Téol
Entre incertitudes et espoirs
Comme ses adhérents, la coopérative Téol tire un bilan contrasté de l’exercice 2011/2012. Certes, il y a bien eu quelques motifs d’espoir avec un marché des animaux plus souriant, mais la flambée des charges coupe court à toute euphorie. L’hyper-libéralisation des marchés mondiaux et les incertitudes sur l’avenir de la Pac inquiètent les responsables d’une coopérative à taille humaine comme Téol.
2012 aura été une année moyenne tant pour l’élevage que pour la coopérative Téol. Certes, comme le faisait remarquer le président Gilles Mazille, les conditions climatiques et la hausse du prix des animaux ont été de nature à redonner le moral aux éleveurs. Mais en termes de trésorerie, les choses sont plus mitigées, car la hausse des principales charges a de fait amputé une bonne partie des marges, tempérait le président.
Le constat est un peu dans le même ton pour la coopérative. Si le chiffre d’affaires de Téol est en hausse de +8 %, ce n’est pas tant le fait d’une hausse des volumes commercialisés que de la flambée du prix des matières premières (engrais, produits…). Cette hausse de chiffre d’affaires résulte également du surcroît d’activité Paille induit par la sécheresse de début d’exercice (printemps 2011). Avec un volume total de 4.000 tonnes, l’activité Paille a ainsi pratiquement doublé au cours de la saison 2011/2012. Son chiffre d’affaires en a fait de même (400.000 € contre 200 à 250.000 € en année normale). Mais cela n’a laissé aucune marge puisque ce travail de crise a généré des frais supplémentaires, « mangeant » tout bénéfice. Sur cette activité exceptionnelle, Téol aurait même plutôt perdu de l’argent, mais elle était dans son rôle de coopérative : solidaire vis-à-vis de ses adhérents, indiquait le directeur, Philippe Saudin.
Exception faite de l’activité Paille, « le reste des charges de la coopérative est maîtrisé, ce qui permet de dégager un résultat net de 178.000 € », commentait Gilles Mazille.
Volumes dans la moyenne
En volumes, les chiffres des trois principaux métiers de Téol sont « dans la moyenne ». C’est le cas pour la collecte de céréales qui a atteint 8.500 tonnes. Après avoir connu une forte baisse depuis dix ans, les ventes d'engrais ont connu une hausse sensible cette année (12.700 tonnes). Au sortir de plusieurs années de vaches maigres en termes de revenus, les éleveurs semblent en effet réinvestir dans les amendements, premier levier choisi pour « refaire » les sols. La baisse de la consommation d’engrais est aussi liée à une meilleure valorisation des fumiers de ferme, faisait remarquer Philippe Saudin.
Concernant l’activité principale de Téol, à savoir les aliments, le volume commercialisé a atteint 50.000 tonnes sur le dernier exercice. Le volume de mash et autres produits fabriqués dans les usines de Charolles et de Luzy est en baisse de 5.500 tonnes (41.000 tonnes). Stable en bovins, le volume a surtout diminué en aliments pour volailles du fait des travaux de mise aux normes d’un important adhérent de la coopérative, le Domaine de Sommery.
Les marchés inquiètent
« Une coop d’appro spécialisée à 60 % sur l’aliment bovin n’est pas facile à gérer », confiait Gilles Mazille. De par cette activité, la structure est très exposée aux aléas de marché comme la récente flambée du prix des matières premières. La coopérative est aussi confrontée à des difficultés logistiques liées au sacro-saint principe du "flux tendu". « Il nous est de plus en plus difficile d’être approvisionnés en temps et en heure. Avec cette organisation du marché dont nous sommes victimes, le moindre grain de sable entraine de gros retards », déplorait le directeur. Fournisseuse d’aliments du bétail, Téol est également très impactée par les difficultés économiques auxquelles sont confrontés ses clients éleveurs. Au moment où les trésoreries semblent mieux se porter que par le passé, le président invitait les payeurs retardataires « à penser d’abord à leur coopérative plutôt qu’à leur marchand de matériel… ».
Evolutions, adaptations
En dépit de sa taille modeste et de la difficulté à faire face à une conjoncture économique incertaine, Téol s’adapte, évolue avec le souci du bien de ses adhérents. C’est ainsi qu’elle vient d’investir pour un montant de 120.000 € dans un "tamiseur" pour son usine de fabrication de mash. Cette machine permet d’éliminer la "fine" qui était parfois retrouvée dans l’aliment, expliquait le directeur. Moins réjouissant, la coopérative a du accomplir une mise aux normes ainsi que la formation de son personnel pour son volet phytosanitaire. Des contraintes supplémentaires en vue pour les adhérents, mais qui sont imposées par la réglementation. Parmi les évolutions récentes, Philippe Saudin a fait part d’un renforcement de la présence technico-commerciale de la coopérative sur le terrain. Dans les années à venir, des changements toucheront les équipes dont la pyramide des âges annonce des départs en retraite nombreux.
Audit
Pour le conseil d’administration, le gros chantier de 2013 sera l’audit auquel s’est soumis la coopérative. « Nous aurons des décisions à prendre pour s’adapter au contexte. Faire évoluer Téol, la moderniser, améliorer sa rentabilité, améliorer le service à l’adhérent », détaillait Gilles Mazille. Pendant que d’autres semblent frappés par une boulimie d’agrandissement et de restructuration, le conseil d’administration de Téol cultive sa différence en restant attentif aux mouvements ambiants. Le 1er juillet dernier, la coopérative a constitué une union avec son homologue Terre d’Alliances, laquelle union adhère à une centrale d’achats. La collaboration de Téol avec le groupe Global/Feder progresse en termes de volume. Incontournable malgré sa taille humaine, Téol a le mérite d’offrir à ses adhérents davantage de sécurité que sa foisonnante concurrence. Une plus-value que tenait à rappeler son président Gilles Mazille.
