde, responsable du CRPF* de Saône-et-Loire. « Un peuplement mature de douglas produit 450 m3/ha de bois d’œuvre, contre 50 à 60 m3 pour un taillis sous futaie moyen de chêne. La récolte de bois d’œuvre correspond grosso-modo à l’accroissement naturel du volume bois d’œuvre de la forêt ».
A l’échelle de la Bourgogne, la Saône-et-Loire fournit la moitié de la récolte du douglas mais elle ne domine pas le sciage : les deux très grosses scieries résineuses, qui transforment chacune 300.000 m3 de grumes/an, sont situées dans la Nièvre (à Monnet-Sève) et en Côte-d’Or (à Fruytier). La Saône-et-Loire dispose d’unités de transformation à taille humaine, comme FSA à Autun ou Garmier à La Chapelle-sous-Dun.
Propriétaires sous pression
Les plantations relativement récentes de douglas arrivent progressivement à maturité. Les scieries modernes, équipées de circulaires, incitent les propriétaires à exploiter leurs bois dès lors qu’ils arrivent à 35/40 cm de diamètre. Une situation qui inquiète certains gestionnaires, comme Philippe Bouvier, expert forestier à Etang-sur-Arroux. « Nous voyons des coupes rases se faire à 40 ans sur les conseils de marchands de bois. Ils disent au propriétaire que les bois de 60 ans ne se vendent pas plus cher. Ils font un oubli, volontaire : entre 40 et 60 ans, l’arbre continue de produire du bois ! ».
Pour ne pas laisser en plan les gros douglas, certaines scieries - comme FSA - ont fait le choix d’installer une ligne "gros bois" aux côtés de leurs canters. Dans un labo dédié à la transformation du bois, les Arts et Métiers de Cluny travaillent également sur le déroulage du douglas. Les feuilles ainsi produites pourraient servir à la fabrication de panneaux pour la construction.
Le prix du douglas rapporte en moyenne 50 €/m3 au propriétaire, ce qui incite celui-ci à replanter après récolte. Ce n’est pas le cas pour le chêne, lequel souffre d’une pénurie récurrente de renouvellement, malgré la nette revalorisation de ses cours (lire par ailleurs). « Cette hausse a un effet favorable », souligne Bruno Borde, pour qui « elle permet d’améliorer les peuplements en éliminant des bois de qualité très moyenne qui ne se vendaient pas auparavant. Mais en forêt privée, rares sont les propriétaires qui plantent du chêne. On ne voit pas plus de 5 à 10 chantiers de plantation par an ». La régénération naturelle fonctionne difficilement en Bresse et Val de Saône, elle est plus facile sur les sols acides du Charollais et du Montcellien. On assiste toutefois à un déficit de travaux dans cette régénération. C’est donc le bon moment pour replanter du chêne… pour les générations futures.
*CRPF : Centre régional de la propriété forestière, établissement publique qui apporte une aide technique aux propriétaires forestiers privés.
En Saône-et-Loire, la filière Forêt et Bois fait travailler 4.500 personnes de la forêt jusqu’à la construction bois...

La transversale de 140 km qui va du Jura, au nord-est, jusqu’à la Loire, au sud-ouest, offre des paysages forestiers d’une grande diversité. Des sols et des climats différents suscitent une variété de stations forestières, donc d’essences. Le chêne règne sur les limons de la Bresse et du Val de Saône. Le douglas, lui, s’enracine sur le granit du Morvan et de l’Autunois, au nord-ouest, et sur le Clunysois et le Haut-Beaujolais, au sud-est. Quant au taillis sous futaie de chêne et de charme, il prospère dans les zones plus argileuses du Charollais et du Montcellien. Enfin, les textures de sol sableuses, plus légères, du Val de Saône, de Bresse ou du Mâconnais sont généralement favorables à l’acacia. Sans oublier les massifs de châtaigniers un peu partout présents…
La forêt est belle, mais c’est d’abord un lieu de production, comme en témoignent les chiffres des deux essences reines : le chêne et le douglas. En 2016, l’exploitation forestière a ainsi prélevé près de 300.000 m3 de bois d’œuvre résineux sur une surface totale de production de 35.000 ha (dont 28.000 ha pour le seul douglas). Ces chiffres résument à eux seul le potentiel énorme de ce bois de construction. Le douglas n’occupe pourtant que 13 % de la surface forestière du département, mais il fournit la moitié de la récolte totale de bois ! « Cela ne veut pas dire que nous sommes confrontés à une surexploitation », précise Bruno Borde, responsable du CRPF* de Saône-et-Loire. « Un peuplement mature de douglas produit 450 m3/ha de bois d’œuvre, contre 50 à 60 m3 pour un taillis sous futaie moyen de chêne. La récolte de bois d’œuvre correspond grosso-modo à l’accroissement naturel du volume bois d’œuvre de la forêt ».
A l’échelle de la Bourgogne, la Saône-et-Loire fournit la moitié de la récolte du douglas mais elle ne domine pas le sciage : les deux très grosses scieries résineuses, qui transforment chacune 300.000 m3 de grumes/an, sont situées dans la Nièvre (à Monnet-Sève) et en Côte-d’Or (à Fruytier). La Saône-et-Loire dispose d’unités de transformation à taille humaine, comme FSA à Autun ou Garmier à La Chapelle-sous-Dun.
Propriétaires sous pression
Les plantations relativement récentes de douglas arrivent progressivement à maturité. Les scieries modernes, équipées de circulaires, incitent les propriétaires à exploiter leurs bois dès lors qu’ils arrivent à 35/40 cm de diamètre. Une situation qui inquiète certains gestionnaires, comme Philippe Bouvier, expert forestier à Etang-sur-Arroux. « Nous voyons des coupes rases se faire à 40 ans sur les conseils de marchands de bois. Ils disent au propriétaire que les bois de 60 ans ne se vendent pas plus cher. Ils font un oubli, volontaire : entre 40 et 60 ans, l’arbre continue de produire du bois ! ».
Pour ne pas laisser en plan les gros douglas, certaines scieries - comme FSA - ont fait le choix d’installer une ligne "gros bois" aux côtés de leurs canters. Dans un labo dédié à la transformation du bois, les Arts et Métiers de Cluny travaillent également sur le déroulage du douglas. Les feuilles ainsi produites pourraient servir à la fabrication de panneaux pour la construction.
Le prix du douglas rapporte en moyenne 50 €/m3 au propriétaire, ce qui incite celui-ci à replanter après récolte. Ce n’est pas le cas pour le chêne, lequel souffre d’une pénurie récurrente de renouvellement, malgré la nette revalorisation de ses cours (lire par ailleurs). « Cette hausse a un effet favorable », souligne Bruno Borde, pour qui « elle permet d’améliorer les peuplements en éliminant des bois de qualité très moyenne qui ne se vendaient pas auparavant. Mais en forêt privée, rares sont les propriétaires qui plantent du chêne. On ne voit pas plus de 5 à 10 chantiers de plantation par an ». La régénération naturelle fonctionne difficilement en Bresse et Val de Saône, elle est plus facile sur les sols acides du Charollais et du Montcellien. On assiste toutefois à un déficit de travaux dans cette régénération. C’est donc le bon moment pour replanter du chêne… pour les générations futures.
*CRPF : Centre régional de la propriété forestière, établissement publique qui apporte une aide technique aux propriétaires forestiers privés.