Ensemble, c'est toujours mieux !
assemblée générale à Dijon. C'est une date pour l'union, alors que son
directeur général, Robert Bilbot, passera le flambeau de sa succession à
Laurent Vittoz début 2015 et ce fut l'occasion de revenir sur cette
carrière bien remplie au service de la coopération et du développement
de l'agriculture régionale.
Flexibilité et réactivité ont limité la casse
Robert Bilbot a ainsi rappelé les données du problème : « à l'échelle du bassin que nous couvrons, il a fallu reconstruire rapidement une stratégie de débouchés, vers le marché fourrager, en réorganisant immédiatement la logistique pour alimenter ce marché qui ne nous est pas habituel ». Car Cérévia s'est d'abord fait une réputation dans les blés de qualité, en alimentant en interne le marché national de la meunerie et de l'amidonnerie et, à l'export, les pays du Bassin méditerranéen. Pour les blés destinés à la meunerie il a fallu gérer les écarts de protéines, mais grâce à l'organisation mise en place l'organisation a pu « livrer aux normes ».
Le savoir-faire logistique et la flexibilité acquis par une longue pratique professionnelle ont payé et permis de limiter les dégâts. Reste que Cérévia a conscience que cet exercice de tous les dangers laissera des traces dans les exploitations. Si Robert Bilbot et son équipe orchestrent la commercialisation des céréales, les grandes lignes de la partition sont données par le comité commercial, « un atout fort », garant de la transparence des activités et qui facilite les prises de position, la réactivité et l'adaptation au contexte. Cérévia représente ainsi aujourd'hui une « offre commerciale structurée, collective et unique ».
Efficacité technique et valeurs humaines
L'outil fonctionne bien, même par vents contraires mais, comme l'a rappelé Robert Bilbot, « Cérévia n'est pas une fin en soi ». Pour ce « rassembleur », la voie de l'union est tracée, avec un objectif relevé aussi par Pierre Guez, directeur général de Dijon Céréales : « construire une grande région coopérative et agroalimentaire ». Les coopératives sont prévenues, l'avenir se construira encore plus sûrement collectivement, à l'image de Sercomex (partenariat Cérévia-Axéréal-Granit), qui marque « un début et un encouragement à ne pas rester seul sur son territoire ». Et d'annoncer « la germination à suivre au printemps d'une réflexion structurelle ». Affaire à suivre...
Entre l'épreuve du feu de cette moisson atypique et déstabilisante et les témoignages des différents partenaires de Cérévia, on a pu comprendre que le moteur de l'efficacité ne saurait être seulement technique. La valeur intrinsèque des hommes et les qualités relationnelles jouent à plein. Avant d'être une organisation performante, Cérévia a d'abord été une vision partagée et un projet défendu de place en place. Quand tous évoquent l'éthique, l'engagement, la confiance partagée... ils renvoient d'abord aux hommes, à Robert Bilbot bien sûr, qui a fortement imprimé sa marque sur la structure et à son équipe aussi, qui s'est coulée dans le moule et s'apprête à assurer le passage de témoin au terme de cette carrière bien remplie.
Séquence émotion...
Cette carrière c'est Pierre Guez, le complice et l'ami de 50 ans qui l'a évoquée. Une séquence émotion très chaleureuse qui a dessiné les contours d'une personnalité hors normes, « un constructeur de ponts entre le hommes », « un monument dans le monde des grains », un « bâtisseur », un homme de conviction, très chaleureusement et très longuement applaudi. En trois étapes Robert Bilbot a tracé les grandes lignes de sa vie professionnelle : au tout début de son compagnonnage avec Pierre Guez, « il fallait exister, il fallait résister, alors qu'on détonnait dans le paysage. Une poignée de paysans nous a fait confiance ». Au moment de la création de Dijon Céréales, « il fallait convaincre » et quand Cérévia s'est imposée comme une évidence, « il fallait oser » et « demain », prophétise-t-il, « il faudra encore oser ». Avant de donner le secret de ce que l'on peut saluer comme une carrière accomplie « beaucoup d'optimisme et le sentiment que rien n'est jamais perdu ».
Trois tables rondes thématiques riches d'enseignements
Trois tables rondes largement ouvertes aux différents partenaires de Cérévia, ont permis de mieux comprendre l'étendue du travail des ses équipes et l'importance de ses prises de position par rapport aux enjeux de développement des marchés.
Dans la première table ronde sur le marché intérieur, la meunerie française et son représentant Joseph Nicot, ont dépeint Cérévia comme « un partenaire incontournable, qui joue le jeu ». Pour l'amidonnerie aussi les apports de Cérévia sont essentiels, au regard du respect de la qualité et des normes d'extraction de « cette molécule magique qu'est l'amidon ». L'année n'a pas été propice, du fait d'un mauvais taux de chute de Hagberg, mais la confiance est bien installée grâce aux synergies développées depuis des années. Même constat pour la filière oléagineuse française. Dans le secteur de l'alimentation animale où la référence prix joue à plein, le petit « plus » amené par le relationnel et la confiance, permet aussi de faire pencher la balance. La table ronde consacrée à l'export a mis en évidence l'évolution progressive et importante des débouchés de Cérévia vers le bassin méditerranéen (1/3 de l'activité), grâce aux installations de Fos-sur-Mer. Les témoignages d'acheteurs étrangers (Laméri, Soya Mills, Granit Algérie) ont mis en lumière les exigences qualitatives de ces marchés du Sud . Le partenariat Cérévia-Axéréal-Granit, au sein de la société Sercomex, marque une première étape d'importance en confortant les marchés Sardaigne, Italie du Nord, Suisse, ce qui permet d'optimiser encore l'utilisation des ports de Fos et de Sète. L'année n'aura pas été facile sur ces marchés où le droit à exporter reste la protéine et le maintien de variétés spécifiques. La table ronde « Logistique et services » a rappelé le travail conséquent et efficace des équipes de Cérévia pour construire avec les acteurs locaux du port de Fos (dockers compris) un outil d'exportation efficient et un schéma logistique efficace avec l'opérateur ferroviaire Europorte et les affréteurs fluviaux. La capacité de stockage de Fos sera doublée en 2015 (60.000 t) et un stockage engrais de 20.000t sera mis en place en partenariat avec l'union Aréa.
Cérévia en chiffres
7 groupes coopératifs. 15.000 agriculteurs. 3 régions (Bourgogne, Franche-Comté, Rhône-Alpes).
3,3 millions de tonnes de céréales commercialisées : blé (1,3 Mt), maïs (900.000 t), orge de brasserie et mouture (500.000 t dont 450.000 t d'orge de brasserie), oléagineux (500.000 t de colza et tournesol), autres produits (100.000t, soja, avoine et triticale).
Marché intérieur : 55 %. Meunerie : 700.000 t (premier fournisseur en blé tendre.) Trituration : 300.000 t (usine Saipol du Mériot et de Sète, Extrusel de Chalon). Malterie : 150.000 t. Alimentation animale : 200.000t.
Export : 45%. Bassin méditerranéen : 800.000 t. Nord UE : 350.000 t. Italie, Suisse, en terrestre, via Sercomex : 250.000 t. Rouen, Belgique : 100.000 t. Montée en puissance des Pays Tiers (Pays du Maghreb).