Étiquetage : le secteur des boissons alcoolisées répond à la Commission européenne
Les associations de l’UE représentant les secteurs du vin, des spiritueux, de la bière et du cidre et vins de fruits ont présenté à la Commission de Bruxelles leur proposition commune d’auto-réglementation de l’information – nutritionnelle et ingrédients – à fournir au consommateur. Des annexes détaillent les dispositions spécifiques de mise en œuvre pour chacune de ces productions.

Les associations représentatives des producteurs de vin et vins aromatisés, spiritueux, bière et cidre de l’UE (1) ont officiellement présenté le 12 mars au commissaire européen à la santé et la sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis leur proposition d’auto-réglementation portant sur la liste des ingrédients et l’information nutritionnelle des consommateurs pour les boissons alcoolisées. Un exercice commun demandé par la Commission dans un rapport du 13 mars 2017 sur le sujet. Si elle ne juge pas satisfaisant le projet des professionnels, celle-ci examinera « les autres options envisageables ». « Je ne vois pas l’intérêt de la Commission de balayer ce travail du revers de la main », a toutefois commenté devant les journalistes Thierry Coste, président du groupe de travail du Copa-Cogeca (organisations et coopératives agricoles de l’UE). La proposition va maintenant faire l’objet d’échanges entre ses auteurs et les services de l’exécutif.
L’étiquetage nutritionnel et des ingrédients est obligatoire depuis décembre 2014 pour l’ensemble des denrées alimentaires, sauf les boissons titrant plus de 1,2 % d’alcool.
Information dématérialisée et/ou sur l’étiquette
Le projet d’auto-réglementation de l’étiquetage est assorti d’annexes précisant les modalités propres à chacune des composantes du secteur des boissons alcoolisées (vin et vins aromatisés, spiritueux, bière et cidre). Il prévoit la présentation en mars 2021 d’un rapport sur la mise en œuvre des dispositions prévues, chaque branche devant communiquer durant les deux premières années sur l’état d’avancement de celles indiquées dans son annexe spécifique.
Selon la proposition commune, l’information nutritionnelle et la liste des ingrédients seront données aux consommateurs de façon dématérialisée et/ou sur l’étiquette, les informations dématérialisées étant facilement accessibles via l’étiquette elle-même. Les opérateurs du secteur alimentaire responsables de l’information alimentaire décideront de la manière de présenter les informations.
« La valeur énergétique ou la déclaration nutritionnelle complète sera fournie conformément aux dispositions du règlement 1169/2011 (concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires) », c’est-à-dire par 100 ml « avec la possibilité de donner en plus l’information par portion », précise le document.
Ingrédients : divergences sur l’enrichissement du vin
La question de l’adjonction de sucre n’a pas permis de dégager un consensus au sein du groupe de travail vin du Copa-Cogeca. Des organisations professionnelles des États membres du Sud se sont désolidarisées du projet, voulant saisir l’occasion pour relancer la lutte contre ce type d’enrichissement. Le président de la Coldiretti italienne, Roberto Moncalvo, a ainsi appelé à « démasquer » cette pratique qui est « autorisée dans l’UE mais interdite en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce, à Chypre et dans certaines régions françaises ».
Su ce point, l’annexe spécifique au secteur précise que « les substances naturelles qui sont ajoutées au moût ou au vin pour ajuster l’équilibre du vin final, en fonction de la composition naturelle annuelle des raisins, ne seront pas incluses dans la liste des ingrédients ». Parmi ces substances, celles qui « ajustent la teneur naturelle en sucre du raisin », à savoir : pour les vins tranquilles, « le moût concentré rectifié, moût concentré ou ajout de sucre au moût (pour l’enrichissement) et totalement converti en alcool lors du processus de fermentation » ; pour les vins pétillants, « le moût concentré rectifié, moût concentré ou ajout de sucre au moût (pour l’enrichissement) du vin avant la première fermentation ou au vin via la liqueur de tirage, et totalement converti en alcool lors du processus de fermentation ».
L’Arev demande que les prescriptions s’appliquent aussi aux vins importés
« Toute nouvelle prescription relative à l’étiquetage des vins européens doit aussi s’appliquer aux vins d’importation », souligne, dans un communiqué du 9 mars, l’Assemblée des régions européennes viticoles (Arev), qui demande donc à la Commission de Bruxelles de « n’imposer aucune contrainte nouvelle à la filière vitivinicole européenne sans avoir assuré préalablement l’harmonisation de la Norme internationale pour l’étiquetage des vins recommandée par l’OlV (Organisation internationale de la vigne et du vin) avec la réglementation européenne ».
« Trop d’information tue l’information : un ordre de grandeur clair et compris du consommateur est plus pertinent qu’un chiffre précis, peu significatif et complexe à formaliser », estime également l’Arev qui « préfère des chiffres indicatifs, assortis de tolérances, et hors étiquette » et juge donc « prioritaire de laisser au secteur vitivinicole la possibilité d’utiliser les nouvelles technologies de l’information ».
