Faciliter l'exercice du métier
remplacement est une soupape, un appel d’air pour tous les exploitants.
La mission d’utilité sociale qu’il remplit au sein de la profession et
son rôle de facilitateur de l’exercice du métier d’agriculteur ne sont
plus à démontrer.
Avec 5.066 jours, mais connaissant une baisse de 7 %, les congés arrivent en tête des motifs de remplacement. Un fait qui prouve bien que les services de remplacement demeurent une véritable « bouffée d’air » pour les agriculteurs. Les notions de qualité de vie et l’épanouissement personnel et familial, trop souvent exclues de la vision du métier, demeurent au cœur des motivations de ces services. Une vocation sociale parfaitement assumée qui a pour but de « faciliter l’exercice du métier » à travers des « valeurs de solidarité, de proximité ».
Une véritable plus-value
A la question « le remplacement est-il une charge ou un investissement pour une exploitation », Jean-Charles Blanchard répond qu’il apporte « une véritable plus-value » que ce soit à titre purement humain ou « en termes d’organisation du travail ».
En ces temps difficiles, le motif de remplacement qui progresse est le remplacement pour formation. De 153 journées de remplacement en 2010, les services de remplacement ont de fait totalisé 540 journées de formations en 2011, notamment avec la mise en place du dispositif RemFor (voir encadré ci-dessous) permettant aux agriculteurs de se faire remplacer pour 20 €.
Un prix contenu
Grâce au soutien de nombreux partenaires institutionnels, les services de remplacement parviennent à contenir le coût moyen de la journée à 139 €. Une prouesse permise par le travail quotidien de SR Saône-et-Loire qui se charge de drainer les subventions. Les aides au remplacement représentent en effet plus d’un quart du budget total des services de remplacement départementaux, soit 560.000 €. En 2011, le conseil général a, pour sa part, versé 75.000 €, le conseil régional 89.000 € et le Crédit agricole 22.610 €. Par le biais de la MSA, l’Etat finance environ 300.000 € pour les motifs Maladies, Maternité et Paternité. En 2011, 69.250 € ont été versés au titre du CasDar ; 34.000 € proviennent du FSE (Fonds social européen) et de Vivéa au titre des formations RemFor ; 4.300 € de la chambre d’agriculture et 15.000 € par "Services de remplacement France". Groupama intervient, pour sa part, dans la gestion du contrat d’assurance groupe et décès (458 contrats). Enfin, la FDSEA de Saône-et-Loire apporte un soutien financier à hauteur de 6.100 €.
Des exploitations pérennisées
Pour Jean-Charles Blanchard, le maintien de ces partenariats est un des impératifs de la nouvelle mandature. « Parmi les motifs des journées, il y a sûrement des cas où l’on pourrait réduire le coût », jugeait-il, lui pour qui les services de remplacement représentent, certes, une assurance pour les adhérents, mais « ils le sont tout autant pour les organismes partenaires qui voient ainsi les exploitations pérennisées ».
L’autre enjeu de la période qui s’ouvre est la régionalisation qui entoure de plus en plus les services de remplacement. Refusant de disparaître dans une entité régionale unique, SR Saône-et-Loire entend apprendre à travailler avec les autres départements bourguignons. Un « rapprochement inéluctable », reconnaît Jean-Charles Blanchard, dicté par l’Etat qui régionalise désormais son enveloppe allouée au développement et impose une régionalisation tarifaire des services de remplacement.
De cet effort de régionalisation a découlé une harmonisation des pratiques départementales au sein de la région, notamment en ce qui concerne la subvention CasDar.
Ne pas céder à la tentation du pessimisme
Pour Jean-Charles Blanchard, les services de remplacement doivent continuer à se rendre attractifs, à se renouveler sans cesse pour séduire jeunes et aînés, mais aussi les salariés, fer de lance des services. « Le remplacement doit être vu par tous les agriculteurs comme étant un paramètre absolu de la gestion à court, moyen et long terme de leur exploitation. Il doit être vécu par tous les agriculteurs comme un mode managérial moderne de leur entreprise ».
Car au-delà du service rendu à l’adhérent, les SR représentent aussi des emplois à part entière, lesquels se sont beaucoup professionnalisés : « on embauche de plus en plus en CDI et il est tout à fait possible de faire carrière dans un service de remplacement », une évolution jugée très positive par le président de SR Saône-et-Loire.
En détail…
Passage en revue du détail des journées de remplacement effectuées en 2011.
Congés : 5.068 jours (-7 %)
Maladies : 2.353 journées (-8 %)
Accidents : 2 062 journées (+29 %)
Maternités : 1.207 journées (-20 %)
Paternités : 638 journées (+10 %)
Actions de développement + de 35 ans : 475 jours (+3 %)
Actions de développement - de 35 ans : 92 jours (-45 %)
Formation des exploitants : 540 jours (+350 %)
Mandats syndicaux : 173 jours (+30 %)
Décès : 89 journées.
Autres : 120 journées
Total : 12.818 journées (-0,6 %).
Le dispositif RemFor
Les remplacements pour formations ont fait l’objet d’une réelle explosion puisque de 153 jours en 2010, 540 journées de remplacement ont été réalisées en 2011. Sur ces 540 journées, 265 journées ont été prises en RemFor.
Les formations RemFor font l’objet d’une négociation entre Vivéa, le FSE et les Services de remplacement de Bourgogne. Cette négociation permet à l’agriculteur qui part en formation cofinancée par du FSE de pouvoir se faire remplacer, soit le jour même de la formation soit jusqu’à 3 mois après, pour 20 € sur toute la région bourguignonne. Ce dossier prendra fin au 31 décembre 2012.
Il a par ailleurs été décidé régionalement de créer une nouvelle catégorie de motif de remplacement pour les formations Certiphyto. Les quatre départements ont décidé d’attribuer une aide CasDar pour les formations Certiphyto sur la base de 60 € pour 2 jours de remplacement.
Toute autre formation sera financée sur des fonds CasDar avec un montant d’aide de 90 € à la journée.