Le constat est un peu dans le même ton pour la coopérative. Si le chiffre d’affaires de Téol est en hausse de +8 %, ce n’est pas tant le fait d’une hausse des volumes commercialisés que de la flambée du prix des matières premières (engrais, produits…). Cette hausse de chiffre d’affaires résulte également du surcroît d’activité Paille induit par la sécheresse de début d’exercice (printemps 2011). Avec un volume total de 4.000 tonnes, l’activité Paille a ainsi pratiquement doublé au cours de la saison 2011/2012. Son chiffre d’affaires en a fait de même (400.000 € contre 200 à 250.000 € en année normale). Mais cela n’a laissé aucune marge puisque ce travail de crise a généré des frais supplémentaires, « mangeant » tout bénéfice. Sur cette activité exceptionnelle, Téol aurait même plutôt perdu de l’argent, mais elle était dans son rôle de coopérative : solidaire vis-à-vis de ses adhérents, indiquait le directeur, Philippe Saudin.
Exception faite de l’activité Paille, « le reste des charges de la coopérative est maîtrisé, ce qui permet de dégager un résultat net de 178.000 € », commentait Gilles Mazille.
Volumes dans la moyenne
En volumes, les chiffres des trois principaux métiers de Téol sont « dans la moyenne ». C’est le cas pour la collecte de céréales qui a atteint 8.500 tonnes. Après avoir connu une forte baisse depuis dix ans, les ventes d'engrais ont connu une hausse sensible cette année (12.700 tonnes). Au sortir de plusieurs années de vaches maigres en termes de revenus, les éleveurs semblent en effet réinvestir dans les amendements, premier levier choisi pour « refaire » les sols. La baisse de la consommation d’engrais est aussi liée à une meilleure valorisation des fumiers de ferme, faisait remarquer Philippe Saudin.
Concernant l’activité principale de Téol, à savoir les aliments, le volume commercialisé a atteint 50.000 tonnes sur le dernier exercice. Le volume de mash et autres produits fabriqués dans les usines de Charolles et de Luzy est en baisse de 5.500 tonnes (41.000 tonnes). Stable en bovins, le volume a surtout diminué en aliments pour volailles du fait des travaux de mise aux normes d’un important adhérent de la coopérative, le Domaine de Sommery.
Les marchés inquiètent
« Une coop d’appro spécialisée à 60 % sur l’aliment bovin n’est pas facile à gérer », confiait Gilles Mazille. De par cette activité, la structure est très exposée aux aléas de marché comme la récente flambée du prix des matières premières. La coopérative est aussi confrontée à des difficultés logistiques liées au sacro-saint principe du "flux tendu". « Il nous est de plus en plus difficile d’être approvisionnés en temps et en heure. Avec cette organisation du marché dont nous sommes victimes, le moindre grain de sable entraine de gros retards », déplorait le directeur. Fournisseuse d’aliments du bétail, Téol est également très impactée par les difficultés économiques auxquelles sont confrontés ses clients éleveurs. Au moment où les trésoreries semblent mieux se porter que par le passé, le président invitait les payeurs retardataires « à penser d’abord à leur coopérative plutôt qu’à leur marchand de matériel… ».
Evolutions, adaptations
En dépit de sa taille modeste et de la difficulté à faire face à une conjoncture économique incertaine, Téol s’adapte, évolue avec le souci du bien de ses adhérents. C’est ainsi qu’elle vient d’investir pour un montant de 120.000 € dans un "tamiseur" pour son usine de fabrication de mash. Cette machine permet d’éliminer la "fine" qui était parfois retrouvée dans l’aliment, expliquait le directeur. Moins réjouissant, la coopérative a du accomplir une mise aux normes ainsi que la formation de son personnel pour son volet phytosanitaire. Des contraintes supplémentaires en vue pour les adhérents, mais qui sont imposées par la réglementation. Parmi les évolutions récentes, Philippe Saudin a fait part d’un renforcement de la présence technico-commerciale de la coopérative sur le terrain. Dans les années à venir, des changements toucheront les équipes dont la pyramide des âges annonce des départs en retraite nombreux.
Audit
Pour le conseil d’administration, le gros chantier de 2013 sera l’audit auquel s’est soumis la coopérative. « Nous aurons des décisions à prendre pour s’adapter au contexte. Faire évoluer Téol, la moderniser, améliorer sa rentabilité, améliorer le service à l’adhérent », détaillait Gilles Mazille. Pendant que d’autres semblent frappés par une boulimie d’agrandissement et de restructuration, le conseil d’administration de Téol cultive sa différence en restant attentif aux mouvements ambiants. Le 1er juillet dernier, la coopérative a constitué une union avec son homologue Terre d’Alliances, laquelle union adhère à une centrale d’achats. La collaboration de Téol avec le groupe Global/Feder progresse en termes de volume. Incontournable malgré sa taille humaine, Téol a le mérite d’offrir à ses adhérents davantage de sécurité que sa foisonnante concurrence. Une plus-value que tenait à rappeler son président Gilles Mazille.
La coopérative Téol compte un peu plus de 3.500 adhérents. Sa zone d’activité couvre l’ouest de la Saône-et-Loire, le sud de la Nièvre et les zones limitrophes de l’Allier, la Loire et le Rhône. Outre ses deux usines de Charolles et Luzy (58), elle dispose de neuf magasins et emploie 66 salariés.