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Agriculteur chasseur

Et si vous passiez le permis de chasser ?

La courbe démographique des chasseurs n’est pas favorable et l’évolution de l’agriculture a éloigné la pratique de la chasse du monde paysan. Les problématiques de dégâts de gibier exhortent aujourd’hui les agriculteurs à passer le permis. Une nécessité qui peut aussi ouvrir à une autre connaissance du milieu et de la faune. 

Par Marc Labille
Et si vous passiez le permis de chasser ?
La formation au permis de chasser se compose d’une demi-journée théorique en salle au siège de FDC 71 à Viré et d’une journée pratique au centre de formation du Creusot. Crédit photo FDC 71.

Certains agriculteurs sont chasseurs, mais beaucoup ne chassent pas. Pour un exploitant, passer le permis de chasser est une option qui mérite réflexion. Le goût pour ce sport et l’univers cynégétique est une motivation que beaucoup d’agriculteur-chasseurs partagent. Mais d’autres raisons amènent des exploitants à passer le permis, comme ce besoin de protéger les cultures contre les sangliers, corvidés, ragondins. Il y en a même qui y viennent désormais pour protéger leurs cheptels contre le loup…

Besoin de tout le monde face aux dégâts

L’augmentation des dégâts occasionnés par la faune sauvage aux cultures milite pour que davantage d’agriculteurs deviennent chasseurs.

La Fédération départementale des chasseurs de la Saône-et-Loire (FDC 71) encourage elle-même les agriculteurs à passer le permis. Les dégâts de gibier sont un fléau dont le coût des indemnisations (en moyenne 500.000 € par an) est supporté par les chasseurs eux-mêmes, rappelle-t-elle. Pour prévenir ces dégâts coûteux, « nous avons besoin de tout le monde ! », confie Edouard Buisson, technicien à la FDC 71. D’autant que le nombre de chasseurs diminue.

Se mettre à la place du chasseur

Pour la Présidente de la Fédération Évelyne Guillon, « on a besoin des agriculteurs » pour renforcer les rangs des chasseurs. Et c’est aussi important que des agriculteurs se retrouvent à la place des chasseurs. Car réguler les populations de grand gibier ou de nuisibles, « ce n’est pas aussi simple qu’on l’imagine », fait valoir Edouard Buisson. De fait, en passant le permis, on découvre qu’il existe des règles, que cela impose une organisation, implique des responsabilités, ajoute le technicien. Passer le permis donne aussi accès à une connaissance fine du milieu naturel et de la faune sauvage.

Un des arguments que les agriculteurs opposent au fait de passer le permis, c’est le manque de temps à consacrer à la chasse. Pour Edouard Buisson, il faut le rapporter au coût que représente le re-semis d’un hectare de culture. En effet, que représente « trois ou quatre demi-journées de chasse aux périodes critiques (pour réguler des corvidés par exemple) en comparaison de 700-800 €/ha pour re-semer une ou plusieurs fois ? », fait valoir l’expert.

Formation gratuite

L’inscription à l’examen du permis de chasser coûte 46 euros et elle est possible à partir de 15 ans, même s’il n’est délivrable qu’à partir de 16 ans. La FDC 71 accompagne gratuitement les candidats dans leur préparation à l’examen. La première étape consiste à s’inscrire en ligne. Un certain nombre de pièces sont à fournir : certificat médical, pièce d’identité, photos d’identité…

La formation comprend une demi-journée théorique en salle au siège de la FDC 71 à Viré. Cette session porte sur la connaissance de la faune sauvage et de ses habitats, la connaissance de la chasse, les lois et règlements concernant la police de la chasse et la protection de la nature, l’emploi des armes et des munitions.

Cette première session est suivie d’une journée de formation pratique au centre de tir de la FDC au Creusot. Là, le futur chasseur s’exerce à des parcours de chasse simulés avec tir à blanc, au transport d’arme dans un véhicule, à des épreuves de tir en différentes situations….

D’une durée d’une quarantaine de minutes, l’examen porte à la fois sur les compétences théoriques et pratiques. Le candidat doit répondre à dix questions dont l’une est éliminatoire. La réussite à l’examen nécessite un travail personnel préalable, recommande Edouard Buisson. Il est possible de s’entraîner en ligne sur le site http://www.reussite-permisdechasser.com/.

Renseignements sur le permis de chasser sur www.chasse-nature-71.fr/sinscrire-au-permis.

 

Près de 11.000 chasseurs en Saône-et-Loire

Pour la saison 2023/2024, la FDC 71 comptabilisait 10.808 chasseurs adhérents, effectif en baisse de 1,5 % comparé à la saison précédente. Au milieu des années 70, ce chiffre s’élevait à 26.000. En 2023/2024, le département a recensé 207 nouveaux chasseurs qui ont obtenu le permis. 

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