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Les 50 ans du Groupe Sicarev

Ensemble, plus loin

La soirée d’anniversaire du Groupe Sicarev, le 21 septembre à
Roanne, a été l’occasion de revenir sur cinquante ans d’histoire,
d’évoquer l’avenir et de mettre en avant le modèle coopératif.
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Les 50 ans du Groupe Sicarev ont permis de mettre en évidence le chemin parcouru par Sicarev, de la création de la société à Montbrison dans la Loire à l’un des acteurs majeurs français de l’abattage et de la transformation. Philippe Dumas, actuel président, a particulièrement insisté sur l’année 1989, laquelle représente un tournant historique et qui a fait du groupe ce qu’il est aujourd’hui. « S’implanter à Roanne, au cœur du bassin charolais, était un vrai choix stratégique. Le conseil de l’époque, tout particulièrement Jean Colombat, le président, et Bernard Pouillon, le directeur général, voulaient donner une orientation forte, à travers deux outils indispensables : un abattoir performant à Roanne et un centre d’exportation fonctionnel à Vougy, près de Roanne. Le ton était donné : Sicarev serait le spécialiste du charolais ».
Autre étape importante pour le groupe, les travaux réalisés à l’abattoir de Saint-Etienne en 2011 et 2012. « Ce projet s’inscrit dans la volonté de Sicarev d’œuvrer à la restructuration des outils d’abattage ». Philippe Dumas a continué : « suite à la reprise du groupe Monier, en 2006, la volonté de Sicarev était de disposer d’un deuxième abattoir dans le sud du département de la Loire, plus spécialisé dans l’abattage d’animaux laitiers ».
Le président du Groupe Sicarev s’est également arrêté sur 2002, année où Sicarev reprend l’abattoir de Lapalisse (Allier) et bâtit une filière porcine régionale. L’étape suivante fut la fusion de Forez Porc et Orléans Viande en 2010 pour créer Tradival. C’est également en 2002 que Deltagro a été créée. Cette société d’export à capitaux de producteurs a pour vocation de valoriser la production sur tous les marchés. Deltagro devient Deltagro Union en 2004, après la réunion des activités bovins maigres des groupements de Sicarev et du groupement Cialyn (Yonne). « Notre ambition : faire de Deltagro Union un vrai leader à l’exportation pour les animaux charolais ». Sont ensuite arrivés CCBE (groupement basé à Guéret) puis altitude (Aurillac) et Synergie (sud de la France).

Des entreprises atypiques


Philippe Dumas est aussi revenu sur la coopération, qui est « un formidable outil de gestion au service de ses actionnaires, qui sont aussi ses fournisseurs. Le capital que nous tous, agriculteurs, avons investi n’a pas pour objectif la rentabilité financière directe, mais plutôt la rentabilité des productions de nos exploitations. Ce modèle coopératif a créé des outils qui évoluent au fil des années et qui se transmettent de génération en génération. Nous avons bénéficié des outils créés par nos pères, et nous devons avoir le souci de les transmettre à nos enfants. Les adhérents de nos coopératives doivent aussi consacrer du temps à la vie de celles-ci, pour contrôler leur gestion et pour en définir les orientations ».
Le président du Groupe Sicarev estime que les « coopératives sont des entreprises atypiques. Atypiques par leur statut. Atypiques par leur organisation. Atypiques par leur gouvernance. Mais, dans un monde qui semble avoir perdu ses repères, ce sont bien ces particularités qui font la richesse et la modernité de ce modèle économique. Un modèle porteur de valeurs quelquefois oubliées, qu’elles soient éthiques, morales ou sociales. La coopération est fille de la misère et de la nécessité, dit-on. La coopération est aussi mère de l’espoir et de l’avenir, parce qu’adhérer à une coopérative est un engagement, un engagement volontaire ».
Pour Philippe Dumas, « nos coopératives ne doivent pas ruminer la nostalgie des décennies écoulées, fussent-elles glorieuses et dynamiques. Nos coopératives doivent regarder devant, bâtir des projets, construire l’avenir. Le passé – savoir d’où l’on vient – doit nous éclairer où l’on va, nous servir de repère, nous aider à comprendre les erreurs, nous éviter de les reproduire, nous faire comprendre que si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que d’autres agriculteurs, avant nous, avaient regardé loin devant. Ils nous ont légué le cap, à nous de choisir la route. Et c’est tant mieux, car notre environnement, en perpétuel mouvement, nous oblige à nous adapter en permanence ».