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Antibiotiques

Être proactifs

« Les éleveurs doivent s’engager dans la réduction du recours aux
antibiotiques plutôt que d’avoir des règles pondues par des technocrates

». Telle est l’analyse conjointement portée par le Syndicat national
des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) et la FNSEA. En charge de ce
dossier, Pascal Ferey revient sur l’enjeu pour les éleveurs.
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Quel est actuellement l’utilisation des antibiotiques par les agriculteurs ?
Pascal Ferey : nous, les éleveurs et plus largement la FNSEA, sommes en pleine réflexion avec les vétérinaires sur l’utilisation des antibiotiques sur les cheptels. Cela passe par la mise en place d’une utilisation raisonnée des antibiotiques et surtout sur l’utilisation des antibiotiques les plus anciens plutôt que les nouveaux. Et cela parce que les laboratoires nous disent avertissent qu’ils sont "en panne sèche" et qu’il n’y en aura pas d’autres.

L’utilisation des antibiotiques passe aussi par la formation des éleveurs ?
P. F. : oui, comme nous l’avons fait au sujet de l’utilisation des pesticides. Nous souhaitons ainsi faire des formations sur l’utilisation des médicaments vétérinaires en général, d’autant plus qu’il y a là des économies financières conséquentes. Le résultat sera aussi optimum pour la santé des animaux. La formation - financée par Vivea - a certes pris un peu de retard, mais nous nous engageons, avec le ministère de l’Agriculture, à aller dans les écoles vétérinaires et les lycées agricoles pour inculquer des habitudes nouvelles sur ce sujet. Avec les instituts, nous voulons aussi améliorer les conditions de l’élevage, prendre des dispositions nécessaires pour que le confort de nos animaux ait un impact positif sur leur santé.

Quelles sont les contraintes pour l’utilisation des médicaments au niveau national et européen ?
P. F. : au niveau national, nous édifions notre stratégie. Il y a eu l’ordonnance de juillet sur les actes vétérinaires, laquelle encadre les pratiques des éleveurs ainsi que nos partenariats avec les vétérinaires. C’est aussi un engagement d’aller à la Commission européenne pour travailler à une harmonisation des pratiques sanitaires au niveau européen. Il faut que nous soyons à armes égales avec les éleveurs des autres pays européens. Nous devons aussi être vigilants en ce qui concerne les importations de produits animaux en provenance des pays tiers. Les professionnels de la santé et les éleveurs doivent s’engager plutôt que d’avoir des règles pondues par des technocrates avec une vision très lointaine de la réalité.

Existe-t-il des alternatives aux antibiotiques ?
P. F. : ce sont pour l’heure des balbutiements. Les laboratoires et les organismes de recherche - comme l’Institut de l’élevage ou l’Inra - doivent reprendre les fondamentaux et mettre en recherche tout ce qui peut conduire à amoindrir l’utilisation des médicaments vétérinaires en général.