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Agriculture de Bourgogne

Entreprise ou famille ?

43.100 actifs permanents travaillent en Bourgogne en 2010 sur 20.300 exploitations agricoles ; ils représentent 34.600 unités de travail annuel (UTA). Les exploitants et leur famille (salariés ou non) constituent 79 % de ces actifs. Cependant, entre 2000 et 2010, l’aide familiale a fortement diminué, favorisant ainsi la part de l’emploi salarié. En 2010, les exploitations emploient 8.900 permanents extérieurs à la famille contre 8.400 en 2000. Plus de la moitié sont salariés chez les viticulteurs. Le nombre d’UTA par exploitation est passé de 1,5 en 2000 à 1,7 en 2010 et 69 % des exploitants travaillent à temps complet.
Par Publié par Cédric Michelin
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Au recensement agricole de 2010, la Bourgogne compte près de 20.300 exploitations, soit une baisse de plus de 6.000 en dix ans. La Saône-et-Loire passe de 10.733 à 7.689 exploitations. Près de 43.100 personnes en Bourgogne (15.660 pour le département), dites « actifs permanents » (exploitants, conjoints, aides familiaux et salariés hors cadre familial), travaillent sur les exploitations de manière régulière. En 2000, la main-d’oeuvre agricole en comptait plus de 54.000 (- 20 % entre 2000 et 2010) pour 26.400 exploitations (- 23 %).

43.100 permanents et 34.600 UTA



Aux côtés des 25.400 exploitants qui sont majoritaires, (59 % des actifs permanents), d’autres membres de la famille (conjoint, parent…) sont régulièrement actifs sur les exploitations. Ces permanents familiaux peuvent avoir par ailleurs une autre activité. Au total, exploitants et actifs familiaux
représentent 34.200 personnes, soit 79 % des actifs permanents. Un peu moins de 8.900 salariés (hors cadre familial) complètent cette maind’oeuvre
permanente. En outre, s’ajoutent des travailleurs saisonniers ou occasionnels pour une période déterminée ou pour des travaux ponctuels (vendanges par exemple). À cela se greffe, dans une faible mesure, la contribution des entreprises de travaux agricoles (ETA) et des coopératives d’utilisation du matériel agricole (Cuma).
Au total, tous ces acteurs apportent un volume de travail équivalent à près de 34.600 unités de travail annuel (UTA) dont 58 % pour les seuls exploitants. Le volume de travail fourni par l’ensemble des actifs a diminué de 13 % en dix ans. Au final, par exploitation, il passe de 1,5 UTA en 2000 à 1,7 UTA en 2010, en lien avec l’agrandissement des structures.
La productivité du travail augmente aussi : il faut 2 UTA pour mettre en valeur 100 hectares en 2010 contre 2,2 en 2000. Cela s’explique surtout par une forte disparition des petites et moyennes exploitations et une progression des grandes, plus mécanisées.
Près de 2.500 exploitations (hors viticulture) pratiquent une activité de diversification et 2.850 actifs permanents familiaux y participent.

Des exploitants plus âgés



De 48,3 ans en 2000, l’âge moyen des exploitants est maintenant de 49,2 ans en 2010, 48,4 ans pour les hommes et 52,5 ans pour les femmes.
Dans les exploitations moyennes et grandes, l’âge moyen est de 44,6 ans en 2000 et 44,9 ans en 2010. Les exploitants de moins de 40 ans sont proportionnellement moins nombreux qu’il y a dix ans (22 % en 2010 contre 28 % en 2000). La plus grande progression concerne la classe d’âge 50 -
59 ans (31 % en 2010 contre 25 % en 2000). Quant à la part des plus de 60 ans, elle diminue légèrement (18 % en 2010 contre 20 % en 2000). La féminisation des exploitants a légèrement progressé : 5.400 sont des femmes, soit plus de 21 % (19 % en 2000).

Fort recul de l‘appui familial



Le nombre d’actifs familiaux non exploitants a diminué de 40 % en dix ans. Avec près de 5.700 personnes, les conjoints non-exploitants constituent une forte composante de l’aide familiale. Ce sont majoritairement des femmes (71 %). Au sein de la famille des exploitants, le salariat est peu développé : il concerne moins de 2 % des exploitants et 13 % du reste de la famille, soit un total d’environ 1.600 salariés permanents.

