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Bonbons de Saint-Brisson

Et pourquoi ne pas redécouvrir les si bons bonbons de notre enfance. A Saint-Brisson, cela va de soi !

Eucalyptus, bourgeons de sapin, réglisse, anis, violette... Une multitude de parfums pour des "bonbons à la casse" fabriqués à l'ancienne. C'est ce que propose chaque semaine sur les marchés du Morvan Daniel Christoff, le dernier confiseur de la région Bourgogne. Découverte.


 

Et pourquoi ne pas redécouvrir les si bons bonbons de notre enfance. A Saint-Brisson, cela va de soi !

Il y en a pour tous les goûts. Et de toutes les couleurs ! Découpées à l’aide d’une pince spéciale, ce qui leur donne leur particularité de "bonbons à la casse", les bonbons de Saint-Brisson sont fabriquées avec des extraits de plantes, des huiles essentielles, du miel et du sucre. Et ces petites friandises qui "collent aux dents" nous rappellent le goût de notre enfance…

« Au début, tout le monde me disait "Mais ça colle aux dents, vos bonbons !" et maintenant ils aiment, j'ai mes clients fidèles », remarque avec un sourire amusé Daniel Christoff.

Comme chaque deuxième mardi du mois, il a dressé son étal aux couleurs gourmandes dans le village de Corbigny. L'essentiel de son travail se situe en Côte-d'Or.

À 70 ans, ce fils et petit-fils de confiseur, originaire de Chalon-sur-Saône, enregistre 54 ans de métier à son compteur. Il y a 27 ans pourtant, il posait ses valises dans le Morvan pour ne plus jamais le quitter. Et si les années pèsent parfois, il n'en garde pas moins son sourire malicieux quand il s'agit de parler bonbons.

Pas si enfantin que cela…

« C'est mon métier, je ne sais rien faire d'autre ! A 16 ans, j'étais déjà apprenti confiseur. C'est mon père qui m'a appris à fabriquer les bonbons d'après des recettes de famille. Et depuis je suis de toutes les foires et de tous les marchés même si depuis quelque temps j'ai dû ralentir le rythme... ».

Et de fait, le métier de confiseur n'est pas si enfantin qu'il n'y paraît. Il requiert technique, savoir-faire et bonne forme physique. « C'est physique de porter les gros chaudrons bouillants et de se lever tous les matins pour aller sur les marchés », fait valoir le commerçant. « Et puis, il faut aussi bien surveiller sa marchandise, éviter l'humidité, la protéger du soleil… Bref, être toujours vigilant sur la qualité ».

A 6 heures le matin, Daniel « déballe tout doucement sans forcer » pendant 1 h 30 pour alpaguer les clients toute la matinée avant de remballer vers 13 h 30, 14 h 00.

Des recettes uniques et… secrètes

Il est le dernier confiseur de la région Bourgogne. « Ce type de bonbon est très connu dans les Vosges, mais moins par chez nous. Il y a un côté convivial puisque je les découpe devant les gens ». Sans oublier bien sûr, le cœur et l'essence même du métier : la fabrication artisanale. Ses recettes d'ailleurs, Daniel tient à les garder secrètes. Et il les emportera sans doute avec lui, la retraite venue…

« Je propose neuf parfums différents, tous issus de recettes originales. Tous mes colorants sont naturels. J'utilise des colorants tirés de la betterave rouge, de l'épinard et les températures de cuisson sont différentes selon les parfums ».

Le bon goût de la liberté !

En contrepartie de cette activité rude et chronophage, inspirée par la passion d'un métier ancestral, Daniel a gagné en liberté et, chaque jour, le contact avec ses clients l'émerveille. Ceux-ci sont de tous bords. Majoritairement des retraités certes, mais aussi des enfants, des "écolos" et, plus étonnant peut-être, des sportifs de haut-niveau notamment des skieurs qui viennent s'exercer dans les massifs du Morvan.

La plupart, sceptiques au début, se sont laissés charmer par le goût véritable et authentique des bonbons de Saint-Brisson. Et c'est non sans un pincement au cœur que Daniel Christoff repense à certains d'entre eux, les plus fidèles, qui ont disparu. « Des habitués, j'en perds tous les ans, alors quand je ne vois pas quelqu'un je m'inquiète ».

Le confiseur a l'authenticité des bonbons qu'il fabrique et son humanité a aussi participé à sa notoriété.

Fier de son artisanat, il a déjà figuré dans bon nombre de reportages télévisés et dans certains articles de presse écrite. Approchant aujourd'hui de la retraite, il n'a cependant toujours pas trouvé de successeur. C'est qu'il est exigeant mais qu'il rêve aussi, intimement, que son petit-fils aujourd’hui âgé de 13 ans reprenne un jour le flambeau d’une longue et belle tradition familiale… Pour que les bonbons de Saint-Brisson soient encore pour de nombreuses années de toutes les générations.

Céline Clément

 

 

 

 

 

 

Légende Photo Marché : À 70 ans, ce fils et petit-fils de confiseur, originaire de Chalon-sur-Saône, enregistre 54 ans de métier à son compteur.

 

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