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Abattoirs des nouveaux États

Encore des efforts à fournir

Selon un rapport de la Cour des comptes de l’UE, les abattoirs des
nouveaux États membres ont globalement mis en oeuvre les exigences en
matière d’hygiène de manière appropriée. Mais des insuffisances
persistent.
Par Publié par Cédric Michelin
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La cour des comptes de l’Union européenne estime dans un rapport spécial qui vient d’être publié que la mise en oeuvre des exigences en matière d’hygiène dans les abattoirs des nouveaux États membres (ayant adhéré depuis 2004) était globalement appropriée. Cependant, la Cour a constaté des insuffisances en matière d’application des règles et des procédures. Par exemple, alors que la Commission a publié des documents d’orientation pour faciliter l’application des exigences en matière d’hygiène, certains des États membres concernés n’ont pas élaboré de lignes directrices nationales. « Ces faiblesses ne remettent pas en cause la conception globale des systèmes, mais démontrent qu’une plus grande rigueur est nécessaire dans la mise en oeuvre des contrôles à tous les niveaux pour atténuer les risques et éviter des problèmes potentiellement graves en matière de sécurité alimentaire », souligne le rapport. L’Union Européenne a alloué 117 millions d’euros à 241 abattoirs au titre du programme sapard (instrument agricole de préadhésion) destinés à faciliter l’application des exigences en matière d’hygiène dans les abattoirs.

Améliorer la formation



Afin d’améliorer le dispositif, la Cour a établi trois séries de recommandations. D’une part, concernant la supervision de la mise en application, il est notamment demandé à la Commission de faire en sorte que l’Office alimentaire et vétérinaire mène à bien le suivi des recommandations qu’il a
précédemment adressées aux États membres. Autres recommandations, dans le domaine de la formation : inciter les États membres à élaborer des guides nationaux et réfléchir aux mesures à prendre pour améliorer la formation. Enfin, en ce qui concerne l’utilisation des fonds : la Cour propose
d’encourager une utilisation efficace des fonds de l’UE, notamment en ce qui concerne la sélection de projets durables.


Bien-être animal : les abattoirs européens ne sont pas encore en règle



Le 1er janvier 2013 les nouvelles règles pour la protection des animaux dans les abattoirs entreront en application. Ces règles doivent permettre une meilleure prise en compte du bien-être des animaux, notamment l’obligation d’étourdissement avant la mise à mort. La commission européenne a fait le point sur la mise en application de ce dispositif lors d’une conférence organisée le 24 octobre à Bruxelles. A ce jour, quelques rares Etats membres ont
annoncé qu’ils étaient proches d’une conformité totale. Une situation préoccupante selon Bernard van Goethem, directeur en charge de la santé animale et du bien-être à la direction de la santé et de la protection des consommateurs de la commission européenne. Les principaux manquements à la réglementation concerneraient la formation des fonctionnaires et les soutiens scientifiques apportés aux abattoirs. Pourtant, le directeur de l’Office
alimentaire et vétérinaire de la commission, Michael scannel, prévient : « Nous serons très attentifs à la manière dont sera mise en application cette
réglementation dans les États membres ».





Porc : Fermeture d’abattoirs envisagée



« En sortie d’élevage, nous sommes compétitifs. Mais en sortie d’abattoirs, nous ne le sommes plus », analyse Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine (FNP). Un constat qui vient directement du manque de production pour approvisionner les abattoirs. Pour faire face à la
surcapacité des abattoirs, la fermeture d’un certain nombre d’entre eux est une stratégie envisagée. C’est en tout cas ce qui a été évoqué au cours de la rencontre du 30 octobre. « Il vaut mieux anticiper plutôt que de voir des fermetures dans le sang et les larmes », ajoute-t-il. Cela devra passer par un accompagnement des reclassements industriels. « Les deux ministres (Agriculture et Agroalimentaire, ndlr) veulent anticiper les difficultés, les opportunités et les évolutions nécessaires d’une filière stratégique pour notre agriculture et nos filières agroalimentaires »,explique ministère de l’agriculture. Paul Rouche, directeur délégué du Sniv-SNCP (industries françaises des viandes) a indiqué qu’un scénario du type Doux préoccupait la filière porcine. Pour accompagner d’éventuels reclassements industriels, les professionnels de la filière envisageraient de recourir à la Banque publique d’investissement (BPI), dont la création a été entérinée le 17 octobre par le gouvernement.