Progression de la part du salariat non familial



Sur 3.850 exploitations, les salariés permanents extérieurs au cadre familial sont en augmentation de 6 % en Bourgogne par rapport à 2000 (- 6 % en France métropolitaine). La baisse de la participation familiale a contribué à cette progression du salariat agricole. Il représente 21 % du total des actifs
permanents, soit 5 points de plus qu’il y a dix ans. Il apporte près de 24 % du volume de travail permanent sur l’exploitation. L’âge moyen est de 38 ans, soit 11 ans de moins que celui des exploitants et un salarié sur quatre est une femme. Ils représentent 7.200 UTA soit 23 % du volume de main d’oeuvre
permanente (6.800 en 2000, soit une hausse de 6 %) et 21 % du travail total. Les saisonniers et les occasionnels apportent, quant à eux, 9 % de l’ensemble du travail (3.100 UTA en 2010, contre 3.300 en 2000). Les entreprises de travaux agricoles, ETA et Cuma, sont encore peu sollicitées mais en progression (370 UTA en 2010, 180 en 2000). Globalement, la contribution au travail sur l’exploitation des diverses composantes de la main d’oeuvre non familiale, qu’elle soit permanente ou occasionnelle, est passée en dix ans de 26 % à 31 %.
Par ailleurs, 11 % des salariés non familiaux sont gérés par un groupement d’employeurs ou par d’autres prestataires.

Des salariés majoritairement ouvriers



Les postes occupés par les salariés non familiaux sont très majoritairement des postes d’ouvriers agricoles (88 %). 61 % d’entre eux travaillent dans les exploitations spécialisées en viticulture, 8 % en bovins-viande et en grandes cultures et 7 % en polyculture et polyélevage et en maraîchage et
horticulture. Les cadres et techniciens n’occupent que 10 % des postes salariés. Ce sont les exploitations spécialisées en viticulture qui offrent le plus de postes à ce niveau. Un peu plus de 2 % des postes de salariés sont occupés par des jeunes sous contrat en alternance.
Près de 11 % des salariés travaillent dans des exploitations qui pratiquent une activité de diversification.
Ces exploitations emploient, en moyenne, plus de salariés non familiaux que les autres : 0,66 salarié contre 0,41. Environ 360 exploitations ont au moins un salarié permanent non familial qui participe aux activités de diversification de l’exploitation.

69 % des exploitants à temps complet



Une part non négligeable des actifs permanents travaille sur l’exploitation à temps partiel (43 %). Pour les exploitants, 16 % consacrent moins d’un quart de temps et 69 % sont à temps complet. Ils étaient respectivement 21 et 60 % en 2000. Au total, en 2010, un exploitant représente en moyenne 0,80 UTA.
Le reste de la famille est bien moins impliqué : si 18 % travaillent à temps complet, les deux-tiers contribuent à moins d’un mi-temps, soit au final, 0,43 UTA par actif.

1,70 UTA par exploitation



En moyenne, pour 1,7 UTA par exploitation, on dénombre 1,0 UTA fourni par les exploitants, 0,2 UTA par leur famille et 0,3 UTA par les salariés permanents non familiaux. La part de travail fourni par les saisonniers ou les occasionnels, très variable selon l’orientation technique de la structure, s’établit à moins de 0,2 UTA par exploitation.
Les travaux agricoles sont peu externalisés en Bourgogne avec moins de 0,1 UTA par exploitation.
Au total, l’ensemble de ces acteurs apporte un volume de travail par exploitation supérieur de 13 % à celui de 2000. Par ailleurs, les exploitations font aussi appel à des services de remplacement durant les congés des exploitants ou pour d’autres motifs, pour un équivalent de 19.000 jours de travail. Ce système est prisé par les structures d’élevage qui, la plupart du temps, s’adressent à un organisme de remplacement.

75 % des salariés permanents en viticulture, bovins-viande et grandes cultures



Les exploitations moyennes et grandes de Bourgogne emploient 10.300 salariés permanents (y compris les salariés familiaux). La viticulture, sur 1.800 exploitations, est le principal employeur avec 59 % des salariés. La part est néanmoins variable selon les départements : 75 % pour la Côte-d’Or,
64 % pour l’Yonne, 46 % pour la Saône-et-Loire et 27 % pour la Nièvre. Plus de la moitié travaillent dans de grands domaines de 5 salariés et plus. L’augmentation du nombre de salariés permanents dans la région entre 2000 et 2010 s’observe en viticulture principalement avec 870 salariés supplémentaires ; a contrario, le secteur du maraîchage et de l’horticulture en perd 220.
Parmi les exploitations moyennes et grandes, 720 spécialisées en bovins viande et 670 en grandes cultures emploient respectivement 8,4 et 8,2 % des salariés. Le nombre d’UTA par exploitation bourguignonne a progressé dans pratiquement toutes les spécialisations.
Pour la viticulture, il est passé de 2,5 en 2000 à 2,9 en 2010, en lien avec l’agrandissement des structures et la disparition des petites exploitations. En grandes cultures et en élevage bovin viande, le nombre d’UTA par exploitation a peu évolué en dix ans.



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