(1) Pour le vin : CEEV (entreprises), Cevi (vignerons indépendants), Copa-Cogeca, Efow (vins d’origine) ; pour les spiritueux : spiritsEUROPE ; pour la bière : The Brewers of Europe ; pour le cidre et les vins de fruits ; AICV
Étiquetage : le secteur des boissons alcoolisées répond à la Commission européenne

Les associations représentatives des producteurs de vin et vins aromatisés, spiritueux, bière et cidre de l’UE (1) ont officiellement présenté le 12 mars au commissaire européen à la santé et la sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis leur proposition d’auto-réglementation portant sur la liste des ingrédients et l’information nutritionnelle des consommateurs pour les boissons alcoolisées. Un exercice commun demandé par la Commission dans un rapport du 13 mars 2017 sur le sujet. Si elle ne juge pas satisfaisant le projet des professionnels, celle-ci examinera « les autres options envisageables ». « Je ne vois pas l’intérêt de la Commission de balayer ce travail du revers de la main », a toutefois commenté devant les journalistes Thierry Coste, président du groupe de travail du Copa-Cogeca (organisations et coopératives agricoles de l’UE). La proposition va maintenant faire l’objet d’échanges entre ses auteurs et les services de l’exécutif.
L’étiquetage nutritionnel et des ingrédients est obligatoire depuis décembre 2014 pour l’ensemble des denrées alimentaires, sauf les boissons titrant plus de 1,2 % d’alcool.
Information dématérialisée et/ou sur l’étiquette
Le projet d’auto-réglementation de l’étiquetage est assorti d’annexes précisant les modalités propres à chacune des composantes du secteur des boissons alcoolisées (vin et vins aromatisés, spiritueux, bière et cidre). Il prévoit la présentation en mars 2021 d’un rapport sur la mise en œuvre des dispositions prévues, chaque branche devant communiquer durant les deux premières années sur l’état d’avancement de celles indiquées dans son annexe spécifique.
Selon la proposition commune, l’information nutritionnelle et la liste des ingrédients seront données aux consommateurs de façon dématérialisée et/ou sur l’étiquette, les informations dématérialisées étant facilement accessibles via l’étiquette elle-même. Les opérateurs du secteur alimentaire responsables de l’information alimentaire décideront de la manière de présenter les informations.
« La valeur énergétique ou la déclaration nutritionnelle complète sera fournie conformément aux dispositions du règlement 1169/2011 (concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires) », c’est-à-dire par 100 ml « avec la possibilité de donner en plus l’information par portion », précise le document.
Ingrédients : divergences sur l’enrichissement du vin
La question de l’adjonction de sucre n’a pas permis de dégager un consensus au sein du groupe de travail vin du Copa-Cogeca. Des organisations professionnelles des États membres du Sud se sont désolidarisées du projet, voulant saisir l’occasion pour relancer la lutte contre ce type d’enrichissement. Le président de la Coldiretti italienne, Roberto Moncalvo, a ainsi appelé à « démasquer » cette pratique qui est « autorisée dans l’UE mais interdite en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce, à Chypre et dans certaines régions françaises ».
Su ce point, l’annexe spécifique au secteur précise que « les substances naturelles qui sont ajoutées au moût ou au vin pour ajuster l’équilibre du vin final, en fonction de la composition naturelle annuelle des raisins, ne seront pas incluses dans la liste des ingrédients ». Parmi ces substances, celles qui « ajustent la teneur naturelle en sucre du raisin », à savoir : pour les vins tranquilles, « le moût concentré rectifié, moût concentré ou ajout de sucre au moût (pour l’enrichissement) et totalement converti en alcool lors du processus de fermentation » ; pour les vins pétillants, « le moût concentré rectifié, moût concentré ou ajout de sucre au moût (pour l’enrichissement) du vin avant la première fermentation ou au vin via la liqueur de tirage, et totalement converti en alcool lors du processus de fermentation ».
L’Arev demande que les prescriptions s’appliquent aussi aux vins importés
« Toute nouvelle prescription relative à l’étiquetage des vins européens doit aussi s’appliquer aux vins d’importation », souligne, dans un communiqué du 9 mars, l’Assemblée des régions européennes viticoles (Arev), qui demande donc à la Commission de Bruxelles de « n’imposer aucune contrainte nouvelle à la filière vitivinicole européenne sans avoir assuré préalablement l’harmonisation de la Norme internationale pour l’étiquetage des vins recommandée par l’OlV (Organisation internationale de la vigne et du vin) avec la réglementation européenne ».
« Trop d’information tue l’information : un ordre de grandeur clair et compris du consommateur est plus pertinent qu’un chiffre précis, peu significatif et complexe à formaliser », estime également l’Arev qui « préfère des chiffres indicatifs, assortis de tolérances, et hors étiquette » et juge donc « prioritaire de laisser au secteur vitivinicole la possibilité d’utiliser les nouvelles technologies de l’information ».
(1) Pour le vin : CEEV (entreprises), Cevi (vignerons indépendants), Copa-Cogeca, Efow (vins d’origine) ; pour les spiritueux : spiritsEUROPE ; pour la bière : The Brewers of Europe ; pour le cidre et les vins de fruits ; AICV