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Pascal Lemoine

En verre et contre tous

Bien loin d’un chemin tout tracé, le parcours de Pascal Lemoine a emprunté de nombreux chemins de traverse. Ce qui met d’autant plus en exergue sa récompense à l'occasion du concours des Ateliers d’art de France, témoignage de la richesse de son travail et de sa totale implication dans sa passion devenue métier.
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Le choc remonte à septembre 1999. Suivant une formation au sein du Cerfav (Centre européen de recherches et formation aux arts verriers) de Vannes-le-Châtel pour maîtriser la technique du vitrail, Pascal Lemoine tombe littéralement sous le charme. « Avec le verre chaud, ce fut une véritable rencontre, un peu du genre de celles que l’on fait avec une femme. Quand j’ai commencé à faire du verre chaud, je n’ai plus du tout eu envie de faire du vitrail ». En parallèle à sa formation, Pascal Lemoine enrichit son savoir en faisant de nombreuses rencontres, à l’image du célèbre Peter Bremer qui le conforte dans son choix. Il part également étudier à l’étranger, s’arrêtant en Angleterre dans l’atelier de Neil Wilkin, puis en Suède chez Katarina Löfstrom où il parfait sa technique de soufflage. Suivront des stages en France chez Eric Lindgren, Martine Durand-Gasselin ou encore Yves Tunon.
La particularité de son travail est l’emploi récurrent de savoir-faire issus de la céramique, comme l’engobe, avec le verre. Après avoir sillonné l’hexagone pour affiner son art, c’est en Alsace, à Altkirch, que Pascal Lemoine décide de se fixer pendant plusieurs années. Une période qui lui permet de peaufiner sa technique et, surtout, de se faire un nom. Ce qui lui vaut d’exposer, non seulement dans l’ensemble de l’hexagone, mais aussi à l’étranger, y compris en Chine. Mais se rendant régulièrement en Bourgogne pour son travail, Pascal Lemoine a un coup de cœur pour la région et décide de s’installer à Dyo en 2010.

Lauréat du concours des Ateliers d’art de France


Pour la troisième année consécutive, le concours des Ateliers d’art de France a souhaité mettre en exergue les talents des métiers d’art dans vingt-et-une régions en présentant des créateurs d’exception. Plus de 451 candidatures ont été enregistrées.
Pour la Bourgogne, c’est Pascal Lemoine qui est le lauréat pour ses deux sculptures élaborées à partir d’une boule de verre en fusion, recouvertes de différentes couches d’émaux, auxquels s’ajoutent ensuite des engobes de porcelaine et de faïence. L’ensemble re-chauffé à 1.200° Celsius, puis brièvement trempé dans de l’eau pour figer la surface du verre, a été soufflé pour faire apparaître des craquelures enfin gravées à froid et sablées. « Je ne m’attendais pas vraiment à gagner ce prix. C’est une reconnaissance, mais aussi un gros coup de projecteur sur mon travail ».
À ses débuts, il conçoit des urnes funéraires sur lesquelles il inscrit parfois des palimpsestes de Paul Eluard, Tristan Tzara ou André Breton. Mais aujourd’hui, de manière plus générale, les créations de Pascal Lemoine évoquent le passage d’un état à un autre, la transformation, la métamorphose, voire une certaine intemporalité. « Avec le temps, je comprends de mieux en mieux le verre et je perçois de plus en plus ses potentialités ». Un bon moyen de nous faire voyager à travers des œuvres qui parlent aussi bien à notre esprit qu’à notre cœur.


Clair de terre à Dyo


Le temps d’un week-end, le samedi 20 et le dimanche 21 décembre de 10 heures à19 heures, Pascal Lemoine accueille  au vieux bourg à Dyo une inédite exposition baptisée "Clair de terre". En plus de ses œuvres, le public pourra découvrir le travail de six autres artistes, à commencer par le céramiste et sculpteur Christian Faillat, installé à Sainte-Cécile, qui présentera des créations à la taille conséquente. Il y aura également la céramiste Isabel Simon, basée dans l’Autunois, qui exposera son travail sur les bols. Sise à Salornay-sur-Guye, Myriam Chemla dévoilera son ouvrage autour d’objets utilitaires. Quant à Dominique Marcadé, de Saint-Léger-sous-la-Bussière, il partagera sa vision très personnelle des flacons. Enfin, Antonin Funes devait séduire le public avec des gobelets élaborés selon la technique scandinave. Une première exposition-vente qui devrait, par la suite, être organisée à un rythme régulier, en l’occurrence tous les six mois, et qui réunira des artistes de différents horizons.


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